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Bernard Goutta se confie à L'Indépendant : Clermont, la Nouvelle-Orléans, Agen, l'USAP et...

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Bernard Goutta était de passage en Roussillon ces jours-ci. Entre une visite cerdane à sa belle-famille, quelques instants de loisirs à la fête foraine avec ses filles, et un retour sur Clermont, où il est toujours...

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Le méchant "chef" de ce forum
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Bernard Goutta était de passage en Roussillon ces jours-ci. Entre une visite cerdane à sa belle-famille, quelques instants de loisirs à la fête foraine avec ses filles, et un retour sur Clermont, où il est toujours employé par l’ASM, il a accepté de donner de ses nouvelles aux lecteurs de L’Indépendant. "Ber’" parle de Clermont, du projet américain à La Nouvelle-Orléans, de l’épisode agenais, sans oublier l’USAP.

Bernard Goutta, expliquez-nous comment avez-vous atterri à Clermont il y a quelques années ?

En 2017, passée la formidable période avec l’USAP et le titre de 2009, j’étais à Colomiers. J’y étais bien. Il me restait un an de contrat et je venais de proposer au président Carré un plan sur trois ans avec le Top 14 pour objectif. Lui n’était pas très chaud pour que Colomiers monte… Sollicité par Bayonne, club à forte identité, ça me plaît bien. Et puis le téléphone sonne… C’était Franck…

Difficile de résister à Franck Azéma ?

Surtout qu’il me propose un poste d’entraîneur responsable des avants, de la défense, de la collision. Jono Gibbes, qui occupait ces fonctions, a un projet ailleurs (Ulster). Se posait alors à moi un choix cornélien : numéro 1 à Bayonne ? Ou travailler à nouveau avec Franck ? Retrouver ce qui se fait de mieux en Top 14 m’a aidé à trancher. J’ai signé en avril 2017, sans savoir que Clermont allait devenir champion de France… Et rater de peu le doublé, battu dans le money-time en finale de Coupe d’Europe par les Saracens (28-17 à Murrayfield).

Votre première saison est difficile…

On a eu 25 blessés ! On jouait parfois avec le quatrième choix sur certains postes… L’horreur ! On a étudié la question, et on s’est rendu compte que toutes les blessures graves étaient survenues sur la pelouse hybride du Michelin… Et puis le stage de préparation s’est fait à Ibiza ! J’ai dirigé mon premier entraînement à Ibiza ! Trois jours de fête pour démarrer la saison, ce n’était pas un bon message envoyé aux supporteurs. Ils auraient mieux fait d’aller aux Baléares après la finale pour fêter le titre… Les blessures se sont enchaînées. On a terminé huitième du Top 14. Pas qualifiés !

La saison suivante, vous n’êtes pas retournés aux Baléares ?

Non ! On est allé en stage à l’INSEP (Institut National du Sport de haut niveau). Une semaine passée à côtoyer des athlètes comme Teddy Riner, l’équipe de France de judo, le boxeur Souleymane Cissokho. En plein été, sous le cagnard. Les joueurs dormaient dans les chambres d’étudiants de l’INSEP. Cette saison 2018-19, on a marché sur tout le monde, remporté le challenge européen, contre La Rochelle à Newcastle (36-16)… mais perdu en championnat contre Toulouse. On aurait dû réussir le doublé, avec la meilleure défense du Top 14.

Votre relation avec Franck Azéma était-elle la même que celle que vous aviez connu à l’USAP ?

Pas tout à fait. Parce que le rôle de Franck était différent. Il dirigeait un staff de 18 personnes ! Il encadrait, organisait. Mais on avait nos moments privilégiés. Les matins, à 5h 30, les lendemains de match on se retrouvait au stade, dans son bureau. Seuls. On buvait le café, on parlait tactique au tableau noir.

Le jour de la descente de l’USAP, j’ai chialé…

Comment Clermont a traversé la période Covid-19 ?

Difficilement, comme tous les clubs. Le plus dur était de jouer dans des stades vides. Et puis Clermont a perdu son Président, Eric de Cromières, décédé en juillet 2020 des suites d’un cancer. Il a été, certainement, ma plus belle rencontre à Clermont. Un homme exceptionnel très humain, qui considérait de la même façon la femme de ménage ou son vice-président. Il ne prenait jamais quelqu’un de haut. Pendant cette période, Franck a pris du recul par rapport au terrain, pour réorganiser plein de choses. Sauf que Franck est un homme de terrain. Au printemps 2021, il m’a dit en tête-à-tête qu’il avait une opportunité à Montpellier… Clermont a annoncé alors le retour de Jono Gibbes. Je ne me voyais pas continuer à Clermont sans Franck. Surtout que Gibbes voulait être l’entraîneur des avants. Alors j’ai proposé au nouveau Président, Jean-Michel Guillon, des voyages techniques. Je rêvais d’aller en Nouvelle-Zélande (lire encadré). Ma proposition acceptée, la pandémie a interdit de voyager dans l’hémisphère sud. Il m’a suggéré d’aller aux Etats-Unis, comme consultant auprès du NOLA-Gold, à La Nouvelle Orléans, une franchise de la Major League, dont 10% du capital est détenu par Clermont. Eric de Cromières, en bon visionnaire, croyait au développement du rugby américain. Je partirai début décembre en repérage, reviendrai passer les fêtes en familles. Et en janvier… direction la Louisiane !

Vous parlez anglais ?

Je suis des cours accélérés depuis cinq mois, au quotidien, surtout pour travailler mon accent...

Votre nom a été cité pour entraîner le SU Agen ?

Alors ça… J’ai été très surpris d’apprendre, en lisant un journal national, un vendredi matin, que j’avais refusé le poste d’entraîneur… Je n’avais eu aucun contact avec le club agenais. Comment peut-on écrire de telles sottises ? Le lendemain de cette fausse information, je suis à Colomiers, invité par le Président Alain Carré pour Colomiers-Bayonne. Et le soir, un agent m’approche. Le président Fonteneau veut me voir… il est intéressé par mon profil. La réunion est programmée le lundi, à Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Y assistent également Philippe Sella et Pépito Elhorga. Je suis très clair : sous contrat avec Clermont, jusqu’en 2022, je ne cherche pas un poste ailleurs. Même si Agen est un club qui m’a toujours attiré, j’ai même failli y signer comme joueur, pour moi, l’aventure s’écrira en Louisiane, ou en Nouvelle-Zélande. Agen pourrait m’intéresser, mais après 2022…

Tout au long de votre carrière columérine, puis clermontoise, vous avez suivi les résultats de l’USAP ?

Bien sûr ! Le jour de la descente en Pro D2, après la défaite à Clermont (25-22, le 3 mai 2014), on jouait à Aurillac, avec Colomiers. Et je suivais la retransmission de l’USAP sur un écran télé. A la fin du match, en apprenant que c’était fini, j’ai chialé. Incapable de faire le briefing du match… Je suis sorti du vestiaire, pour souffler et récupérer, en demandant à mes adjoints d’attendre un peu… Les larmes séchées, quand je suis revenu dans le vestiaire, j’ai fait toute ma causerie sur l’USAP. Quand tu perds ton identité et ta culture, voilà ce qui arrive… Quand tu galvaudes les valeurs de ton terroir, que tu préfères garder un Hook à la place de "Nico" Mas… Mes joueurs ont compris que j’étais atteint. On a gagné à Aurillac ! Mais quel gâchis pour Perpignan !

L’USAP, ça évoque quoi ?

Toute ma carrière de joueur ! Quatorze saisons en essayant de tout donner, toujours, sans calculer. Et on me le rendait bien. Jouer dans un Aimé-Giral vide, je ne peux l’imaginer. A Perpignan, les spectateurs s’identifient aux joueurs. Et puis cette amitié entre joueurs. On partage un repas, une bière, les peines, les joies. C’est pour ça que j’ai arrêté le football et suivi les copains au rugby. Pour cette amitié. Je n’avais pas ça au SOR. Je l’ai trouvé au SCAR. Chaque fois que je vois un gamin issu de la formation faire ses débuts en équipe première, je suis heureux. Dans le département on a, on avait… la chance d’avoir le meilleur centre de formation qui soit… les petits clubs de village. On y apprend ce qu’est l’USAP, la technique aussi. Un Lucas Bachelier qui arrive de Porta, c’est bandant…. ! Les Lotrian, Dubois, Velarte ont grandi avec la culture USAP, il faut garder cet ADN.

Le rêve néo-zélandais
Bernard Goutta rêve de partir à la découverte du pays des All Blacks. Depuis longtemps. C’est le vœu qu’il a formulé à son président, Jean- Michel Guillon. Ce dernier a accédé à la demande de l’entraîneur des avants clermontois. Mais "Ber" n’a pas encore traversé les océans.

"Deux fois, je devais partir, deux fois j’ai dû annuler, raconte-t-il. La première fois, j’étais encore entraîneur à l’USAP. On devait se rendre à Christchurch, invités par Dan Carter, lorsque Jacques (Jacques Brunel, alors entraîneur de l’USAP) a fait un infarctus la veille du départ. Il y a un an, alors que mon voyage était planifié, la Nouvelle- Zélande a fermé ses frontières à cause du Covid… J’avais pris rendez-vous avec Scott Robertson aux Crusaders. Encore reporté." D’où lui vient cette en vie ? "J’aimerais échanger avec la meilleure culture au monde, en termes d’éducation et de rugby. Et puis les Crusaders sont, à mes yeux, la meilleure franchise, équipe, je ne sais pas comment il faut le dire, de rugby! Pour avoir étudié leur projet, c’est énorme ! L’héritage que chaque joueur qui passe par le Crusaders doit laisser au club, transmettre à la nouvelle génération. La tradition est très forte. Comme chez les All Blacks." Et Goutta de conclure sur le sujet. "Nos clubs, en France, devraient s’inspirer de cet exemple et comprendre que lorsque tu recrutes un ancien joueur all black, ce n’est pas uniquement pour le voir traverser le terrain en renversant tous ses adversaires, mais plutôt pour qu’il inculque sa philosophie, son savoir à ses coéquipiers. Toulouse l’a bien compris, qui a conservé Kaino à la fin de sa carrière. L’apport de Dan Carter à l’USAP n’a pas été énorme sur le terrain. Il a joué à peine une dizaine de matchs, s’est blessé très vite, mais tout ce qu’il a pu transmettre autour de lui…" C’est la raison pour laquelle il lui tarde d’échanger à La Nouvelle Orléans avec l’ancien ouvreur all black Carlos Spencer (44 sélections entre 1995 et 2004).

"Et puis des Etats-Unis, la Nouvelle Zélande, c’est moins loin que de chez nous…".

Gilles Navarro
 

koenig

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Je suis pas sûr que Hook ait été le mec à prendre comme exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Il a été très disponible pour le club contrairement à Mas qui finit chez nous avec deux saisons à 12 matchs de top 14...Hook en 2013/2014 c'est 2000 minutes sous le maillot de l'USAP.
 

Muntanya Regalada

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C'est un homme exceptionnel. Grand joueur et grand capitaine de l'USAP mais ça va bien au-delà.
Je conseille à tout le monde la lecture du bouquin "Le Cri".
 

rouste66

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Donc si tout va bien,Goutta entraineur des avants à l Usap apres 2022 et 3 blacks dans sa valise.
 
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