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Après l’USAP, ils sont au FLHV pour l’Honneur - Lindependant.fr

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Il est 10 heures en ce samedi printanier. Autour d’un café chaud, le rendez-vous est pris au siège de l’équipe de rugby à XV du Foyer Laïque du Haut-Vernet, à Perpignan, entre l’avenue du Languedoc et le stade Gilbert...

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A. Macabiau, Y. Vivalda et O. Tonita font les beaux jours du FLHV. Nicolas Parent

Il est 10 heures en ce samedi printanier. Autour d’un café chaud, le rendez-vous est pris au siège de l’équipe de rugby à XV du Foyer Laïque du Haut-Vernet, à Perpignan, entre l’avenue du Languedoc et le stade Gilbert-Brutus, temple treiziste des Dragons Catalans. Un bonjour collégial se fait entendre. Alain Macabiau, Ovidiu Tonita et Yohan Vivalda se présentent. Mais quand on est du coin, ces anciennes gloires de l’USAP n’en ont nul besoin. Et ici, au Vernet, c’est juste Alain, Ovidiu, et « Vivou. » Après les cimes du milieu professionnel et des sélections nationales, comment et pourquoi y ont-ils atterri ?

Famille et indépendance


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A. Macabiau, Y. Vivalda et O. Tonita font les beaux jours du FLHV. Nicolas Parent



À chaque profil son credo. Ovidiu Tonita, troisième ligne de carrière à l’USAP de 2004 à 2012, et avec cinq Coupes du monde sous les couleurs de la Roumanie, voulait « juste » jouer pour la première fois de sa vie avec son frère, George, engagé au club depuis plusieurs saisons. Ce n’était pourtant pas gagné : « J’allais créer ma société de transport et c’était compliqué avec le rugby, ça tenait plus la route, j’étais fatigué. » Son frère se convertit en ambassadeur des rouge et noir et le deal se conclut conclu « autour d’une bière au restaurant le Petit Pastis, à Perpignan. » Aussi, le Foyer l’a accompagné dans son projet professionnel.



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A. Macabiau, Y. Vivalda et O. Tonita font les beaux jours du FLHV. Nicolas Parent


Yohan Vivalda, pour sa part, deuxième ligne usapiste de 2007 à 2013 puis de 2015 à 2020, espérait poursuivre son bonhomme de chemin chez les professionnels à Béziers en Pro D2. Un dimanche, en savourant un brunch et regardant un match du tournoi des 6-Nations, Maurizio Bruni et Nicolas Xancho, membres du FLHV, le « titillent » pour les rejoindre : « Je leur avais dit, si je ne continue pas en pro, quoiqu’il arrive, je viens avec vous, je n’ai qu’une parole. » Deux trois coups de main plus tard pour des travaux chez lui et une aventure biterroise tuée dans l’œuf, c’est ce qu’il se passe. « Pour continuer à garder mon indépendance, ma seule condition était de ne pas faire de déplacements trop loin. Je ne voulais pas repartir sur des déplacements pendant six heures dans un bus, explique celui qui est en pleine reconversion professionnelle en boucherie. Et car j’ai d’autres passions à côté, la chasse, la pêche, le golf. » « Il a dit ça et au final, il a joué les quatre matches de la saison avec nous », taquine le président Benoît Castanedo. Car dans le fond, « jouer en amateur, titulaire ou remplaçant, je m’en moquais, concède l’ancien pensionnaire de Colomiers. Je voulais retrouver des copains sur et en dehors du terrain. » Et quitter l’agitation et les devoirs du milieu professionnel où tout est « analysé, critiqué, relayé. » Et peut-être pour se réconcilier avec l’Ovalie aussi ? Dans le milieu amateur, le compétiteur qu’est resté Ovidiu Tonita s’émeut que les gens croisés en match, même les adversaires, soient « contents que je sois là. C’est comme un retour de ce que j’ai pu leur apporter avant. »

« Le rugby, on ne s’en sépare jamais »


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A. Macabiau, Y. Vivalda et O. Tonita font les beaux jours du FLHV. Nicolas Parent


Enfin, pour Alain Macabiau, demi de mêlée chez les sang et or dans les années 90 et capé de deux sélections en équipe de France, l’histoire est clairement personnelle : « J’habitais à 400 mètres d’ici et mon père a été champion avec le Vernet en 1970 en 4e série. Chaque fois que j’en parle, les souvenirs d’enfance reviennent. J’ai toujours suivi le Foyer. Je savais que j’y reviendrai. » Fort d’expériences en tant qu’entraîneur sous d’autres horizons, et après avoir pesé le pour et le contre, il a suffi d’un projet sportif pour que ledit tournant se fasse. Aujourd’hui, il est manager : « Le rugby, on ne s’en sépare jamais. » La preuve : qu’il mouille le maillot de son pays d’origine dans le monde entier ou celui du Foyer au stade Jean-Rousset, pour Ovidiu Tonita, « ça reste la même chose, le même sport ! Je vais rester ici jusqu’à la fin pour y faire mon baroud d’honneur. » En série Honneur. Mais surtout, pour l’honneur.

« Des leaders naturels » selon le président
« Depuis qu’ils sont ici, ils sont comme neufs, ils sont frais ! », charrie le président du FLHV Benoît Castanedo au sujet de ses hôtes qui, malgré l’arrêt de la saison pour le sport amateur, continuent de toucher la balle les samedis matin (dans le respect des conditions sanitaires). « Quand Ovidiu Tonita est arrivé avec son frère et qu’il m’a dit “Je serais intéressé pour venir jouer ici”, forcément tu es content ! Jamais je n’y aurais cru », ne cache pas l’enfant « de la génération 1987 qui suivait la bande de Bernard Goutta à l’USAP, au stade ou à la télévision. » Selon ses dires, « avec Yohan Vivalda, ils sont arrivés avec beaucoup d’humilité, et pas en mode “Je vais vous expliquer comment ça se passe.” Ils sont la cerise sur le gâteau et viennent confirmer le projet de l’avancée du club. » « On se professionnalise tout en ne perdant pas cette joie de vivre du rugby des villages, et en ayant des ambitions sportives : la montée, aller chercher quelque chose, faire des phases finales », défend-il encore. Et sans verser le moindre salaire : « Ici, tout le monde a le même statut, il n’y a aucun privilège. Ils payent leur bière à 2 euros et leur adhésion au club. » Pour lui, « c’est tellement bon enfant qu’on devrait avoir le planxot du chambrage ! Ils ont accroché là-dessus. » « Ovidiu, il a fait les meilleurs retours en bus de sa carrière avec nous ! », dixit le président. « C’est vrai que la tireuse à bière dans le bus, je n’avais jamais connu ça ! », reconnaît celui qui a clos sa vie professionnelle dans le rugby à l’US Carcassonne.

Et sur le pré, « ce sont des leaders naturels. Ils apportent sur la conquête, sur les renvois. Sportivement, on a franchi un palier sur des attitudes. À leur contact, des joueurs ont progressé en quelques matches. » « On les consulte sur le projet de jeu pour avoir leur avis, leur retour d’expérience, précise l’entraîneur Frédéric Massotte. Ils sont exemplaires, assidus, investis. » Et toujours emprunts de la culture de la gagne selon le président Castanedo : « Ça râle si ça ne marque pas, si la passe n’est pas assurée. » Et intéressés par l’avenir de l’équipe Une de l’USAP, une locomotive dont ils font toujours partie dans le paysage des Pyrénées-Orientales. « Je reste convaincu qu’il faut un rugby amateur catalan très fort, notamment avec la présence de joueurs comme eux, analyse Benoît Castanedo. Pour que demain, on retrouve une USAP comme elle l’est : avec des jeunes qui montent et qui défendent une entité locale. »



Laura Causanillas
 
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