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Un Pro redevient amateur. Superbe témoignage à lire absolument


Comme on le comprend !

....j’aimerais vous parler du mien. Simplement. Celui que je retrouve, avec ses vestiaires frisquets, ses entraînements du soir et ses terrains pelés qui me rappellent mes années juniors.


En fait, le rugby que je redécouvre aujourd’hui en Fédérale 3 n’a pas changé. Il ressemble beaucoup à celui qui m’a construit, fait grandir, et accompagné dans mon début de vie d’adulte.Bref, loin de cracher dans la soupe de ce qui a été et de ce que j’ai vécu, je me rends compte aujourd’hui que le socle amateur de ce sport est encore ce qui le rend attrayant, attachant et continue à lui donner vie.
 
Voici l'article complet :

Dopage, élections, sélections… On parle beaucoup rugby en ce moment. Un certain rugby. Mais aujourd’hui, j’aimerais vous parler du mien. Simplement. Celui que je retrouve, avec ses vestiaires frisquets, ses entraînements du soir et ses terrains pelés qui me rappellent mes années juniors.


En fait, le rugby que je redécouvre aujourd’hui en Fédérale 3 n’a pas changé. Il ressemble beaucoup à celui qui m’a construit, fait grandir, et accompagné dans mon début de vie d’adulte. Bref, la boucle est bouclée, et pour avoir vécu du rugby pendant 15ans, il me paraît normal de lui renvoyer l’ascenseur et de passer le flambeau – tant que la carcasse tient… – en rendant un peu de ce qu’il m’a donné dans le cadre d’un « petit club ».
Donnant-donnant, échange de bons procédés, c’est bonus pour tout le monde. Le club amateur est ravi d’avoir dans ses rangs un ancien pro, lequel trouve aussi beaucoup de bons côtés, à commencer par une fin de vie sportive plus proche de la réalité, et la possibilité de commencer à bosser pour ne pas tout arrêter du jour au lendemain.

Car pour le joueur en fin de carrière, il faut de la volonté pour préparer sa reconversion, le danger de se suffire de la manne financière offerte par un club Pro et de ne se concentrer que sur sa carrière sportive est réelle. Pourtant, il s’agit-là d’une période souvent déterminante et délicate pour laquelle l’accompagnement d’un club amateur s’avère une aide précieuse.

D’abord parce que grâce au rugby et ses qualités de partage et de solidarité, il n’est pas rare de rencontrer un partenaire ou une opportunité autour d’un repas convivial, tandis que retrouver ses potes deux-trois fois par semaine pour aller tâter du ballon, ça a vraiment du bon…
Et puis au-delà de ça, je découvre aussi des mecs équilibrés, dont la plupart, bien sûr, ne connaitront pas l’euphorie des soirs de victoire dans des stades pleins, ni le charme évident de vivre de sa passion. (Une passion rendue parfois dévorante puisque devenue professionnelle et qui engendre l’excès, voire le déséquilibre).
En revanche, ces joueurs amateurs, souvent pétris de qualités, ont pu finir leur études, voire leur cursus universitaire avec des boulots intéressants à la clé et des perspectives d’avenir sur un plus long terme. Ce qui, il faut le dire, est bien plaisant pour l’esprit…

Entendons-nous bien, les joueurs pros ne sont jamais que des amateurs qui ont franchi le Rubicon …et certains font plein de projets en parallèle à leur carrière (et je les en félicite). Mais cela reste malheureusement rare, la bulle dans laquelle ils vivent étant difficilement pénétrable.
D’ailleurs le problème est bien là, dans cette imperméabilité du monde pro qui a tendance à couper le joueur de la réalité sociale. D’où l’intérêt d’un retour à la case départ où l’on bénéficiera d’un véritable bain de jouvence, doublé d’une aide précieuse en termes de réinsertion. Car fort heureusement, le rugby amateur offre encore quelques réflexes d’ascenseur social.
J’avais prévu une suite…

Mais qu’il est difficile d’enchaîner après tant de commentaires au risque de me répéter et devenir « relou » !

Tant pis, je vais la jouer côté ouvert, après ce magnifique regroupement qui confirme ce que nous ressentons tous : ce sport contient encore tous les ingrédients de l’école de la vie !
Car "le rugby reste le rugby" : un formidable outil d'intégration et de développement personnel qui donne à ses pratiquants de nombreuses armes pour se préparer aux difficultés de la vie (des copains, des valeurs, du courage...).

Et puis, il faut bien avouer que payer 5 € le repas du jeudi soir, concocté avec amour, pour une brave soupe maison et une tranche de gigot à partager avec ses potes … ça n’a pas de prix ! Surtout quand le festin a pour cadre le bon vieux club house, construit par des bénévoles attentionnés, au milieu des photos jaunies des illustres anciens.
Belle expérience également que de partir jouer à l’extérieur avec la B dès 6h du mat, le bus gavé à ras-bord ! Un truc qui forge le caractère… Fini le luxe : collation d’avant-match aléatoire, unique paire de chaussette lavée par nos soins, bataille pour les derniers précieux rouleaux de straps… Justes retours à la valeur des choses… On a aussi payé le polo d’avant match, et quand on explose ses crampons, il faut aller a Décathlon le lundi…

Ces lundis justement, à la reprise du boulot, ça catalogue, ça chambre, ça égratigne… surtout quand le match a été rugueux et qu’on a la tronche « marquée ».

On me demande souvent ce qui me pousse à continuer, alors que je n’ai plus grand chose à prouver… Comment expliquer que je me régale au contact de ces clubs et de toutes ces richesses. Comment expliquer que, finalement, le rugby c’est tout ça ! Que malgré le clinquant bling-bling de sa vitrine parfois surfaite, sa base, sa substance et ses valeurs n’ont pas vraiment bougées.

Car s’il y a bien un millier de joueurs (pros) qui vivent « par » le rugby, il y a aussi 460 000 autres licenciés qui vivent « pour » le rugby. Et aujourd’hui, je suis tout simplement fier d’en faire partie !

PS : Mais l’actualité fait froid dans le dos : les reportages sur le dopage – même chez les amateurs – les révélations des uns et les petites phrases des autres montrent bien que notre sport est fragilisé. L’occasion d’en reparler encore… toujours.


Bref, loin de cracher dans la soupe de ce qui a été et de ce que j’ai vécu, je me rends compte aujourd’hui que le socle amateur de ce sport est encore ce qui le rend attrayant, attachant et continue à lui donner vie.
 
sympa comme témoignage c'est sur.habituellement les gonzes concluent en balançant sur le passé dont ils faisaient parti intégrante surement à l'insu de leur plein gré...et c'est pas le cas le concernant à priori.je suis pas sur que tout le monde s'en sorte de cette manière et c'est peut être pour cela qu'on en entend jamais parler.
toujours plus facile de faire un état des lieux quand on s'en sort bien même si je ne remet pas en cause la sincérité de ses propos.
j'aimerai bien connaitre l'autre son de cloche histoire de.
 
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