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Certains ont tiré des leçons de la crise

jo basile

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Hôpital de Perpignan : comment le téléphone s'est invité dans la lutte contre le Covid-19

Prise en charge des patients, hotline professionnelle 24 heures sur 24, suivis des malades, contacts avec les familles interdites de visite… le téléphone et les applis jouent un rôle décisif dans la lutte contre la pandémie à l’hôpital de Perpignan.

Avec le Covid-19, le télétravail bouleverse le quotidien de nombre de salariés. L’épidémie accélère également les pratiques médicales. 600 malades ont ainsi été télésuivis depuis la mi-mars par l’hôpital de Perpignan, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Alexis Redor, médecin au service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) et référent sur le sujet, décrypte : « Téléphone et applications ont été principalement utilisés sur trois points, le télésuivi des malades, les réponses en infectiologie données aux professionnels de la santé et les relations avec les familles ».

24 heures sur 24, deux médecins et deux infirmières sont mobilisés. «Nous suivons les patients traités en ambulatoires ou sortis de l’hôpital », précise Alexis Redor. « Grâce à l’application MhLink, nous sommes en contact chaque jour avec eux pour un suivi de leur température, de leur fréquence respiratoire, de l’apparition de nouveaux symptômes, mais aussi des questions sur les mesures d’hygiène, de difficultés à maintenir l’isolement dans la cellule familiale ou autres ».

Résultat, une réponse médicale immédiate, « avec hospitalisation 24 heures sur 24 si nécessaire », et une diminution sensible des allers-retours vers les cabinets médicaux, les centres Covid ou l’hôpital et donc un risque d’infection amoindri.

Les 3 et 4, les plus sensibles, sont rappelés systématiquement

Chaque jour, le patient rempli un questionnaire médical. L’évolution de sa pathologie est ainsi auscultée et les alertes classifiées en quatre types : 1, 2, 3 et 4. « Les cas 3 et 4, les plus sensibles, sont rappelés systématiquement ». Objectifs : sécuriser les patients et agir vite. Les problématiques sociales ou psychologiques sont également prises en compte, avec l’appui d’acteurs ou d’associations locaux, à l’image du Fil à métisser très actif sur le quartier Saint-Jacques.

« Au cœur de la crise, nous suivions 130 à 140 patients par jour, certains pendant dix jours, d’autres jusqu’à six semaines ». Aujourd’hui, la charge retombe à une soixantaine de malades quotidiens.

L’interdiction de visite des familles à l’hôpital bouscule également la donne. Là aussi, le téléphone fait plus que jamais lien. « La situation est très compliquée pour les familles et pour le patient isolé dans sa chambre et ne voyant que des soignants protégés de la tête aux pieds », convient le praticien du SMIT.

« Nous avions désigné un référent par malade en charge d’appeler ou de répondre aux angoisses des familles. Bien sûr, c’est notre quotidien habituellement, mais là, tout est exacerbé par l’absence, l’isolement, sans oublier les gestions de fin de vie quand les familles n’étaient pas admises au chevet de leur proche. Les règles se sont depuis un peu adoucies, mais, ce fut complexe et compliqué ». Le téléphone était alors le dernier lien.

Quand les médecins parlent aux médecins
Ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Face à l’épidémie Covid-19, l’hôpital de Perpignan et le service des maladies infectieuses et tropicales disposent d’une hotline en continu. « L’objectif est de répondre aux questions, doutes, demandes des professionnels des soins », présente Alexis Redor, praticien au SMIT.

Symptômes, mesures d’hygiène, hospitalisation ou pas, maintien à domicile, ajustement de traitement… les interrogations étaient multiples au début de l’épidémie. Et certaines perdurent encore. Médecins de ville, pharmaciens, infirmiers, aide-soignants requièrent cet appui.

Comme il a été acteur majeur dans la formation des personnels de l’hôpital, le SMIT est le référent pour tous les acteurs de la chaîne de soins locale. « Nous avons très vite doublé la ligne et mobiliser deux médecins 24h sur 24. Il fallait diriger chaque patient suspect et les symptômes les plus graves vers la plateforme Covid de l’hôpital de Perpignan pour ne pas saturer les urgences. C’était essentiel ».

Mais aussi soulager le Samu qui devait gérer jusqu’à 800 appels Covid quotidiens !
Entre professionnels médicaux, le télésuivi des patients ou la téléconférence va se démocratiser désormais. « Cela permettra des réponses plus rapides et plus coordonnées sur le suivi d’un patient, sans bien sûr ne jamais remplacer la consultation », prédit Alexis Redor.

Encore faudra-t-il que le système de santé français valorise ces pratiques qui intègrent difficilement le modèle en vigueur où, pour avoir des moyens, il faut justifier d’une activité. Un modèle qui a participé à la paupérisation de l’hôpital.

Thierry Bouldoire
 
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