Les soucis du LINKY , la faute à BACO.
21 Septembre 2016
Avant l’arrivée du LINKY, les compteurs électromécaniques ou électroniques comme le CBE (Compteur Bleu Electronique) ne comportaient aucun interrupteur ou disjoncteur.
Cette fonction était à la charge d’un dispositif externe développé dans les temps anciens par l’honorable maison BACO ( Baumgartner & Compagnie) pour remplir plusieurs tâches:
- Disjonction oléo magnétique protégeant l’installation en cas de court circuit.
- Disjonction différentielle, coupant le courant en présence d’une différence supérieure à 500 mA entre Phase et neutre (DDR 500mA).
- Sectionnement à commande manuelle réarmable, avec témoin.
Ce dispositif, appelé familièrement « Baco », a persisté dans l’histoire, et est aujourd’hui encore exigé par la norme NF C 15 100.
Sa fonction essentielle est de participer à la protection des personnes et des biens.
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Le seuil de disjonction de courant du Baco était fixé par l’installateur, en rapport avec la puissance souscrite par l’abonné. Les valeurs de seuils étant ajustables par pas appelés « calibres », séparés de 15 KVA.
Par exemple 15, 30, 45 A ou 30, 45, 60 A, ou 60, 75, 90 A selon le type de DDR.
Le calibre choisi étant le plus proche du courant max correspondant à l’abonnement en KVA sous 230 V, plus 10%.
La coupure du courant intervient au terme d’un délai qui dépend de l’importance de la surcharge, le délai étant ici apporté par le déplacement d’un noyau plongeur dans de l’huile (Oleo).
Pour tenir compte de l’imprécision de l’électromécanique, une marge de sécurité d’au moins 20% est allouée, en dessous de laquelle le courant n’est pas coupé, malgré le dépassement du courant calibré.
Cela signifie que, pour un DDR sur le calibre 45 A, le courant devra être supérieur à 54 A pour provoquer un déclenchement, dans le meilleur des cas.
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Beaucoup de clients « profitent » de cette tolérance depuis des dizaines d’années, certains sans vraiment s’en rendre compte, d’autres en toute connaissance de cause.
Hélas, l’arrivée du compteur LINKY sonne la fin de la récréation.
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Avec le nouveau compteur, EDF en a « profité » pour mettre fin à une situation qui, il faut bien le reconnaître, n’était pas à son avantage, surtout dans une période où l’on prône les économies d’énergie et où l’on est contraints de réduire les pointes de puissance appelée sur le réseau.
Aujourd’hui la puissance électrique disponible nous est comptée. Nous disposons de 60 à 70 Gigawatts, peut-être moins s’il nous faut demain arrêter quelques centrales nucléaires. Si la demande excède cette valeur, il faut recourir à des moyens de production polluants (Centrales à combustibles fossiles).
La puissance instantanée consommée par le réseau est donc devenue un paramètre critique, surtout avec l’arrivée des énergies nouvelles intermittentes, qui ajouteront une composante de sporadicité difficilement gérable si les abonnés n’y mettent pas un peu de bonne volonté.
Jusqu’à présent EDF ajustait l’offre à la demande; désormais il faudra faire l’inverse, au moins de temps en temps. L’heure n’est plus au gaspillage, mais à l’économie, voire même à l’avarice.
Et, pour faire des économies, il faut commencer par compter avec précision.