Hcupisant
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USAP / Edinburgh : Caledonia, you’re calling me
Neuf ans.
Cela fait neuf ans (dont 2 sans illusion puisque nous étions en Amlin) que chaque mois de juin, au moment du tirage de poules, j’espère, fébrile, que les petites mains habiles de l’ERC nous offriront une équipe écossaise. En 2004/2005, nous avions eu la chance de croiser, déjà, les Gunners d’Edinburgh et leurs supporters, en kilt, et surtout pas en kit. Il n’existe pas assez de mots dans la langue française pour démontrer à quel point un Ecossais est une personne de grande valeur. Ouh, la vilaine généralisation positive me direz-vous. Et pourtant !
Le mieux, c’est encore de raconter l’expérience telle quelle.
Vendredi
Il est 22 heures en terre languedocienne, la semaine de travail est finie et le repas avalé, le temps s’annonce morne ce week-end, aussi bien à Montpellier qu’à Perpignan, et pourtant, ça chauffe dans mon cœur, car demain et dimanche, nous verrons des kilts, nous entendrons des chants avec le roulage des « r » si proche du nôtre, nous rirons ensemble.
Mais ce soir, plus qu’un apéritif, les supporters de l’Ulster sont en ville ! Le patron de l’Analog, nord-irlandais, est tellement fair-play qu’il n’a pas osé poster un message sur leur forum, ne souhaitant pas détourner la clientèle des bars dits « rugby » de Montpellier. Mais il a de la chance, certains ont tout de même franchi sa porte et accéléré d’un coup la consommation de Jupiler de l’endroit. Une Jupiler pour jubiler, ou quand deux peuples de bonne humeur fusionnent.
Pour lier connaissance, rien de tel que d’annoncer que l’on est supporter de l’USAP, on se retrouve ainsi en terrain neutre, voire ami. Il ne faut pas beaucoup de temps pour les lancer sur le Ireland’s call, mais, attention à la faute de goût avec des personnes protestantes de Belfast, pas de Soldier’s song, non, surtout pas ! Ils adorent évidemment Ruan Pienaar, leur « legend player », et il ne faut pas trop les chauffer avec le public du Munster, parce qu’à Ravenhill, il y a aussi une « fucking atmosphere. » Ils ont fortement insisté sur la nécessité d’aller à Belfast, une ville qui a pansé ses plaies (« don’t listen to the rubbish news on TV ») et dont le centre-ville est accueillant.
Peu avant la fermeture, un supporter de Montpellier s’approche de moi :
« Alors, on va vous mettre une tôle quand vous viendrez, Perpignan ! »
« Bah tu sais, ce sera pas trop grave, on a pris 5 points d’avance au match aller. »
« Ah bon ? »
Heureusement que la file d’attente devant le Rockstore battait des records, sinon on était parti pour les 5 heures du matin, dès l’avant-veille de l’échéance.
Samedi
A peine débarqués à Perpignan sur le coup des 19h, on reçoit un message « dépêchez-vous, les supporters écossais, l’encadrement du club et même David Denton sont à la brasserie USAP. Pain tomate, olives et vin blanc. » Le club d’Edinburgh et notre écossais usapiste Ken n’ont pas fait les choses à moitié. La dimension familiale et fraternelle des Gunners saute aux yeux dès que l’on pénètre dans la brasserie. Seul David Denton paraît un peu triste, et on le comprend : le numéro 8 de l’Ecosse, celui qui a enflammé le T6N 2012 avec ses compères de la 3ème ligne Rennie et Strokosh, s’est blessé dans la semaine et ne pourra pas jouer dimanche. Mais il est là et joue le jeu.
L’encadrement et les quelques joueurs présents quittent la brasserie assez vite, une dernière photo et les supporters se retrouvent entre eux. Il ne faut pas longtemps pour que les chants démarrent. Tout le répertoire du Chardon y passe : le Flower of Scotland, et les célèbres chansons d’avant-match de football à Hampden Park : Loch Lomond, 500 Miles, We’ll be coming.
Et surtout, surtout, la poignante chanson de Dougie Mc Lean intitulée Caledonia. C’est le Fields of Athenry des Ecossais. Il est extrêmement difficile, même à jeun, de ne pas sentir les larmes monter au son de cet hymne aux racines et à l’ouverture d’esprit, deux vertus dont on cherche de plus en plus à nous faire croire qu’elles sont antinomiques. Pour ce que j'en ai compris, Caledonia (l’autre nom, l’ancien nom de la terre qui a vu naître William Wallace) raconte les sentiments confus d’un Ecossais qui s’est éloigné de son pays, et qui craint d’avoir changé. Il craint d’avoir changé au point d’être désormais considéré comme un étranger. Alors il se remémore les amis, les chansons, et l’Ecosse le rappelle à lui : « Caledonia, you’re calling me… Caledonia’s been everything I’ve ever had. »
On en redemande, des chansons sur leur territoire ! Mais ils vont faire plus fort. Ils vont franchir les frontières. Pour leurs amis Irlandais, en premier. The Fields of Athenry, la suite logique de Caledonia. Le Ireland’s call. Molly Malone. Et une interprétation toute personnelle, en dansant, du Land of my Fathers des camarades Gallois. Par respect pour les Anglais, le God Save the Queen… Ne sera pas entonné (d’ailleurs, au démarrage du Land of my fathers, quelqu’un a lancé : « be careful, we’re getting closer from the God save the Queen » !).
Cela a duré une bonne heure. Il fallait voir les sourires estomaqués du personnel de la brasserie, qui n’aurait compté aucun client ou presque entre 20 et 22 heures si les Ecossais n’avaient pas choisi cet endroit. Direction ensuite le Shannon, puis le Tio. La troupe en kilt s’étiole à mesure que l’heure avance, s’il ne peut en rester qu’un, ce sera Keith (dont la photo trône désormais en page 4 de l’Indépendant du lundi), en kilt. Ken, Keith, Kay, Kate, Kitty. Ils aiment la lettre K. On leur présentera Kockott un jour.
Les Ecossais sont au lit depuis plusieurs heures. Il faut se rendre à l’évidence, ce n’était pas un rêve, mais un incroyable moment de fraternité entre 2 peuples dont la conception de l’indépendance est très proche, avec pour arme non pas le sabre au clair de Connor Mc Leod, mais l’humour qui désamorce toutes les situations.
Dimanche
Peu dormi. Comme prévu. Comme espéré même.
Le pique-nique de l’USAP est une excellente idée, il faudra impérativement la reconduire. Cela a été un peu la curée pour récupérer les plats, une curée toute française (qui fait notre charme ?), puisqu’en Grande-Bretagne et en Irlande, les files d’attente sont clairement matérialisées et cela fluidifie le trafic.
La disposition des tables près de la buvette du Canigou a permis d’applaudir les 2 équipes à leur entrée dans l’enceinte, une grosse heure avant le coup d’envoi. On salue les supporters écossais vus hier, et… Les Salancaires sont là ! La cornemuse catalane, bravo ! Le Scotland the Brave a été joué, encore bravo ! Keith n’en revient pas, mais il n’a pas le temps de savourer puisqu’il fait partie des interviewés d’avant-match. Il indique que sans Denton, ce sera dur.
Le match : l’affluence scandaleuse n’y changera rien, l’USAP est une équipe incontestablement romantique. L’obstination de Marc Delpoux dans son modèle de jeu aérien force le respect. Lorsque ça foire, comme en première mi-temps, on assiste à des fautes de main assez inquiétantes à ce niveau. Lorsque ça réussit, comme à Monjtuic en 2012, comme face à Montpellier cette saison, et comme en 2ème mi-temps dimanche, cela donne des essais de 80 mètres avec les avants comme les ¾ qui jouent après contact, le public ne fait pas que rugir, on sent qu’en plus de rugir, il est espanté. Les absents en tribune ont l’air fin. Certains ont sans doute bu le calice jusqu’à la lie, se contentant de regarder le match à la télé, ils ont dû lâcher l’affaire à la mi-temps.
Man of the match Hcup : Wandile Mjekevu.
Women of the after-match (attention à l’aftermath !) Hcup : la bande des K ! Les chansons calédoniennes résonnent à nouveau et se mêlent aux classiques catalans. Echange des drapeaux. Celui de l’USAP, avec sa hampe longue de plus de mètre, ne passera pas en bagage à main. Qu’à cela ne tienne, la hampe sert de paille, les trincaixos d’Ecocup n’ont jamais vu ça ! Craig Laidlaw, lui, doit être habitué. Immense honneur pour plusieurs d’entre nous que de serrer la main de ce grand demi de mêlée, qui peut aussi jouer 10.
La journée touche à sa fin. Il est amusant de voir que des supporters de l’USAP quittent le stade en traînant des pieds, se retournant plusieurs fois pour saluer la Rugby Tartan Army. On se voit en janvier, certes, mais pendant 3 mois, où serez-vous ? Que ferez-vous ? Give us some news !
Après le repas, je suis retourné boire une Guinness avec eux (« Guinness ? A lunch, not a beer ! »). Il a fallu partir beaucoup plus tôt cette fois, non sans avoir goûté le Singleton que l’un d’entre eux conservait dans une petite flasque.
La punchline du week-end, on pourrait en donner plein, la meilleure est peut-être celle de notre supporter écossais de l’USAP qui vit depuis 13 ans chez nous : « I often wear a kilt, but not when using a motorbike. »
Epilogue
Je suis allé 5 fois en Ecosse. A certaines étapes de sa vie, souvent, l’être humain passe en revue les images marquantes, l’amour, la famille, les amis, le titre de 2009. Me concernant, il y aura également une place, qui ne sera pas anecdotique, pour tous ces visages calédoniens, ces cheminées de distillerie, et ces paysages inoubliables, les Cuillin Hills qui surgissent de la mer, les 3 sœurs de Glencoe, les ruines de Dunnottar Castle, les rues grises de la cité de granit d’Aberdeen.
Et puis, parfois, dans des moments qui se méritent, car l’Ecosse est un pays patient, les nuages disparaissent, et tout le pays ruisselle alors de lumière, comme s’il avait les larmes aux yeux d’être enfin considéré par le soleil.
Un immense rayon de soleil, justement, a éclairé le pays Catalan ce week-end : il y avait des supporters Ecossais à Aimé Giral.
Hcupisant
Neuf ans.
Cela fait neuf ans (dont 2 sans illusion puisque nous étions en Amlin) que chaque mois de juin, au moment du tirage de poules, j’espère, fébrile, que les petites mains habiles de l’ERC nous offriront une équipe écossaise. En 2004/2005, nous avions eu la chance de croiser, déjà, les Gunners d’Edinburgh et leurs supporters, en kilt, et surtout pas en kit. Il n’existe pas assez de mots dans la langue française pour démontrer à quel point un Ecossais est une personne de grande valeur. Ouh, la vilaine généralisation positive me direz-vous. Et pourtant !
Le mieux, c’est encore de raconter l’expérience telle quelle.
Vendredi
Il est 22 heures en terre languedocienne, la semaine de travail est finie et le repas avalé, le temps s’annonce morne ce week-end, aussi bien à Montpellier qu’à Perpignan, et pourtant, ça chauffe dans mon cœur, car demain et dimanche, nous verrons des kilts, nous entendrons des chants avec le roulage des « r » si proche du nôtre, nous rirons ensemble.
Mais ce soir, plus qu’un apéritif, les supporters de l’Ulster sont en ville ! Le patron de l’Analog, nord-irlandais, est tellement fair-play qu’il n’a pas osé poster un message sur leur forum, ne souhaitant pas détourner la clientèle des bars dits « rugby » de Montpellier. Mais il a de la chance, certains ont tout de même franchi sa porte et accéléré d’un coup la consommation de Jupiler de l’endroit. Une Jupiler pour jubiler, ou quand deux peuples de bonne humeur fusionnent.
Pour lier connaissance, rien de tel que d’annoncer que l’on est supporter de l’USAP, on se retrouve ainsi en terrain neutre, voire ami. Il ne faut pas beaucoup de temps pour les lancer sur le Ireland’s call, mais, attention à la faute de goût avec des personnes protestantes de Belfast, pas de Soldier’s song, non, surtout pas ! Ils adorent évidemment Ruan Pienaar, leur « legend player », et il ne faut pas trop les chauffer avec le public du Munster, parce qu’à Ravenhill, il y a aussi une « fucking atmosphere. » Ils ont fortement insisté sur la nécessité d’aller à Belfast, une ville qui a pansé ses plaies (« don’t listen to the rubbish news on TV ») et dont le centre-ville est accueillant.
Peu avant la fermeture, un supporter de Montpellier s’approche de moi :
« Alors, on va vous mettre une tôle quand vous viendrez, Perpignan ! »
« Bah tu sais, ce sera pas trop grave, on a pris 5 points d’avance au match aller. »
« Ah bon ? »
Heureusement que la file d’attente devant le Rockstore battait des records, sinon on était parti pour les 5 heures du matin, dès l’avant-veille de l’échéance.
Samedi
A peine débarqués à Perpignan sur le coup des 19h, on reçoit un message « dépêchez-vous, les supporters écossais, l’encadrement du club et même David Denton sont à la brasserie USAP. Pain tomate, olives et vin blanc. » Le club d’Edinburgh et notre écossais usapiste Ken n’ont pas fait les choses à moitié. La dimension familiale et fraternelle des Gunners saute aux yeux dès que l’on pénètre dans la brasserie. Seul David Denton paraît un peu triste, et on le comprend : le numéro 8 de l’Ecosse, celui qui a enflammé le T6N 2012 avec ses compères de la 3ème ligne Rennie et Strokosh, s’est blessé dans la semaine et ne pourra pas jouer dimanche. Mais il est là et joue le jeu.
L’encadrement et les quelques joueurs présents quittent la brasserie assez vite, une dernière photo et les supporters se retrouvent entre eux. Il ne faut pas longtemps pour que les chants démarrent. Tout le répertoire du Chardon y passe : le Flower of Scotland, et les célèbres chansons d’avant-match de football à Hampden Park : Loch Lomond, 500 Miles, We’ll be coming.
Et surtout, surtout, la poignante chanson de Dougie Mc Lean intitulée Caledonia. C’est le Fields of Athenry des Ecossais. Il est extrêmement difficile, même à jeun, de ne pas sentir les larmes monter au son de cet hymne aux racines et à l’ouverture d’esprit, deux vertus dont on cherche de plus en plus à nous faire croire qu’elles sont antinomiques. Pour ce que j'en ai compris, Caledonia (l’autre nom, l’ancien nom de la terre qui a vu naître William Wallace) raconte les sentiments confus d’un Ecossais qui s’est éloigné de son pays, et qui craint d’avoir changé. Il craint d’avoir changé au point d’être désormais considéré comme un étranger. Alors il se remémore les amis, les chansons, et l’Ecosse le rappelle à lui : « Caledonia, you’re calling me… Caledonia’s been everything I’ve ever had. »
On en redemande, des chansons sur leur territoire ! Mais ils vont faire plus fort. Ils vont franchir les frontières. Pour leurs amis Irlandais, en premier. The Fields of Athenry, la suite logique de Caledonia. Le Ireland’s call. Molly Malone. Et une interprétation toute personnelle, en dansant, du Land of my Fathers des camarades Gallois. Par respect pour les Anglais, le God Save the Queen… Ne sera pas entonné (d’ailleurs, au démarrage du Land of my fathers, quelqu’un a lancé : « be careful, we’re getting closer from the God save the Queen » !).
Cela a duré une bonne heure. Il fallait voir les sourires estomaqués du personnel de la brasserie, qui n’aurait compté aucun client ou presque entre 20 et 22 heures si les Ecossais n’avaient pas choisi cet endroit. Direction ensuite le Shannon, puis le Tio. La troupe en kilt s’étiole à mesure que l’heure avance, s’il ne peut en rester qu’un, ce sera Keith (dont la photo trône désormais en page 4 de l’Indépendant du lundi), en kilt. Ken, Keith, Kay, Kate, Kitty. Ils aiment la lettre K. On leur présentera Kockott un jour.
Les Ecossais sont au lit depuis plusieurs heures. Il faut se rendre à l’évidence, ce n’était pas un rêve, mais un incroyable moment de fraternité entre 2 peuples dont la conception de l’indépendance est très proche, avec pour arme non pas le sabre au clair de Connor Mc Leod, mais l’humour qui désamorce toutes les situations.
Dimanche
Peu dormi. Comme prévu. Comme espéré même.
Le pique-nique de l’USAP est une excellente idée, il faudra impérativement la reconduire. Cela a été un peu la curée pour récupérer les plats, une curée toute française (qui fait notre charme ?), puisqu’en Grande-Bretagne et en Irlande, les files d’attente sont clairement matérialisées et cela fluidifie le trafic.
La disposition des tables près de la buvette du Canigou a permis d’applaudir les 2 équipes à leur entrée dans l’enceinte, une grosse heure avant le coup d’envoi. On salue les supporters écossais vus hier, et… Les Salancaires sont là ! La cornemuse catalane, bravo ! Le Scotland the Brave a été joué, encore bravo ! Keith n’en revient pas, mais il n’a pas le temps de savourer puisqu’il fait partie des interviewés d’avant-match. Il indique que sans Denton, ce sera dur.
Le match : l’affluence scandaleuse n’y changera rien, l’USAP est une équipe incontestablement romantique. L’obstination de Marc Delpoux dans son modèle de jeu aérien force le respect. Lorsque ça foire, comme en première mi-temps, on assiste à des fautes de main assez inquiétantes à ce niveau. Lorsque ça réussit, comme à Monjtuic en 2012, comme face à Montpellier cette saison, et comme en 2ème mi-temps dimanche, cela donne des essais de 80 mètres avec les avants comme les ¾ qui jouent après contact, le public ne fait pas que rugir, on sent qu’en plus de rugir, il est espanté. Les absents en tribune ont l’air fin. Certains ont sans doute bu le calice jusqu’à la lie, se contentant de regarder le match à la télé, ils ont dû lâcher l’affaire à la mi-temps.
Man of the match Hcup : Wandile Mjekevu.
Women of the after-match (attention à l’aftermath !) Hcup : la bande des K ! Les chansons calédoniennes résonnent à nouveau et se mêlent aux classiques catalans. Echange des drapeaux. Celui de l’USAP, avec sa hampe longue de plus de mètre, ne passera pas en bagage à main. Qu’à cela ne tienne, la hampe sert de paille, les trincaixos d’Ecocup n’ont jamais vu ça ! Craig Laidlaw, lui, doit être habitué. Immense honneur pour plusieurs d’entre nous que de serrer la main de ce grand demi de mêlée, qui peut aussi jouer 10.
La journée touche à sa fin. Il est amusant de voir que des supporters de l’USAP quittent le stade en traînant des pieds, se retournant plusieurs fois pour saluer la Rugby Tartan Army. On se voit en janvier, certes, mais pendant 3 mois, où serez-vous ? Que ferez-vous ? Give us some news !
Après le repas, je suis retourné boire une Guinness avec eux (« Guinness ? A lunch, not a beer ! »). Il a fallu partir beaucoup plus tôt cette fois, non sans avoir goûté le Singleton que l’un d’entre eux conservait dans une petite flasque.
La punchline du week-end, on pourrait en donner plein, la meilleure est peut-être celle de notre supporter écossais de l’USAP qui vit depuis 13 ans chez nous : « I often wear a kilt, but not when using a motorbike. »
Epilogue
Je suis allé 5 fois en Ecosse. A certaines étapes de sa vie, souvent, l’être humain passe en revue les images marquantes, l’amour, la famille, les amis, le titre de 2009. Me concernant, il y aura également une place, qui ne sera pas anecdotique, pour tous ces visages calédoniens, ces cheminées de distillerie, et ces paysages inoubliables, les Cuillin Hills qui surgissent de la mer, les 3 sœurs de Glencoe, les ruines de Dunnottar Castle, les rues grises de la cité de granit d’Aberdeen.
Et puis, parfois, dans des moments qui se méritent, car l’Ecosse est un pays patient, les nuages disparaissent, et tout le pays ruisselle alors de lumière, comme s’il avait les larmes aux yeux d’être enfin considéré par le soleil.
Un immense rayon de soleil, justement, a éclairé le pays Catalan ce week-end : il y avait des supporters Ecossais à Aimé Giral.
Hcupisant