Pro D2
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’entraîneur de l’USAP Patrick Arlettaz n’a pas digéré la première mi-temps des sang et or contre Massy (victoire 41-13), vendredi à Aimé-Giral. PHOTO/Michel Clémentz
- par Vincent Couture
- Le 10 décembre à 06h15 | Mis à jour il y a 13 heures
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USAP: Arlettaz monte en pression
L’entraîneur de l’USAP a livré à L'Indépendant un plaidoyer pour les phases finales à l’issue du match contre Massy.
Œil noir, voix irritée et déclarations chocs, l’entraîneur catalan Patrick Arlettaz a laissé exploser son mécontentement, vendredi soir après la victoire (41-13) contre Massy, qui vit l’USAP passer au travers de sa première mi-temps en défense, en témoigne le chiffre ahurissant de vingt-trois placages manqués. «
C’est insuffisant, on ne peut pas exister quand on joue ainsi. Si on continue comme ça, on ira droit vers des désillusions et du gâchis », a-t-il averti lors d’une conférence de presse où, pour la première fois depuis son intronisation à la tête de l’USAP, en octobre 2016, il a martelé ses ambitions. Quitte à promettre à ses troupes une rancune tenace en cas d’échec. «
Moi, j’écoute les joueurs. Ils veulent participer aux phases finales. Impeccable. Moi aussi. Je veux voir un stade plein, des supporteurs qui se déplacent, des grillades, deux belles équipes en face qui se « fightent » à six mètres de moi, je veux vivre ça. Sincèrement, je n’ai pas envie de les vivre à la télé. Si c’était le cas, ça me mettrait très, très en colère contre tous les joueurs que j’ai toute l’année ». Coupables d’une première mi-temps indigne de leur potentiel, les sang et or ont déjà eu un aperçu du courroux managérial au retour des vestiaires.
D’après les témoignages, les murs ont tremblé et la soufflante fut plus que sévère. Comme si ce plaidoyer pour la qualification relevait de la plus parfaite évidence après une grosse année de construction. On ne pourra accuser l’entraîneur de l’USAP d’avoir prémédité son coup de gueule - il est trop insaisissable pour cela. Mais il n’y a rien d’innocent non plus. Sans doute espère-t-il avoir opportunément piqué l’orgueil de ses joueurs. A première vue, le timing semble judicieux à mi-saison, alors que se profile un voyage à risques à Bayonne, suivi d’un derby contre Narbonne à Aimé-Giral. «
Les paillettes, ça se mérite dans l’austérité du championnat » L’occasion, désormais, pour Arlettaz, d’élever son niveau d’exigence auprès d’un groupe revendiquant en interne son appétit de Top 14. «
Je suis exigeant avec cette équipe car je crois en son potentiel (...) Si on veut récolter ce qu’on sème, il faut être efficace. Or, ce soir (vendredi), on a semé que dalle à part de la *****. Ce n’est pas possible. » Et de promettre un début de semaine placé sous le signe de la réprobation. «
Les phases finales ne se gagnent pas sur trois matches au printemps. Non, ça se construit. S’il faut le rappeler aux joueurs, on leur rappellera lundi quelles sont les exigences. Il n’est pas possible que cette année nous échappe ».
Quatrième du classement avec la perspective de bénéficier d’une deuxième moitié de saison plus favorable, l’USAP sait maintenant que plus aucun relâchement ne lui sera autorisé. Question de motivation, de constance et de respect du haut niveau, aux yeux d’Arlettaz. «
Si nos joueurs veulent montrer que ce sont de grands joueurs, il faut qu’ils expriment leur talent quand le contexte est un peu moins clinquant. Là, c’était le soir, il pleuvait, c’était Massy, forcément, ça fait moins rêver. Mais on ne fait pas un job où on a besoin d’avoir du clinquant pour être bon. ça ne fait pas partie de notre ADN, de notre sport ni de ma philosophie. On ne peut pas attendre les paillettes pour être bon. Les paillettes, ça se mérite dans l’austérité du championnat ». Une excellente piqûre de rappel.