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Le faible impact de ses recrues n’est pas étranger à la probable relégation de l’USAP en Pro D2 en fin de saison.
Les entraîneurs répètent souvent que les bases d’une saison réussie se posent l’été précédent. La préparation et le recrutement doivent être les clefs de voûte des mois de compétition à venir. La genèse de l’échec de l’USAP version 2018-2019 - quasi-condamnée à la Pro D2 la quinzième journée de Top 14 à peine écoulée - se situe donc sans doute lors de la dernière intersaison. L’équation n’était pas simple pour la cellule de recrutement catalane.
Dans la foulée d’une remontée en Top 14 aussi attendue qu’euphorisante, elle était chargée de renforcer à bas coût un effectif essentiellement composé de joueurs inexpérimentés qui ne connaissaient pas, ou mal, l’élite. Un peu plus de huit mois plus tard, l’échec est cuisant. « On arrive avec des frondes et des canifs », avançait le directeur sportif Christian Lanta dès le mois de juin. Prémonitoire.
La campagne de recrutement n’a pas permis de gommer les faiblesses identifiées de l’effectif sang et or. Une des priorités du mercato était l’arrivée d’un demi d’ouverture d’envergure. Le pari Paddy Jackson a tourné au fiasco. L’international irlandais (27 ans, 26 sélections), éloigné des terrains plusieurs mois suite à une affaire de viol pour laquelle il a été acquitté, n’a jamais trouvé le bon rythme, que ce soit dans le jeu ou les tirs au but (68,1 %). À force de décevoir, il s’est même attiré les foudres d’Aimé-Giral, pourtant d’une rare mansuétude avec les Usapistes cette saison.
Autre « star » annoncée du mercato : le trois-quarts centre Afusipa Taumoepeau (29 ans). Débarqué l’été dernier auréolé d’un titre de champion de France décroché avec le CO, l’Australien a été titularisé à douze reprises en Top 14 sans jamais convaincre. Souvent transparent dans le jeu, Taumoepeau pèse peu et souffre de la comparaison avec Lifeimi Mafi, patron des lignes arrières jusqu’à sa retraite l’été dernier.
Deux recrues parmi les 19 joueurs les plus utilisés
En clair, ces deux-là ne brillent pas. Mais au moins, ils jouent. Jackson et Taumoepeau sont même les deux Perpignanais le plus souvent alignés en championnat cette saison (976 minutes pour l’Irlandais, 865 pour l’Australien). L’ailier Eroni Sau, troisième recrue la plus utilisée, possède le… vingtième temps de jeu de l’effectif (429 mn). Le chiffre est éloquent.
Très peu utilisés, les nouveaux venus n’ont qu’une influence marginale à l’USAP cette saison entre les blessés longue durée actuels (Mjekevu) ou passés (Tutaia, Mélé, Sione) et les déceptions (Charlet, Leiataua, van Heerden, Sau). Seul le jeune trois-quarts aile néo-zélandais Lotima Faingaanuku (21 ans), débarqué au mois de novembre, fait, pour l’heure, office de bonne pioche. Destiné à un rôle de quatrième talonneur, Cyril Deligny fait, comme prévu, le nombre.
Le constat est sans appel. L’USAP ne s’est pas renforcée efficacement l’été dernier, si ce n’est en nombre. Il n’est pas interdit de penser que l’équipe censée débuter la saison dernière, avec le talonneur Brice Mach, le troisième ligne aile Sione Tau ou l’ouvreur Jacques-Louis Potgieter, était supérieure à l’effectif actuel. L’USAP a des circonstances atténuantes.
Pas épargnée par les coups durs (maladie de Potgieter, suspension de Tau, blessure de Mach…), elle n’a, en outre, su qu’après avoir gagné la finale de Pro D2, début mai, qu’elle évoluerait en Top 14 cette saison. Grenoble, l’autre promu, en a été assuré une semaine plus tard, mais possède une surface financière plus large que la formation catalane (18 millions d’euros de budget contre 16) qui lui a offert une marge de manœuvre supérieure. Agen, moins fortuné (13,8 millions), a pour lui l’expérience de l’élite et de ses exigences. L’USAP aurait-elle pu se renforcer plus efficacement malgré ça ? Le manque de moyens financiers - qui l’a peut-être privée du joker médical longtemps annoncé au poste de pilier droit - est un obstacle difficilement contournable dans un Top 14 hyper concurrentiel.
Les décideurs catalans ont fait des choix tardifs, parfois par défaut, et en paient le prix fort aujourd’hui. Les mauvaises langues diront que, cette fois, l’USAP aura largement le temps de préparer la saison prochaine, très probablement en Pro D2.
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Les entraîneurs répètent souvent que les bases d’une saison réussie se posent l’été précédent. La préparation et le recrutement doivent être les clefs de voûte des mois de compétition à venir. La genèse de l’échec de l’USAP version 2018-2019 - quasi-condamnée à la Pro D2 la quinzième journée de Top 14 à peine écoulée - se situe donc sans doute lors de la dernière intersaison. L’équation n’était pas simple pour la cellule de recrutement catalane.
Dans la foulée d’une remontée en Top 14 aussi attendue qu’euphorisante, elle était chargée de renforcer à bas coût un effectif essentiellement composé de joueurs inexpérimentés qui ne connaissaient pas, ou mal, l’élite. Un peu plus de huit mois plus tard, l’échec est cuisant. « On arrive avec des frondes et des canifs », avançait le directeur sportif Christian Lanta dès le mois de juin. Prémonitoire.
La campagne de recrutement n’a pas permis de gommer les faiblesses identifiées de l’effectif sang et or. Une des priorités du mercato était l’arrivée d’un demi d’ouverture d’envergure. Le pari Paddy Jackson a tourné au fiasco. L’international irlandais (27 ans, 26 sélections), éloigné des terrains plusieurs mois suite à une affaire de viol pour laquelle il a été acquitté, n’a jamais trouvé le bon rythme, que ce soit dans le jeu ou les tirs au but (68,1 %). À force de décevoir, il s’est même attiré les foudres d’Aimé-Giral, pourtant d’une rare mansuétude avec les Usapistes cette saison.
Autre « star » annoncée du mercato : le trois-quarts centre Afusipa Taumoepeau (29 ans). Débarqué l’été dernier auréolé d’un titre de champion de France décroché avec le CO, l’Australien a été titularisé à douze reprises en Top 14 sans jamais convaincre. Souvent transparent dans le jeu, Taumoepeau pèse peu et souffre de la comparaison avec Lifeimi Mafi, patron des lignes arrières jusqu’à sa retraite l’été dernier.
Deux recrues parmi les 19 joueurs les plus utilisés
En clair, ces deux-là ne brillent pas. Mais au moins, ils jouent. Jackson et Taumoepeau sont même les deux Perpignanais le plus souvent alignés en championnat cette saison (976 minutes pour l’Irlandais, 865 pour l’Australien). L’ailier Eroni Sau, troisième recrue la plus utilisée, possède le… vingtième temps de jeu de l’effectif (429 mn). Le chiffre est éloquent.
Très peu utilisés, les nouveaux venus n’ont qu’une influence marginale à l’USAP cette saison entre les blessés longue durée actuels (Mjekevu) ou passés (Tutaia, Mélé, Sione) et les déceptions (Charlet, Leiataua, van Heerden, Sau). Seul le jeune trois-quarts aile néo-zélandais Lotima Faingaanuku (21 ans), débarqué au mois de novembre, fait, pour l’heure, office de bonne pioche. Destiné à un rôle de quatrième talonneur, Cyril Deligny fait, comme prévu, le nombre.
Le constat est sans appel. L’USAP ne s’est pas renforcée efficacement l’été dernier, si ce n’est en nombre. Il n’est pas interdit de penser que l’équipe censée débuter la saison dernière, avec le talonneur Brice Mach, le troisième ligne aile Sione Tau ou l’ouvreur Jacques-Louis Potgieter, était supérieure à l’effectif actuel. L’USAP a des circonstances atténuantes.
Pas épargnée par les coups durs (maladie de Potgieter, suspension de Tau, blessure de Mach…), elle n’a, en outre, su qu’après avoir gagné la finale de Pro D2, début mai, qu’elle évoluerait en Top 14 cette saison. Grenoble, l’autre promu, en a été assuré une semaine plus tard, mais possède une surface financière plus large que la formation catalane (18 millions d’euros de budget contre 16) qui lui a offert une marge de manœuvre supérieure. Agen, moins fortuné (13,8 millions), a pour lui l’expérience de l’élite et de ses exigences. L’USAP aurait-elle pu se renforcer plus efficacement malgré ça ? Le manque de moyens financiers - qui l’a peut-être privée du joker médical longtemps annoncé au poste de pilier droit - est un obstacle difficilement contournable dans un Top 14 hyper concurrentiel.
Les décideurs catalans ont fait des choix tardifs, parfois par défaut, et en paient le prix fort aujourd’hui. Les mauvaises langues diront que, cette fois, l’USAP aura largement le temps de préparer la saison prochaine, très probablement en Pro D2.
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