USAP : Opération barbelés
Les Catalans ont décroché leur premier succès de la saison à Montpellier ce samedi grâce à une défense héroïque.
Elle fut l’essence même de l’exploit. Le noyau dur d’une première victoire en tout point aboutie. Souvent décriée, à juste titre, pointée du doigt et accusée d’être la cause de tous les maux catalans depuis le début de saison, elle s’est enfin rebellée, soulevée comme un seul homme, sans prévenir ou presque, sur la pelouse d’un des mastodontes du Top 14. Elle, c’est la défense de l’USAP. Après avoir encaissé cinquante essais en quinze matches, les sang et or ont dit « stop ». Terminé l’opération portes ouvertes, les duels perdus et le nombre abyssal de plaquages manqués. Samedi, à Montpellier, les Catalans ont enfin mis les barbelés. Renouant, dans la lignée du premier capitanat de Mathieu Acebes, avec ce trait de caractère typiquement usapiste.
91 % de plaquages réussis
Qu’importe les quatorze pénalités encaissées, les phases de ruck ralenties à la limite de la règle et les quelques tricheries distillées avec précaution dans le dos de l’arbitre… Ce groupe-là, au pied du mur et quasiment condamné, avait besoin de ça. Uniquement de ça. Si la victoire roussillonnaise s’est construite sur le contre de Jean-Bernard Pujol en début match, elle fut validée par une générosité collective sans précédent jusqu’au coup de sifflet final.
Face au MHR, les sang et or ont beaucoup plaqué. 154 fois pour être précis. Avec un taux de réussite proche de la perfection. Plus de 91 % des interventions défensives ont été réussies par les Catalans. Record de la saison à l’extérieur, aux antipodes du bilan dramatique réalisé sur la pelouse du Stade Français lors du dernier déplacement (73 %). « Pour bien défendre, il faut du caractère, de la dureté au plaquage, refuser la fatalité », rappelait Patrick Arlettaz. Résultat, les Héraultais n’ont jamais vu l’en-but adverse, samedi, condamnés par des Catalans jusqu’au-boutistes à n’inscrire qu’un essai de pénalité.
2e et 3e lignes infranchissables
Neuf joueurs perpignanais cumulent ainsi plus de dix plaquages sur l’ensemble de la rencontre, du jamais-vu depuis le retour de l’USAP dans l’élite. La charnière Mélé-Selponi et la paire de centres Taumoepeau-Acebes font partie de ceux-là. Tout comme la totalité des deuxièmes et troisièmes lignes, véritables gardiens du temple. À eux cinq, Tristan Labouteley, Yoann Vivalda, Shahn Eru, Michael Faleafa et Genesis Mamea Lemalu ont enregistré 58 plaquages pour… un seul manqué ! Un chiffre qui en dit long sur l’état d’esprit des Catalans, désireux, relégation ou pas au terme de la saison, d’honorer leur blason et de ne plus rien regretter. « Tout ce que je veux, c’est que nous soyons fiers jusqu’à la fin », résumait Mathieu Acebes. À cœur vaillant rien d’impossible.