• Rentre dans la mêlée des discussions enflammées ! :) Inscris toi en 2 minutes, et même en 10 secondes grâce à ton compte Facebook ! Les supporters t'attendent pour partager des avis ! JE M'INSCRIS ›››

« C’est Très Rare Ce Qu’on Vit » - Lindependant.fr

Articles de presse

Passe sa vie sur le forum
usap. À quelques jours de la réception de Colomiers, l’arrière Julien Farnoux s’est livré dans une interview fleuve.
Dans moins de trois mois, la saison sera - déjà - terminée. Aujourd’hui deuxième de Pro D2, l’USAP est à la lutte avec Montauban et Mont-de-Marsan pour accueillir une demi-finale à domicile. Dimanche,... Lire la suite

Lire la suite ...
 
À quelques jours de la réception de Colomiers, l’arrière Julien Farnoux s’est livré dans une interview fleuve.

Dans moins de trois mois, la saison sera - déjà - terminée. Aujourd’hui deuxième de Pro D2, l’USAP est à la lutte avec Montauban et Mont-de-Marsan pour accueillir une demi-finale à domicile. Dimanche, elle clôture son bloc par la réception de Colomiers. Doux euphémisme que de parler de bête noire...

À l’entrée d’Aimé-Giral, Julien Farnoux a garé son scooter. Autour d’un café, l’arrière s’est attablé une heure. Détendu et sérieux. Après quatre saisons à Perpignan, il s’est rendu indispensable.

Blessé au genou à la fin de l’automne, l’Auvergnat a pourtant souffert pour retrouver son niveau de jeu. Mais contre Grenoble (17-24), Farnoux a haussé le ton. Niveau de jeu, phases finales, Top 14, atmosphère du vestiaire... Il évoque longuement la saison des Catalans.

Comment vous sentez-vous sur le terrain ?


Mieux. Physiquement, j’ai eu une période un peu difficile en revenant de blessure, ce qui est normal. Je le savais, sur les absences un peu longues, au-delà de quatre semaines, il y a toujours une période un peu compliquée quand on revient. Maintenant, je commence à retrouver des sensations, dans la tête du coup ça va mieux.

Vous peiniez à tenir sur 80 minutes ?

Non, ce n’est pas tellement sur l’endurance mais plutôt sur l’intensité. J’avais encore des petites douleurs, peut-être un peu d’appréhension aussi même si je pense que dans ma tête j’avais bien récupéré de ma blessure. Ce n’est pas une excuse, mais les terrains ne favorisaient pas une reprise physique normale. J’ai repris à Bayonne, où les conditions étaient un peu particulières. On est allé à Dax où c’est dur dans le jeu... Il y a un peu de frustration qui s’est accumulée. Je ne faisais pas forcément des mauvais matches. J’étais propre et sans plus.

« Notre objectif : être dans les deux premières places »


Vous avez débuté sur le banc il y a deux semaines. Les coaches voulaient-ils vous piquer ?

Je ne sais pas. Quand je ne suis pas au maximum de mes possibilités, le premier frustré c’est moi. Je n’ai pas besoin qu’on me le dise, les seules personnes que j’écoute sont mes coaches. Je sais qu’ils attendaient plus de moi. Le fait de me mettre remplaçant, je pense que ça intervient dans une certaine rotation. D’ici la fin de saison je suis amené à être hors-groupe ou remplaçant, ça fait partie du truc. Maintenant, est-ce que ça m’a piqué ? Oui. Ça ne fait jamais plaisir d’être remplaçant ou pas dans le groupe. Est-ce que j’avais envie de faire un gros match ? Oui aussi, comme tous les week-ends, mais peut-être que je me suis mis plus de pression parce que c’était Grenoble.

Si l’USAP termine troisième au terme de la phase régulière, serez-vous déçus ?


Oui. On est à la course pour être dans les deux premières places. Il ne faut pas se cacher, c’est clairement notre objectif. Ça servirait à rien, de dire « non, troisième ou quatrième ça nous va ». On entre dans le money time. Tout est possible. Cette année il y aura du suspense jusqu’au bout, pour la qualif’, les deux premières places et le maintien.

« On ne lâche jamais »


Le noyau dur du groupe est formé de joueurs autour des 25 ans. Arrive-t-il à maturité ?

Oui, je pense. On est tous arrivés sur la pointe des pieds, on était encadrés par les anciens du club qui nous ont inculqué les valeurs et tout ça. Petit à petit on a fait notre bout de chemin. Je pense qu’on a pris conscience des exigences de la Pro D2. On a tout simplement pris en expérience.

Personnellement, avez-vous plus de responsabilité ?

Oui forcément. Je suis quelqu’un de plutôt discret. Le respect et la place qu’on a dans le groupe se font sur le terrain. Il y a des leaders définis en début de saison. Je prends plus de responsabilités sur le terrain mais je reste à ma place dans le vestiaire. Comme beaucoup d’autres joueurs, on est des « soldats ».

L’ambiance semble au beau fixe dans le groupe.

Complètement. C’est peut-être 80 % du travail. Il y avait une super ambiance les années précédentes, mais il y a une expérience de groupe qui s’est créé. Aujourd’hui nos objectifs se sont tous recentrés : on veut arriver en haut. Je trouve ça beau. C’est très rare ce qu’on vit cette année. Il faut aussi savourer. J’espère que ça durera le plus longtemps possible. Quand on voit les anciens, Millo-Chluski, Mafi, Potgieter qui ont vécu plein de clubs et de groupes différents, qui nous disent « prenez conscience les gars, que cette année il y a vraiment un état d’esprit différent ». Si des mecs comme ça le disent, c’est qu’il y a vraiment un état d’esprit particulier. Ce n’est pas pour faire plaisir au public ou aux journalistes. C’est peut-être aussi ce qui fait la différence à l’extérieur, cet état d’esprit. On ne lâche jamais, il n’y en a pas un qui trahira le copain. Dans notre sport, c’est fondamental.

Les demies : « Pas une semaine où je n’y pense pas »

Après Grenoble, vous avez insisté sur l’apport de joueurs moins utilisés.

Quand je regardais la feuille de match, pour moi on avait envoyé l’équipe pour faire quelque chose. Parler des blessés, des coups durs, c’est le boulot des journalistes. Mais nous, dans le groupe, les 25 mecs qui jouent tous les week-ends c’est pour gagner le match. On a confiance en chaque mec. Oui, on a eu des coups durs. C’est la réalité. On a un groupe assez large, avec assez de potentiel et assez travailleur pour atteindre notre objectif commun. Tous ces mecs à qui on donne moins de crédit, qu’on oublie un peu, nous on ne les oublie jamais. Je pense à Christophe (André) qui gratte ce dernier ballon. Il a un peu moins de temps de jeu, c’est les choix de coaches, mais ça montre l’état d’esprit du groupe. Il rentre, il a dix minutes à jouer et il est à fond. Il y a plein d’exemples comme ça, tous les week-ends. Personne dans le groupe ne se sent supérieur à un autre.

Comment avez-vous surmonté ces coups durs ?

Chaque mec « perdu » cette saison est encore là. Potgieter est là toutes les semaines, Millo-Chluski est proche du groupe, Sione Tau s’entraîne. C’est comme s’ils n’étaient jamais partis. Même Brice Mach on le voit souvent. Il travaille aussi. Le club a voulu lui montrer qu’il n’était pas mis de côté. C’est aussi la force de l’USAP aujourd’hui, c’est vraiment une famille. On a eu des coups durs, mais ce qui nous a permis de les surmonter c’est que justement ces mecs-là sont avec nous au quotidien. Et quand on est sur le terrain ils sont avec nous, tout simplement. Ils seront avec nous jusqu’au bout.

En 2015, vous fondez en larmes lorsque l’USAP est éliminée en demi-finale. Vous y repensez ?

Il n’y a pas une semaine où je n’y pense pas. C’est gravé dans ma tête. Je suis quelqu’un d’assez émotif donc les larmes et tout ça, je me suis fait pas mal chambrer. De voir le stade rempli, je m’étais mis tellement de pression, je rêvais de tout ça. Je ne réalisais pas ce qui m’arrivait. Je n’avais pas pris conscience de l’importance de la situation. On se doit de faire vivre ces moments à ce public. Ils font des sacrifices toute l’année pour nous. La moindre des choses c’est de leur offrir ça et leur graver à eux aussi des souvenirs.
 
Retour
Haut