Rugby : la déchirure

[Océan]

Je comprends cette vision mais je ne la partage pas. Ma vision des choses, c'est que lorsqu'on a une passion on cherche à la partager avec le plus grand nombre. Je suis content pour mon sport parce qu'il a une reconnaissance qu'il n'avait pas avant. Avant quand on disait qu'on jouait au rugby on passait vite fait pour un gros bourrin avec du scotch sur les oreilles. Aujourd'hui il n'y a plus qu'une poignée d'intellos marginaux pour penser de la sorte, la majorité se retrouve dans notre sport pour les valeurs qu"il véhicule.
J'en ai parlé avec mon père qui a la nostalgie des Lourdes, Graulhet, Tarbes, etc. En fait, nous sommes d'accord sur un point, il devrait y avoir une séparation totale du rugby amateur et du rugby professionnel.

Si nous poursuivons dans cette voie, le rugby spectacle sera peut-être gagnant, mais justement, les "valeurs du rugby" seront-elles toujours là ? n'y a-t-il pas le risque de dériver vers le seul spectacle ? ne verrons nous pas bientôt les joueurs pro des "loups de la rade" affronter leurs amis des "blaireaux de Colombes" avec 0 Toulonnais et 0 Racingman mais des joueurs qui passent d'une équipe à l'autre au gré des contrats, au fil des années ou au fil des matchs ?
Je propose un groupe de 500 joueurs pro qui seraient embauchés pour un match. Un jour ici, un jour là...au gré des blessures et des besoins du spectacle. Un scénariste pourrait prévoir le déroulement des matchs pour en augmenter l’intérêt et l'arbitre serait chargé de contrôler que tout se déroule suivant le scénario. Pour remplir les tribunes, il n'y a pas mieux que l'assurance de voir des matchs à suspens.

Je suis d'accord avec toi pour partager ma passion du rugby...à condition que Le rugby reste égal à lui même. S'il faut le transformer en profondeur pour que le plus grand nombre s'y intéresse, ce sera sans moi. Ou du moins je le suivrais, mais sans passion, comme je regarde un match de hand ball ou une course de vélos : Je ne suis pas prêt à supporter les "Ibères de la méditerranée" les regarder jouer, oui, mais acheter leur maillot, m'abonner, les suivre en déplacement, certainement pas! Le but sera atteint, il y aura beaucoup de spectateurs, très peu de supporters et les Aimé Giral, Vaquer, Sanac, Imbernon... passeront pour des ringards!

l'équilibre est difficile à trouver, encore faut-il le chercher.:391581:

 

[pixe]

de toute façon,il y a deja quelque que le rugby ne vehicule plus du monde pour ses valeurs,mais parce que c'est devenus un "phénomène de mode",et l'usap du debut des années 2000 en est la parfaite representation,et je peux en parler car je pouvais encore aller au stade,depuis je le regarde de plus loin (télé)avec des gens qui ne sont là que parce qu'il faut etre là,et alors les commentaires....sans commentaires!!!:6775:

 

[robert marty]

J'avais promis de répondre sur le fond et j'ai donc relu avec attention les propos de RR (Roger Ramis, mon beau-père a probablement joué avec lui au début des années 30). J'en suis désolé mais si j'en retire tout ce qui constitue le procès en illégitimité qu'il instruit contre moi et les attaques ad hominem qui l'encadrent il ne reste pratiquement rien hormis cette remarque selon laquelle le fait qu'il existe du rugby à Paris invaliderait les éléments d'histoire que j'ai rapidement évoqués. J'y réponds donc en faisant observer que tant les équipes que le public de la capitale sont importés du sud de la Loire et que le public guazzinesque qui s'y est rajouté est plus expert en filles du Lido et en Ben Hur de peplum qu'en passes croisées ...

Finalement RR rejette toute théorie au nom d'une théorie subjective (la sienne) qui consiste à nier le caractère historique et social d'une activité humaine comme le sport, et ça c'est de l'obscurantisme pur sucre ...

Sant Jordi a une autre théorie tout aussi subjective : le partage des passions ...C'est un peu court et Gatimell ainsi que Mayol83 aiment les intellectuels qui ne délivreraient que des opinions auxquelles les leurs propres seraient opposables avec le même degré de validité ; c'est ce qu'on appelle le relativisme selon lequel tout se vaut et pour lequel l'approche rationnelle n'est qu'une stratégie savante d'enfumage.

Je connais bien depuis que j'interviens dans les forums ces situations inconfortables où toute construction rationnelle est vécue comme l'imposition d'une autorité descendue des hautes sphères et pour tout dire je les étudie (et quand j'avoue ceci je déclenche en général des salves supplémentaires !). Mais je n'ai jamais renoncé et je ne renoncerai jamais à travailler sur cet objet qui me passionne à tous les titres : amoureux de ce sport et de ses valeurs pour l'émotion, catalan fortement enraciné et impliqué pour la position sociale, chercheur pour la compréhension des phénomènes observables.

Sans trop d'emphase j'ai le sentiment de remplir une part de la mission explicite que la société civile confie à des personnes qu'elle rémunère à cet effet : rendre la complexité du monde un peu plus intelligible. anecat

 

[cat'alain]

Mais quel blaireau ce mec!
Intello autoproclamé dont la notoriété n a jamais dépassé Salses et qui prend les forumistes pour des élèves
Herr professor a la citrouille, il est persuadé de son intelligence, ça lui fait au moins un admirateur!

 

[ouillade]

ha bon, tu aimes le gloubi glouba indigeste ? :391581:

Attention j'ai bien dit RESPECT pour sa repartie qui a du lui prendre un sacré temps... pas que j'aimais:325599::325599::325599::325599:

 

[colas]

J'avais promis de répondre sur le fond et j'ai donc relu avec attention les propos de RR (Roger Ramis, mon beau-père a probablement joué avec lui au début des années 30). J'en suis désolé mais si j'en retire tout ce qui constitue le procès en illégitimité qu'il instruit contre moi et les attaques ad hominem qui l'encadrent il ne reste pratiquement rien hormis cette remarque selon laquelle le fait qu'il existe du rugby à Paris invaliderait les éléments d'histoire que j'ai rapidement évoqués. J'y réponds donc en faisant observer que tant les équipes que le public de la capitale sont importés du sud de la Loire et que le public guazzinesque qui s'y est rajouté est plus expert en filles du Lido et en Ben Hur de peplum qu'en passes croisées ...

Finalement RR rejette toute théorie au nom d'une théorie subjective (la sienne) qui consiste à nier le caractère historique et social d'une activité humaine comme le sport, et ça c'est de l'obscurantisme pur sucre ...

Sant Jordi a une autre théorie tout aussi subjective : le partage des passions ...C'est un peu court et Gatimell ainsi que Mayol83 aiment les intellectuels qui ne délivreraient que des opinions auxquelles les leurs propres seraient opposables avec le même degré de validité ; c'est ce qu'on appelle le relativisme selon lequel tout se vaut et pour lequel l'approche rationnelle n'est qu'une stratégie savante d'enfumage.

Je connais bien depuis que j'interviens dans les forums ces situations inconfortables où toute construction rationnelle est vécue comme l'imposition d'une autorité descendue des hautes sphères et pour tout dire je les étudie (et quand j'avoue ceci je déclenche en général des salves supplémentaires !). Mais je n'ai jamais renoncé et je ne renoncerai jamais à travailler sur cet objet qui me passionne à tous les titres : amoureux de ce sport et de ses valeurs pour l'émotion, catalan fortement enraciné et impliqué pour la position sociale, chercheur pour la compréhension des phénomènes observables.

Sans trop d'emphase j'ai le sentiment de remplir une part de la mission explicite que la société civile confie à des personnes qu'elle rémunère à cet effet : rendre la complexité du monde un peu plus intelligible. anecat

Si vous maîtrisez l'approche scientifique de vos sujets comme le phénomène rugby à Paris : mal de cap !
Pour info le rugby à Paris tirent plutôt ses racines au XIX ème siècle de l'import britannique du rugby dans le milieu universitaire et par contagion dans les lycées. Il y a une authentique éducation parisienne au rugby, antérieure à la création de l'USAP...

 

[Sant Jordi]

Si nous poursuivons dans cette voie, le rugby spectacle sera peut-être gagnant, mais justement, les "valeurs du rugby" seront-elles toujours là ? n'y a-t-il pas le risque de dériver vers le seul spectacle ? ne verrons nous pas bientôt les joueurs pro des "loups de la rade" affronter leurs amis des "blaireaux de Colombes" avec 0 Toulonnais et 0 Racingman mais des joueurs qui passent d'une équipe à l'autre au gré des contrats, au fil des années ou au fil des matchs ?
Je propose un groupe de 500 joueurs pro qui seraient embauchés pour un match. Un jour ici, un jour là...au gré des blessures et des besoins du spectacle. Un scénariste pourrait prévoir le déroulement des matchs pour en augmenter l’intérêt et l'arbitre serait chargé de contrôler que tout se déroule suivant le scénario. Pour remplir les tribunes, il n'y a pas mieux que l'assurance de voir des matchs à suspens.

Je suis d'accord avec toi pour partager ma passion du rugby...à condition que Le rugby reste égal à lui même. S'il faut le transformer en profondeur pour que le plus grand nombre s'y intéresse, ce sera sans moi. Ou du moins je le suivrais, mais sans passion, comme je regarde un match de hand ball ou une course de vélos : Je ne suis pas prêt à supporter les "Ibères de la méditerranée" les regarder jouer, oui, mais acheter leur maillot, m'abonner, les suivre en déplacement, certainement pas! Le but sera atteint, il y aura beaucoup de spectateurs, très peu de supporters et les Aimé Giral, Vaquer, Sanac, Imbernon... passeront pour des ringards!

l'équilibre est difficile à trouver, encore faut-il le chercher.:391581:

Je ne suis pas certain. Imagine qu'il y ait d'un côté un rugby pro dans lequel tu ne te reconnais pas et un rugby complètement amateur qui véhiculerait les valeurs que tu défends : tu aurais le choix d'aller voir telle ou telle équipe. Les amateurs prendront toujours autant de plaisir à jouer au rugby.

Après même chez les pros, je pense qu'il faudrait idéalement garder un lien étroit entre le territoire et le club (si je regarde des grands clubs pros de foot comme Liverpool et Barcelone le lien entre le territoire et club reste fort et se ressent au niveau de l'effectif).

Je ne pense pas que l'argent pourrisse le sport, c'est l'idée que certains se font de l'argent qui pourrit les choses.

 

[M@nu]

Pour moi, c'est marrant, mais le rugby d'autrefois doit sûrement remonter à plus de 40 ans parce que, dans les années 70, l'ASB était le meilleur pour détruire l'adversaire (non pas son jeu et sa capacité à défendre, mais pour l'envoyer à l'hopital), je ne parle pas des matchs des années 80 à AG ou, devant une forte assistance - environ 1500 spectateurs les jours de grand match - on n'entendait plus souvent 'Ouillade' d'un public parfois plus proche de la sieste (les matchs se déroulaient alors le dimanche à 15H00) que des acclamations dues à la frénésie d'un public en délire. Que dire des années 90 où, s'il n'avait pas droit à sa générale, le public (plus nombreux, je le conçois puisque les résultats étaient de nouveau bons) se faisait souvent silencieux.

En ce bon vieux temps, je me rappelle plus des mandales d'Alain Fourny que des chistéras de Dominique Appy (ou Pascal Amalric).

Mais bon, réécrire le passé en l'agrémentant de termes tous plus élogieux les uns que les autres pour embellir une réalité bien plus dure semble être le passe-temps favori de ceux qui se retrouvent aujourd'hui dépassés par le monde qui les entoure. A chacun sa passion ...