20 minutes de retard
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Perpignan Une mauvaise entame a empêché l’Usap de repartir avec au moins un petit point de son déplacement à l’UBB.
Par Jean-Yves Saint-Céran
L’Usap a cette année quelque chose de bien français dans ce Top 14. Ce rôle de « perdant magnifique », que la France de Poulidor avait réussi à mettre en avant, doit plus que les agacer. Mais encore une fois, les Catalans se sont tirés une balle dans le pied dès les premières minutes de ce match. Avec deux pénalités, et deux essais encaissés en 24 minutes, 18 points de retard dans le museau, les joueurs de Patrick Arlettaz, partaient avec handicap dans la course à la victoire. Et cela a eu le don d’énerver leur coach : « Ces 20 premières minutes ne sont pas dignes de notre caractère et c’est là qu’on perd le match. » Une frustration que partageait le capitaine Karl Château : « On les a fait briller sur les 20 premières minutes. Je pense qu’ils n’ont pas trop forcé pour mettre leurs essais. On ne leur mettait pas beaucoup de pression, on perdait les ballons rapidement. » Bref, une équipe catalane pas vraiment dans son élément. Les coachs perpignanais eurent alors la bonne inspiration de faire rentrer le capitaine et véritable « papa », Karl Château à la place de Faleafa à la 25e minute et l’Usap retrouva aussitôt des couleurs, de l’allant, bref de la moelle. Ils furent bien aidés par des Bordelo-Béglais bien mal inspirés et indisciplinés de surcroît, mais on peut aussi souligner l’orgueil catalan pour revenir dans la partie. « C’est sûr, on est déçus, soupirait Sadek Deghmache, car il y a la défaite, mais il y a eu une assez belle réaction de la part de mes coéquipiers de la 20e minute jusqu’à la fin du match. »
Inspirer le respect
Cette équipe de Perpignan a su trouver dans les 60 minutes qui ont suivi, l’énergie pour faire douter une équipe de l’UBB sans fil conducteur. Patrick Arlettaz a apprécié cette réaction : « Après, on a réussi à se mettre la tête à l’endroit. On leur a créé des difficultés jusqu’à les forcer à tenter les pénalités. Je prends ça pour une marque de respect qu’on ne méritait pas les 20 premières minutes. » Et ce respect, les joueurs de l’UBB en ont témoigné après-match, Baptiste Serin en particulier : « Je leur tire un coup de chapeau, car ils ne lâchent jamais rien et franchement, c’est beau à voir. » Ces propos élogieux ne changeront rien à la défaite de l’Usap. L’indiscipline avec le carton jaune de Julien Farnoux, des en-avants, cette litanie de petits détails, empêche ce club d’entrevoir plus de victoires ou même de bonus défensif. Une fois de plus, ils repartent frustrés, mais au moins en ayant lutté jusqu’au bout. « Cela n’aurait pas été normal pour toutes les équipes contre lesquelles on a bataillé, si on avait laissé Bordeaux prendre cinq points contre nous. expliquait Patrick Arlettaz. C’est peut-être désuet. On va jouer le jeu jusqu’au bout, avec nos moyens, mais jusqu’au bout. En essayant d’inspirer le respect. » Ce fut largement le cas au stade Chaban-Delmas, samedi soir. Largement le cas.
