LE CIEL ET BLANC
Pottoka Apprivoisé
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Le mercato bat son plein mais le règlement de la Ligue impose aux clubs et aux joueurs de ne pas communiquer. Paul Goze, le nouveau président de la LNR, envisage d'y remédier
«Hypocrite », « contre-productif », « dépassé » : interrogez les acteurs du monde du rugby sur l'article 46 ter des règlements de la ligue, celui qui régit la communication en matière de transferts, et vous obtiendrez une réponse quasi unanime. En essayant depuis deux ans d'imposer le silence sur les recrutements en dehors des périodes autorisées, la Ligue s'est fourvoyée.
Le « mercato » des joueurs et des entraîneurs est désormais un business à l'année, commenté par les médias, activé par les agents et les présidents. C'est aussi un jeu un peu tordu où chacun se sert de l'autre. Il débute dès la fin de l'été avec les « stars », les meilleurs, ceux dont le contrat arrive à échéance au mois de juin suivant.
À l'heure d'internet et des réseaux sociaux, imaginer tenir secrète jusqu'au 20 avril une signature qui aura été obtenue dès l'automne relève de la naïveté ou de la tartufferie. Mais joueurs et présidents sont obligés de se conformer à la règle car les amendes prévues à l'encontre des bavards n'ont rien d'une plaisanterie. Il y a un an, l'Aviron bayonnais avait écopé d'une amende de 50 000 euros. Pourquoi ? Parce qu'Alain Afflelou avait confirmé que Yoann Huget allait quitter Bayonne pour rejoindre Toulouse.
« On nous a fait grâce de l'amende avec un sursis mais tout le monde sait que cette règle est une pantalonnade, estime Philippe Ruggieri, le vice-président de l'Aviron. Entre dirigeants, on parle des négociations en cours et de celles qui sont bouclées. Tout se sait mais on ne peut rien dire. » Le décalage entre le su et le non-dit crée parfois des situations absurdes. « C'est une grande comédie », convient Laurent Marti, président de l'Union Bordeaux-Bègles.
Un nom en trois lettres…
Samedi dernier par exemple, dans les colonnes du Figaro, Jacky Lorenzetti, le président du Racing Métro, expliquait que ses futurs deux entraîneurs pour la saison 2013-2014 avaient entamé des entretiens avec les joueurs parisiens, sans pouvoir évidemment nommer les techniciens en question. On sait pourtant depuis juin que les deux coaches sont Laurent Travers et Laurent Labit (Castres).
Dernier exemple ce week-end à Montpellier qui a réalisé une belle opération en engageant Nicolas Mas (Perpignan) pour trois ans. « Tout ce que je peux faire, c'est acquiescer si l'on me demande si j'ai recruté un pilier avec un nom en trois lettres », s'amuse Mohed Altrad, le président du club héraultais. Médiatiquement, Montpellier ne pourra pas tirer profit du recrutement de Mas avant le 20 avril. C'est aussi l'un des reproches adressés au règlement : il empêche les clubs de maîtriser le tempo de la promotion. « Quand on réussit un gros coup, ça filtre inévitablement mais on ne peut pas communiquer, explique Mourad Boudjellal, le président de Toulon. Et quand on peut enfin parler, l'effet est éventé. »
« Éviter les grand-messes médiatiques, avec des effets d'annonce en milieu de saison sur des joueurs qui vont changer de clubs », c'est justement la raison pour laquelle cette règle a été édictée, explique Thierry Pérez, membre du comité directeur de la LNR. « Nous ne voulions pas que s'installe un climat de suspicion ».
Paul Goze, le nouveau président de la Ligue, voit les choses différemment. « Il faut être réaliste, estime-t-il. Il est impossible d'assurer la confidentialité. Nous ne pouvons pas non plus rester dans l'hypocrisie générale. Si une règle ne peut pas être appliquée, il faut la changer. On va essayer de le faire pour la saison prochaine. »
Mais existe-t-il une bonne solution ?
http://www.sudouest.fr/2012/12/05/c-est-une-grande-comedie-899517-8.php
«Hypocrite », « contre-productif », « dépassé » : interrogez les acteurs du monde du rugby sur l'article 46 ter des règlements de la ligue, celui qui régit la communication en matière de transferts, et vous obtiendrez une réponse quasi unanime. En essayant depuis deux ans d'imposer le silence sur les recrutements en dehors des périodes autorisées, la Ligue s'est fourvoyée.
Le « mercato » des joueurs et des entraîneurs est désormais un business à l'année, commenté par les médias, activé par les agents et les présidents. C'est aussi un jeu un peu tordu où chacun se sert de l'autre. Il débute dès la fin de l'été avec les « stars », les meilleurs, ceux dont le contrat arrive à échéance au mois de juin suivant.
À l'heure d'internet et des réseaux sociaux, imaginer tenir secrète jusqu'au 20 avril une signature qui aura été obtenue dès l'automne relève de la naïveté ou de la tartufferie. Mais joueurs et présidents sont obligés de se conformer à la règle car les amendes prévues à l'encontre des bavards n'ont rien d'une plaisanterie. Il y a un an, l'Aviron bayonnais avait écopé d'une amende de 50 000 euros. Pourquoi ? Parce qu'Alain Afflelou avait confirmé que Yoann Huget allait quitter Bayonne pour rejoindre Toulouse.
« On nous a fait grâce de l'amende avec un sursis mais tout le monde sait que cette règle est une pantalonnade, estime Philippe Ruggieri, le vice-président de l'Aviron. Entre dirigeants, on parle des négociations en cours et de celles qui sont bouclées. Tout se sait mais on ne peut rien dire. » Le décalage entre le su et le non-dit crée parfois des situations absurdes. « C'est une grande comédie », convient Laurent Marti, président de l'Union Bordeaux-Bègles.
Un nom en trois lettres…
Samedi dernier par exemple, dans les colonnes du Figaro, Jacky Lorenzetti, le président du Racing Métro, expliquait que ses futurs deux entraîneurs pour la saison 2013-2014 avaient entamé des entretiens avec les joueurs parisiens, sans pouvoir évidemment nommer les techniciens en question. On sait pourtant depuis juin que les deux coaches sont Laurent Travers et Laurent Labit (Castres).
Dernier exemple ce week-end à Montpellier qui a réalisé une belle opération en engageant Nicolas Mas (Perpignan) pour trois ans. « Tout ce que je peux faire, c'est acquiescer si l'on me demande si j'ai recruté un pilier avec un nom en trois lettres », s'amuse Mohed Altrad, le président du club héraultais. Médiatiquement, Montpellier ne pourra pas tirer profit du recrutement de Mas avant le 20 avril. C'est aussi l'un des reproches adressés au règlement : il empêche les clubs de maîtriser le tempo de la promotion. « Quand on réussit un gros coup, ça filtre inévitablement mais on ne peut pas communiquer, explique Mourad Boudjellal, le président de Toulon. Et quand on peut enfin parler, l'effet est éventé. »
« Éviter les grand-messes médiatiques, avec des effets d'annonce en milieu de saison sur des joueurs qui vont changer de clubs », c'est justement la raison pour laquelle cette règle a été édictée, explique Thierry Pérez, membre du comité directeur de la LNR. « Nous ne voulions pas que s'installe un climat de suspicion ».
Paul Goze, le nouveau président de la Ligue, voit les choses différemment. « Il faut être réaliste, estime-t-il. Il est impossible d'assurer la confidentialité. Nous ne pouvons pas non plus rester dans l'hypocrisie générale. Si une règle ne peut pas être appliquée, il faut la changer. On va essayer de le faire pour la saison prochaine. »
Mais existe-t-il une bonne solution ?
http://www.sudouest.fr/2012/12/05/c-est-une-grande-comedie-899517-8.php