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A lire - Ces "usapistes" victimes de la Grande guerre

KeyvAnalyse

USAPiste sérieux
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En ce jour symbolique, voilà un récit poignant relayé par L'Indépendant en 2012 que j'ai découvert ce matin et qui en dit long sur l'histoire de notre club alors fraîchement créé et en particulier celle du jeune Aimé Giral :

« Ce jeudi 11 novembre marque l'hommage aux morts de la Grande guerre. Pas un village ne fut pas endeuillé, pas une équipe de sport non plus.

L'AS Perpignan, l'équipe championne de France de Rugby en 1914, perdra au cours de la guerre sept de ses joueurs dont l'emblématique Aimé Giral ainsi que deux de ses dirigeants (en 1919, le A de l'ASP est remplacé par le U de l'union. Par ailleurs, les «Sang et or» adopteront la couleur «Bleu horizon» des uniformes des Poilus).

Aussi en ce jour de commémoration de l'Armistice, nous tenions à rendre hommage à l'ensemble des morts pour la France qui ont combattu pour la liberté, dont ces sept joueurs fauchés sur le champ de bataille, comme tant d'autres rugbymen :

Raymond Schuller, talonneur
53° régiment d'infanterie, mort le 20 août 1914

Maurice Gravas, deuxième ligne
44° régiment colonial, mort le 20 septembre 1914

François Fournier, demi-de-mêlée
53° régiment d'infanterie, mort le 24 septembre 1914

Joseph Lyda, troisième ligne aile
53° régiment d'infanterie, mort le 1er novembre 1914

François Nauté, deuxième ligne
53° régiment d'infanterie, mort le 9 novembre 1914

Aimé Giral, demi d'ouverture
80° régiment d'infanterie, mort le 22 juillet 1915

Joseph Couffe, arrière
80° régiment d'infanterie, mort le 30 septembre 1915

Le 3 mai 1914, à Toulouse, ils sont tous sur le terrain. L’ASP, ancêtre de l’USAP, vient de marquer un essai en coin par Félix Barbe, son capitaine. Aimé Giral a 18 ans, quatre minutes restent à jouer. Pas assez vieux pour douter, l’ouvreur claque la transformation de la gagne. Tarbes est à genoux (8-7), Perpignan tient son premier titre de champion de France et célèbre son premier héros sportif.

700 kilomètres plus loin, quelque part dans la Marne, entre Reims et Verdun, un an a passé. En juillet 1915, Aimé Giral rejoint le poste de secours. Dans ses bras, le soldat Marty s’éteint. La relève avait du retard, il n’aurait pas dû être au front. Les deux s’étaient connus du temps de l’ASP. Marty évoluait en équipe réserve. Giral un temps aussi, mais il avait connu une ascension express. Gilbert Brutus, le capitaine, était mécontent d’avoir été critiqué : il a quitté le club avec d’autres coéquipiers pour fonder le SOP. Sur ces entrefaites, un missionnaire et régulateur des lois du rugby, le Gallois Rowland Griffiths, débarque à Perpignan. Face à la pénurie de joueurs, il promeut quelques réservistes dont son capitaine, l’ouvreur Aimé Giral. Il a 17 ans. Une saison passe, Griffiths a posé les bases du jeu à la catalane. À 18 ans, malgré les critiques, le gamin de La Réal impose sa vitesse et sa vision du jeu. Le titre acquis, Perpignan s’en amourache et le met sur un piédestal. La Belle Époque a apporté son lot de progrès sociaux. Le sport, avatar de la guerre, mêle les jeunes, rognant peu à peu les barrières entre les classes sociales. "Maintenant aussi, il s’agit de frapper juste et fort", lui écrira le poète Albert Bausil. "Je te connais. Tu ne failliras pas à la besogne. Et là tu marqueras ton essai - transformé en victoire par la volonté de tous. Bonne chance, petit."

L’aspirant officier Giral reprend le chemin des tranchées. "J’aurais eu honte de ne pas être pris, de ne pas pouvoir aller venger mes camarades morts au champ d’honneur…" Lors de son recrutement à Perpignan, il hérite du matricule 1171. Aimé Giral est intégré au 80e régiment d’infanterie de Narbonne. Il quitte Perpignan et sa vie de jeune homme à la mode.

Il avait tout juste passé le bac et se rêvait en architecte. Initié au rugby par le pion de son lycée, François Fournier, Giral rentrait parfois le lundi de déplacements aux quatre coins de l’hexagone. Sa punition ? Traduire en anglais les comptes-rendus du match du week-end. Lui, c’est un jeune qu’on pourrait croiser à la sortie d’un lycée." Mobilisé, il rejoint la Marne au milieu de l’année 1915. On y prépare l’offensive "décisive". "Nous sommes sans crainte à ton sujet, s’avance Bausil. Tu es né veinard."

Le brancardier et l’aumônier étaient catalans. "Giral a été touché", écrivent-ils en substance à ses parents. Alors qu’il circule dans une tranchée, un obus de shrapnel s’écrase. L’éclat de fer brûlant lui perce le poumon. Porté sur une civière, il regagne l’arrière. Aimé Giral comprend qu’il va mourir. Il dicte une lettre à ses parents et colle ses lèvres sur le papier. Il agonise. Il meurt.

"LE SOLEIL NE LUIT PAS POUR ECLAIRER LES MORTS", écrira enfin Bausil. Et pourtant la Grande Guerre a privé de cette lumière presque 19 millions d’hommes, de femmes et d’enfants. »

(Source : L'Indépendant, Hélène Legrais)
 

matemale

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Y a un lien être le titre et le match contre les Toulousaines?
 
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