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Interview de F. Rivière dans le Midol de demain

Paiji

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"La saison 2018-2019 ne m’intéresse plus"

françois rivière - président de perpignan
L’homme fort du promu sang et or évoque la situation de son équipe, actuelle lanterne rouge du Top 14. Il se projette surtout au-delà et dévoile les grandes lignes d’un projet de développement de l’Usap, qui sera officialisé d’ici la fin de l’année.

Propos recueillis par Vincent BISSONNET

vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

À quel point le président de l’Usap est-il inquiet, après sept journées et autant de défaites pour son équipe ?

Non, je ne suis pas inquiet et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, sur un plan personnel, il y a deux ans, j’ai longuement été dans le coma. Quand vous avez vécu une telle épreuve, vous apprenez à prendre du recul. Mais ce n’est pas le point le plus important. L’essentiel est que j’ai toute confiance en mon staff d’entraîneurs, Christian Lanta, Patrick Arlettaz et Perry Freshwater. C’est un sentiment sincère, profond. J’ai la conviction qu’ils travaillent d’arrache-pied et, à leur image, je sais que le groupe ne va rien lâcher et qu’il va apprendre de son début de saison. Enfin, si je ne suis pas inquiet, c’est parce que l’Usap est en train de préparer activement sa révolution en coulisses, que ce soit au niveau de ses structures de formation, de ses conditions d’entraînement ou encore de ses capacités d’accueil.

Avant d’aborder plus longuement ce sujet, à quel point croyez-vous encore dans le maintien ?

Totalement. Il faut tout faire pour essayer de rester en Top 14. À ce sujet, une victoire lors d’une des prochaines réceptions (sur les quatre prochaines journées, les Sang et Or reçoivent Toulouse, Castres et Bordeaux-Bègles, N.D.L.R.) paraît indispensable pour avancer sur le plan comptable et valider la progression du groupe sur les derniers matchs. Mais, dans le fond, je ne crois pas que la question se limite au maintien ou au non-maintien. Je déconnecte la performance sportive de l’évolution du club. Une éventuelle relégation ne doit pas entraver notre projet. Regardez Lyon, le Racing, Pau ou La Rochelle : ces clubs ont connu plusieurs aller-retour avant de se construire, de se stabiliser. La problématique principale est d’innover et d’investir pour que l’Usap soit à terme un club de haut niveau. Les résultats sportifs peuvent être décevants sur un an mais il faut digérer ces aléas pour ne pas dériver de notre feuille de route et de nos axes de développement. L’Usap a pris beaucoup de retard depuis vingt ans en termes d’organisation et d’installation. D’ici la fin de l’année, je vais annoncer un ambitieux projet de territoire qui surprendre les observateurs. Je crois beaucoup en cette notion, de la formation, de l’ancrage.

Quelles sont les grandes lignes de ce projet ?

Les résultats n’étant que les conséquences de plusieurs paramètres, il faut se donner le plus de moyens possibles pour être performants : ça passe par un centre d’entraînement exceptionnel, un centre de formation avec les meilleurs enseignements et un stade pourvu de toutes les hospitalités. Aimé-Giral est un stade de centre-ville, typique, mais désuet. D’ici trois à cinq ans, il nous faut être en mesure de proposer à nos partenaires des conditions de réception exceptionnelles pour développer le caractère commercial. Venir au stade doit être une expérience, il faut que les gens aient envie d’y rester, au-delà du match. Ma responsabilité, aujourd’hui, est de doter le club d’installations de haut niveau pour exister à terme. L’Usap, qui a le deuxième centre de formation de France, doit aussi miser sur ce vivier.

Sachant que Perpignan est un club exsangue financièrement, vous êtes contraint de miser en grande partie sur l’appui des collectivités, non ? Sentez-vous une adhésion nécessaire ?

Je pense être soutenu, oui. J’en fais en tout cas une condition sine qua non à la présidence que j’exerce. Je ne flancherai pas. J’irai au bout de mon projet si je suis soutenu par la plupart des interlocuteurs comme je pense l’être. L’époque est complexe et les gens pensent avant tout au court terme. Mais je tiens à ce que tout le monde se projette. Il faut que notre développement suive un but ultime : qu’il soit utile au club comme à la population. Si, en plus de la performance, vous parvenez à apporter à votre environnement proche, la partie est gagnée à 100 %. Je ne dis pas que ça va être simple mais c’est un beau défi.

C’est donc un projet à long terme, faute d’un mécène multimillionnaire. Prenez-vous volontairement le contre-pied du rugby actuel ?

Si du jour au lendemain, nous décrétons d’avoir 25 millions de budget, nous sommes sûrs de ne pas y arriver. Vis-à-vis des grandes fortunes, il n’est pas possible de rivaliser. Mais si un pôle de formation est créé et si les hospitalités sont améliorées entre autres, on se donnera les moyens d’avoir entre 20 et 25 millions, ce qui correspond au budget du dernier champion de France. Dans tous les cas, les collectivités ne doivent plus être les variables d’ajustement, ce n’est pas tenable. Vous savez, j’ai apporté plus de dix millions depuis mon arrivée. Mais je ne crois plus en cette époque des présidents mécènes. L’avenir du rugby français, à mes yeux, ce sont des projets de territoire, d’aménagement et de structures durables. Il faut, en parallèle, qu’il y ait une autre utilité que le simple plan sportif. La dictature du court terme doit être dépassée. Je ne pense pas que la course au dollar et l’argent roi soient profitables. Ce rugby nous éloigne trop de notre base, de l’essence de ce sport. Perpignan a tout intérêt à cultiver son identité, sa culture, son vivre ensemble, ses valeurs. Ce doit être notre étendard.

Revenons-en au court terme. Quelle est la situation économique de l’Usap aujourd’hui ?

L’année de la remontée n’est pas l’année la plus difficile à appréhender. Une bonne partie des charges est encore indexée sur le train de la deuxième division et il y a des recettes corrélées à l’accession. Ce sera plus dur l’an prochain, en revanche.

Votre budget sera-t-il à l’équilibre au terme de l’exercice actuel ?

Je pense. Nous allons tout faire pour qu’il le soit en tout cas. Mais la saison 2018-2019 ne m’intéresse plus. C’est 2019-2020 et même au-delà qui me préoccupe pour avoir un budget à l’équilibre, être en mesure d’attirer des joueurs de haut niveau, se doter de moyens d’entraînement de qualité…

Vous avez plusieurs contentieux en cours avec Marc Delpoux et James Hook qui pourraient vous contraindre à débourser plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces dossiers peuvent-ils mettre en péril la situation financière de l’Usap ?

Il y a eu beaucoup de bêtises de dites à ces sujets. L’ensemble des contentieux et des dossiers Urssaf est connu et provisionné, à l’exception de celui de Marc Delpoux (la cour d’appel de Montpellier doit statuer le 16 octobre sur ce cas) pour lequel nous avions eu gain de cause en première instance. C’est donc un non-sujet. Même si l’on perdait, ce que je ne crois pas, il n’y aurait pas d’inquiétude à avoir sur le plan de trésorerie.

Votre staff sera en fin de contrat au terme de la saison. Souhaitez-vous que vos actuels entraîneurs restent en place ?

Oui, je souhaite poursuivre avec ce staff au-delà de cette saison et ils le savent. Il faut raison garder. Notre engagement n’est pas lié aux résultats. Nous avons un « deal » qui va plus loin et porte sur l’évolution du club. Il est invraisemblable d’imaginer que la période actuelle puisse être un moyen de mettre la pression à qui que ce soit. Je souhaite que Christian, Patrick et Perry s’inscrivent sur la durée.

Allez-vous leur donner les moyens de recruter des jokers dans les jours à venir, au poste de pilier (l’Argentin Juan Pablo Zeiss est pressenti) et au niveau des lignes arrière ?

Je fais totalement confiance aux entraîneurs. S’ils estiment qu’il est nécessaire de se renforcer, ils auront tout mon soutien. Au passage, la possibilité d’engager des renforts avait été prévue dans la négociation de la masse salariale avec la DNACG. Nous avions gardé du budget en réserve pour ces embauches supplémentaires. Le staff a la main sur ces dossiers.

Craignez-vous la grogne du public et une éventuelle désertion d’Aimé-Giral ?

Ce n’est pas une crainte à mes yeux. Ce public sait que son équipe se bat pour sa survie, elle le voit. S’il y a des esprits chagrins qui considèrent que les hommes en place ne font pas ce qu’il faut, tant pis. Mais c’est une réalité : notre apprentissage est exigeant, il faut faire preuve de patience. Personnellement, je ne crains pas la critique. Mais je veux être jugé par rapport à ce que nous allons mettre en place. Car le staff a beau être engagé, compétent, et le président, passionné, il n’est pas non plus possible de faire des miracles. Il y a un grand projet de développement du club qui va être mis en place, vis-à-vis duquel le public a son rôle. C’est aussi la pression de la vox populi qui nous permettra d’y arriver. Le 16e homme doit nous soutenir. J’y mets toute mon énergie et une part de mes sous. Je ne dirais pas que c’est mission mais c’est un projet dans lequel je crois. J’ai réussi à remettre l’Usap en Top 14 mais elle ne pourra pas y figurer à terme s’il n’y a pas de prise de conscience vis-à-vis de la nécessité de ce projet de territoire.
 

clement6628

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C'est intéressant, c'est ambitieux. Mais on en revient toujours à la même question du financement pour "un centre d’entraînement exceptionnel, un centre de formation avec les meilleurs enseignements et un stade pourvu de toutes les hospitalités". Il n'a pas l'argent d'un Altrad ou un Lorenzetti et n'a jamais réussi à attirer de gros sponsors. J'ai envie d'y croire car c'est un joli projet. Beaucoup plus intéressant que les premiers plans qu'il annonçait. On sent qu'il est beaucoup mieux entouré. On voit aussi qu'une descente ne remettrait pas tout en cause et ça c'est très important.

Ah oui une dernière chose, "le deuxième centre de formation de France" ou le meilleur comme il le répète à chaque fois. Ce serait bien qu'il précise de "D2". En plus, ce classement prenait en compte tout un tas de chiffres et l'époque où on sortait pas mal d'internationaux. Je trouve que les dernières années sont beaucoup moins fastes... Nous sommes absents de toutes les sélections jeunes, peu de joueurs depuis plusieurs saisons se sont réellement imposés en Top 14 (à voir ceux qui sont restés chez nous ?)... Je pense que nous avons un bon centre de formation mais loin d'être le deuxième meilleur de France, aujourd'hui. Mais là encore, la D2 a impacté car l'USAP avait opté pour une politique surtout de post-formation au passage fin 00's début 10's qui a été bien compromise avec la descente.
 
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Savoyard66

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de belles paroles...on espère...mais aucune question et donc aucune réponse sur le sponsor maillot de cette année?
 

Ramball84

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On ne peut être que d'accord avec ce discours avec un gros bémol quand même : beaucoup de choses seront quand même plus facile a realiser en restant au plus haut niveau et quoi qu'il en dise avec des moyens financiers...Par ailleurs, je le trouve particulierement optimiste sur le role des collectivités locales...L'etat leur demande de se serrer la ceinture et leur reduit leur dotation...Le projet de territoire, d'amenagement, de structures durables semble assez flou...Cela dit puisse t'il avoir raison !
 

Vadier

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Quel étrange interview.....Et que viennent faire la dedans ,le territoire ,l'identité,la culture,..."le vivre ensemble" et les "valeurs" gigantesque tarte a la créme de communicants et de gens qui n'ont pas grand chose a proposer.Et que dire de cette soudaine conversion en contempteur des mécanismes financiers en vigueur dans le rugby pro d'aujourd'hui....Les élections municipales sont prévues a quelle date?2020 non ?Car cela ressemble furieusement à la profession de fois d'un candidat.Pour le reste,le sportif ,la situation concréte,comptable de l'équipe....7 matchs ,7 défaites,7 comme dans l'Apocalypse...Mais pas de quoi s'alarmer....Bon acceptons en l'augure ,et croyons en la prophétie
 

Fenouillede

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Le message est très clair :
Ce n est plus son projet.
C est un projet de territoire !

Bref si la mairie, la région et les entreprises locales ne s investissent pas cela fera pschiiittt ....
 
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