un traginer
USAPiste sérieux
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Chers amis forumistes,
j’ai eu envie plusieurs fois cette année, et la saison passée, de vous faire part de mes doutes et de ma colère devant la gestion du club. Je me permets de vous livrer, en ces jours tristes, mes réflexions concernant ce qui s’est passé à l’USAP depuis quelques années. Elles ne sont fondées que sur le ressenti d’un abonné qui suit ce club depuis 20 ans, et qui n’est pas dans le secret des vestiaires et des loges.
1.La Malchance.
Toute la saison les dirigeants, l’entraîneur en tête, n’ont cessé d'invoquer la malchance pour expliquer les piètres résultats de l’équipe, d’une façon assez indécente quand la fragilité de notre jeu était évidemment la principale responsable de nos déboires.
La malchance de l’USAP elle ne date pas de cette saison, mais d’il y a trois ans. J. Brunel était manager de l’équipe, et après un début de saison poussif, celle-ci était en train de remonter au classement en comptant 9 victoires de suite, lorsqu’elle a perdu contre le Stade Toulousain à Aimé Giral. Ce jour-là, l’arbitre avait laissé aux Toulousains le bénéfice d’un essai entaché d’un en-avant et J. Porical avait manqué la pénalité de la gagne sur la sirène. Ce match a été une catastrophe pour l’USAP, qu’elle privait d’une place dans les 6 premiers et de la H-CUP. La continuité voulue par P. Goze après le titre de champion était rompue sur le plan financier, et sur le plan sportif. J. Brunel en partance pour l’Italie, les dirigeants souhaitaient faire venir le manager des Ospreys, S. Johnson, qui refusait pour prendre ensuite l’équipe d’Ecosse, et devaient se rabattre sur J. Delmas, que personne ne voulait vraiment.
2.Le désordre.
J. Delmas arrivant, essaya de mettre en œuvre ses méthodes, et de recentrer le groupe sur la défense. Les premiers matchs étaient maladroits, puis les résultats devenaient mauvais (défaite contre Agen à domicile). On nous dit que l’ambiance était tendue entre le coatch et les joueurs. P. Goze arbitra dans le sens des joueurs. Delmas fut débarqué, Goutta et Manas investis de la mission de sauver le club de la pro-D2. L’opération ne fut pas si mal menée à mon avis. Le jeu proposait n’avait rien de grandiose, mais il valait mieux, vu notre situation. Et l’USAP se sauvait, entre autres, en écrasant à Aimé Giral l’UBB de…M. Delpoux, qui luttait alors pour la qualification dans les 6 premiers, à coup de jeu d’avant et de combat. Il me semblait même qu’une cohérence s’installait à la fin de la saison, et peut-être que l’expérience aurait mérité d’être prolongée. Mais le mandat des deux anciens avait un terme fixe. Tout le monde était alors persuadé que l’USAP avait besoin d’une direction ferme, qui ait les coudées franches. On appela M. Delpoux, fort de ses résultats à l’UBB.
3.La catastrophe.
C’était à mon avis une catastrophe que de livrer ce club, et son histoire, à un seul homme qui allait se révéler d’un sectarisme parfait. Delpoux arrivait avec les pleins pouvoirs sur le sportif, et un staff tout acquis à sa cause. Il était décidé à mettre en œuvre son projet de jeu, et il voulait les joueurs capables de le faire. Aidé par la situation financière précaire de l’USAP, qui nécessitait une réduction des contrats les plus onéreux, il laissait partir ceux qui ne lui convenaient pas, souvent des joueurs qui aurait pu transmettre la culture du club et du pays, pour faire venir ces poulains. Tout cela enrobé dans le discours habituel des « temps qui ont changé » et du « c’est fini le rugby de village ». Bref d’une espèce de modernisme militant, qui cache en fait de vrais intérêts, et qui est mortifère pour l’USAP à mon avis, parce que la plus value de ce club, c’est son histoire et ses racines. Ca ne peut pas être de l’argent qu’on n’a pas.
Immédiatement le modèle Delpoux montrait ses limites (le premier match de la saison dernière l’USAP s’entêtait à jouer devant le mur défensif de Toulon, perdait à domicile, et devait s’engager dans un sprint épuisant à la 6° place). Mais un moment la mayonnaise semblait prendre, après cette magnifique victoire de Montjuich contre Toulouse. Simplement on ne peut pas construire une saison en jouant sur le fil du rasoir. L’USAP et ses joueurs s’épuisaient dans un jeu épuisant. Et le sectarisme du manager commençait à faire des dégâts. Un joueur comme Guiry devait attendre que Leo (très bon la saison suivante) massacre presque une dizaine de match pour pouvoir jouer. Batlle était convoqué aux dernières extrémités (son contrat ne fut pas reconduit malgré quelques bouts de matchs honnêtes, alors qu’on conservait Haughton, bon joueur mais trentenaire souvent blessé), tout comme Delonca. Aucun espoir n’avait le niveau, nous disait-on, pendant qu’un se plaignait d’un effectif trop juste.
La fin de saison fut déjà un immense gâchis. Encore en course pour la qualification, l’USAP perdait un match déterminant contre Castres à Aimé Giral, à coup de relances folles des 22 et de négligences. L’équipe se battait, mais il fallut attendre la deuxième partie de la deuxième mi-temps pour qu’elle prenne les choses par le bon bout, avec un jeu plus axial. C’était trop tard (déjà). Et c’est un de mes pires souvenirs de match à Aimé Giral. J’ai eu un haut-le-cœur en voyant ces joueurs faire tout ce qu’ils pouvaient pour gagner, mais dépourvus de direction. Cette défaite fut suivie de plusieurs idioties. Plutôt que d’aller jouer encore la qualification en H-CUP par le championnat, en se battant à Agen (déjà relégué) pour avoir un match de barrage à joueur à Montpellier, on nous expliqua qu’on pouvait gagner la Amlin Cup à Dublin contre le Leinster…Mais on oublia de battre le Stade français en route, à Aimé Giral. L’USAP menait de 10 points, mais la faiblesse de sa défense et de sa mêlée étaient trop pénalisantes.t
On occultait vite tout cela derrière une qualification en H-CUP offerte par d'autres, et la saison suivante fut engagée sous les mêmes hospices. La défaite à Aimé Giral, contre le Stade français, pour les mêmes raisons, n’augurait rien de bon. On nous expliqua que le championnat était long. On se gargarisa d’une place provisoire dans les 6 premiers en omettant qu’elle était due à un bon calendrier. Et fin du fin, on claironna avant un match à Brive, en hiver, qu’on devait passer un cap par le jeu. L’USAP se fit, évidemment, balayée. Parce que, quand on joue à l’extérieur, on ne gagne pas « par le jeu » mais par la « gana », et que, de toute façon, quand on est un peu intelligent, on n’explique pas avant d’aller jouer un match chez une « petite équipe » qu’on va la submerger, on dit « nous savons que ça va être très dur, devant une équipe rugueuse ».
Ce fut le début du calvaire. Plus de dix matchs enchaînés sans victoire, mais sans remise en question du staff. Le président Rivière annonçant, dès son arrivée, qu’il avait toute confiance en Delpoux, et le reconduisant pour plusieurs années . Quel fut le résultat de cette décision dans le vestiaire ? On ne sait pas. Mais sur le terrain, ce fut la Bérézina. La reprise en main, partielle, eut lieu avec le match du Racing, où une nouvelle fois l’équipe se battit, mais manqua de maîtrise, et peut-être, ce jour-là oui, de chance. A Aimé Giral on sentit de nouveau l’envie d’en découdre. Mais à l’extérieur les lacunes étaient trop criantes. Et puis, disons le tout net, les carottes étaient cuites à ce moment là. Au lieu de tirer une dernière cartouche, en jouant une carte interne (je pense à M. Konieck, dont on a proclamé qu’il n’avait pas le niveau…) on décida d’une bizarre réorganisation interne, un coatch maintenu mais bientôt en tribune, un coatch des avants, dont le travail fut vraiment remarquable, sur le banc, avec P. Arlettaz, et S. Doeureux dans un rôle incompréhensible, continuant à faire preuve de hauteur en expliquant aux supporters comment il devait supporter. L’Indépendant aussi, jusqu’à son tout récent tournant, défendit la ligne, demandant aux joueurs de se responsabiliser et aux supporters d’être dignes. Le match prévu à Montjuich était maintenu. C’était faire jouer la meilleure équipe d’Europe dans un stade de gala. Le résultat attendu arriva. Les joueurs tentèrent tout à Montferrant, mais l’histoire était écrite depuis longtemps.
4.Quelles leçons?
La responsabilité de l’échec repose pour moi sur les épaules de M. Delpoux d’abord. Son sectarisme et sa vanité ont perdu le club. Au lieu de faire comme J. Brunel, qui avait lui aussi essayer de mettre plus de mouvement dans le jeu de l’USAP, pour ensuite revenir aux fondamentaux du club en faisant avec ce qu’il avait et en apportant sa touche technique par dessus, il s’est entêté dans ses convictions. Son intolérance et ses préjugés ont heurté les joueurs, et le club tout entier. Sa défense continue de Taumoo, son obsession pour Vahamahina et son mépris pour Vilacéca, sa confiance en Strockoch, en Leo, en Purll, en Narraway (dont il voulait faire son capitaine sans doute) malgré des prestations parfois (ou toujours) médiocres, et le peu de crédit qu’il accordait au contraire à Guiry, à Pérez, aux jeunes, ont été lamentables. De même que la gestion et le coaching de son effectif (une seule première ligne contre le Munster tout un match de H-CUp …..du jamais vu…et bien d’autres) catastrophiques.
S’il a pu continuer dans sa direction loufoque, c’est qu’on l’a laissé faire. Son staff l’a accompagné dans la débâcle, quand il ne l’a pas précipité (que penser du travail de de Carli ?). Le directeur sportif et le président ont manqué de clairvoyance, à tout le moins.
Les joueurs m’ont semblé assez souvent jouer le jeu et se battre, dans un navire fonçant vers l’abîme. Pas mal de ceux qui sont venus avaient du talent (je reconnais à M. Delpoux ses qualités de découvreurs), mais le talent ne suffit pas. Il faut aussi de la cohérence et de l’abnégation.
A mon très humble avis, le salut de l'USAP passe par trois choses. D'abord renouer avec son identité. Si j’ai suivi l’USAP c’est parce qu’elle ressemblait aux catalans de ce pays, parfois un peu bête, un peu obstinée, mais vaillante quand même, et attachante finalement. J’ai la faiblesse de croire que c’est ce caractère qui lui a fait vivre ses meilleurs moments, et qui la remmènera en haut.
C'est pourquoi j'espère l’on gardera les joueurs d’ici, et nos jeunes si l'on peut. Et qu’on y rajoutera des joueurs qui correspondent à ces qualités (et à ces défauts), et qui aient envie de se prendre au jeu. Ainsi, bien sûr, qu'un staff qui ait des valeurs autres qu'une conviction forcené dans le jeu. Le facteur humain est très important dans un club de ce genre.
Enfin, parce qu'il faut de l'humain, j'espère dans une direction plus collégiale et plus concertée. Personnellement je ne crois pas à l'homme providentiel, ou aux décisions de "patron" pour l'USAP. Plutôt à celle du collectif.
...Je ne sais pas si c’est la direction qui sera prise.
j’ai eu envie plusieurs fois cette année, et la saison passée, de vous faire part de mes doutes et de ma colère devant la gestion du club. Je me permets de vous livrer, en ces jours tristes, mes réflexions concernant ce qui s’est passé à l’USAP depuis quelques années. Elles ne sont fondées que sur le ressenti d’un abonné qui suit ce club depuis 20 ans, et qui n’est pas dans le secret des vestiaires et des loges.
1.La Malchance.
Toute la saison les dirigeants, l’entraîneur en tête, n’ont cessé d'invoquer la malchance pour expliquer les piètres résultats de l’équipe, d’une façon assez indécente quand la fragilité de notre jeu était évidemment la principale responsable de nos déboires.
La malchance de l’USAP elle ne date pas de cette saison, mais d’il y a trois ans. J. Brunel était manager de l’équipe, et après un début de saison poussif, celle-ci était en train de remonter au classement en comptant 9 victoires de suite, lorsqu’elle a perdu contre le Stade Toulousain à Aimé Giral. Ce jour-là, l’arbitre avait laissé aux Toulousains le bénéfice d’un essai entaché d’un en-avant et J. Porical avait manqué la pénalité de la gagne sur la sirène. Ce match a été une catastrophe pour l’USAP, qu’elle privait d’une place dans les 6 premiers et de la H-CUP. La continuité voulue par P. Goze après le titre de champion était rompue sur le plan financier, et sur le plan sportif. J. Brunel en partance pour l’Italie, les dirigeants souhaitaient faire venir le manager des Ospreys, S. Johnson, qui refusait pour prendre ensuite l’équipe d’Ecosse, et devaient se rabattre sur J. Delmas, que personne ne voulait vraiment.
2.Le désordre.
J. Delmas arrivant, essaya de mettre en œuvre ses méthodes, et de recentrer le groupe sur la défense. Les premiers matchs étaient maladroits, puis les résultats devenaient mauvais (défaite contre Agen à domicile). On nous dit que l’ambiance était tendue entre le coatch et les joueurs. P. Goze arbitra dans le sens des joueurs. Delmas fut débarqué, Goutta et Manas investis de la mission de sauver le club de la pro-D2. L’opération ne fut pas si mal menée à mon avis. Le jeu proposait n’avait rien de grandiose, mais il valait mieux, vu notre situation. Et l’USAP se sauvait, entre autres, en écrasant à Aimé Giral l’UBB de…M. Delpoux, qui luttait alors pour la qualification dans les 6 premiers, à coup de jeu d’avant et de combat. Il me semblait même qu’une cohérence s’installait à la fin de la saison, et peut-être que l’expérience aurait mérité d’être prolongée. Mais le mandat des deux anciens avait un terme fixe. Tout le monde était alors persuadé que l’USAP avait besoin d’une direction ferme, qui ait les coudées franches. On appela M. Delpoux, fort de ses résultats à l’UBB.
3.La catastrophe.
C’était à mon avis une catastrophe que de livrer ce club, et son histoire, à un seul homme qui allait se révéler d’un sectarisme parfait. Delpoux arrivait avec les pleins pouvoirs sur le sportif, et un staff tout acquis à sa cause. Il était décidé à mettre en œuvre son projet de jeu, et il voulait les joueurs capables de le faire. Aidé par la situation financière précaire de l’USAP, qui nécessitait une réduction des contrats les plus onéreux, il laissait partir ceux qui ne lui convenaient pas, souvent des joueurs qui aurait pu transmettre la culture du club et du pays, pour faire venir ces poulains. Tout cela enrobé dans le discours habituel des « temps qui ont changé » et du « c’est fini le rugby de village ». Bref d’une espèce de modernisme militant, qui cache en fait de vrais intérêts, et qui est mortifère pour l’USAP à mon avis, parce que la plus value de ce club, c’est son histoire et ses racines. Ca ne peut pas être de l’argent qu’on n’a pas.
Immédiatement le modèle Delpoux montrait ses limites (le premier match de la saison dernière l’USAP s’entêtait à jouer devant le mur défensif de Toulon, perdait à domicile, et devait s’engager dans un sprint épuisant à la 6° place). Mais un moment la mayonnaise semblait prendre, après cette magnifique victoire de Montjuich contre Toulouse. Simplement on ne peut pas construire une saison en jouant sur le fil du rasoir. L’USAP et ses joueurs s’épuisaient dans un jeu épuisant. Et le sectarisme du manager commençait à faire des dégâts. Un joueur comme Guiry devait attendre que Leo (très bon la saison suivante) massacre presque une dizaine de match pour pouvoir jouer. Batlle était convoqué aux dernières extrémités (son contrat ne fut pas reconduit malgré quelques bouts de matchs honnêtes, alors qu’on conservait Haughton, bon joueur mais trentenaire souvent blessé), tout comme Delonca. Aucun espoir n’avait le niveau, nous disait-on, pendant qu’un se plaignait d’un effectif trop juste.
La fin de saison fut déjà un immense gâchis. Encore en course pour la qualification, l’USAP perdait un match déterminant contre Castres à Aimé Giral, à coup de relances folles des 22 et de négligences. L’équipe se battait, mais il fallut attendre la deuxième partie de la deuxième mi-temps pour qu’elle prenne les choses par le bon bout, avec un jeu plus axial. C’était trop tard (déjà). Et c’est un de mes pires souvenirs de match à Aimé Giral. J’ai eu un haut-le-cœur en voyant ces joueurs faire tout ce qu’ils pouvaient pour gagner, mais dépourvus de direction. Cette défaite fut suivie de plusieurs idioties. Plutôt que d’aller jouer encore la qualification en H-CUP par le championnat, en se battant à Agen (déjà relégué) pour avoir un match de barrage à joueur à Montpellier, on nous expliqua qu’on pouvait gagner la Amlin Cup à Dublin contre le Leinster…Mais on oublia de battre le Stade français en route, à Aimé Giral. L’USAP menait de 10 points, mais la faiblesse de sa défense et de sa mêlée étaient trop pénalisantes.t
On occultait vite tout cela derrière une qualification en H-CUP offerte par d'autres, et la saison suivante fut engagée sous les mêmes hospices. La défaite à Aimé Giral, contre le Stade français, pour les mêmes raisons, n’augurait rien de bon. On nous expliqua que le championnat était long. On se gargarisa d’une place provisoire dans les 6 premiers en omettant qu’elle était due à un bon calendrier. Et fin du fin, on claironna avant un match à Brive, en hiver, qu’on devait passer un cap par le jeu. L’USAP se fit, évidemment, balayée. Parce que, quand on joue à l’extérieur, on ne gagne pas « par le jeu » mais par la « gana », et que, de toute façon, quand on est un peu intelligent, on n’explique pas avant d’aller jouer un match chez une « petite équipe » qu’on va la submerger, on dit « nous savons que ça va être très dur, devant une équipe rugueuse ».
Ce fut le début du calvaire. Plus de dix matchs enchaînés sans victoire, mais sans remise en question du staff. Le président Rivière annonçant, dès son arrivée, qu’il avait toute confiance en Delpoux, et le reconduisant pour plusieurs années . Quel fut le résultat de cette décision dans le vestiaire ? On ne sait pas. Mais sur le terrain, ce fut la Bérézina. La reprise en main, partielle, eut lieu avec le match du Racing, où une nouvelle fois l’équipe se battit, mais manqua de maîtrise, et peut-être, ce jour-là oui, de chance. A Aimé Giral on sentit de nouveau l’envie d’en découdre. Mais à l’extérieur les lacunes étaient trop criantes. Et puis, disons le tout net, les carottes étaient cuites à ce moment là. Au lieu de tirer une dernière cartouche, en jouant une carte interne (je pense à M. Konieck, dont on a proclamé qu’il n’avait pas le niveau…) on décida d’une bizarre réorganisation interne, un coatch maintenu mais bientôt en tribune, un coatch des avants, dont le travail fut vraiment remarquable, sur le banc, avec P. Arlettaz, et S. Doeureux dans un rôle incompréhensible, continuant à faire preuve de hauteur en expliquant aux supporters comment il devait supporter. L’Indépendant aussi, jusqu’à son tout récent tournant, défendit la ligne, demandant aux joueurs de se responsabiliser et aux supporters d’être dignes. Le match prévu à Montjuich était maintenu. C’était faire jouer la meilleure équipe d’Europe dans un stade de gala. Le résultat attendu arriva. Les joueurs tentèrent tout à Montferrant, mais l’histoire était écrite depuis longtemps.
4.Quelles leçons?
La responsabilité de l’échec repose pour moi sur les épaules de M. Delpoux d’abord. Son sectarisme et sa vanité ont perdu le club. Au lieu de faire comme J. Brunel, qui avait lui aussi essayer de mettre plus de mouvement dans le jeu de l’USAP, pour ensuite revenir aux fondamentaux du club en faisant avec ce qu’il avait et en apportant sa touche technique par dessus, il s’est entêté dans ses convictions. Son intolérance et ses préjugés ont heurté les joueurs, et le club tout entier. Sa défense continue de Taumoo, son obsession pour Vahamahina et son mépris pour Vilacéca, sa confiance en Strockoch, en Leo, en Purll, en Narraway (dont il voulait faire son capitaine sans doute) malgré des prestations parfois (ou toujours) médiocres, et le peu de crédit qu’il accordait au contraire à Guiry, à Pérez, aux jeunes, ont été lamentables. De même que la gestion et le coaching de son effectif (une seule première ligne contre le Munster tout un match de H-CUp …..du jamais vu…et bien d’autres) catastrophiques.
S’il a pu continuer dans sa direction loufoque, c’est qu’on l’a laissé faire. Son staff l’a accompagné dans la débâcle, quand il ne l’a pas précipité (que penser du travail de de Carli ?). Le directeur sportif et le président ont manqué de clairvoyance, à tout le moins.
Les joueurs m’ont semblé assez souvent jouer le jeu et se battre, dans un navire fonçant vers l’abîme. Pas mal de ceux qui sont venus avaient du talent (je reconnais à M. Delpoux ses qualités de découvreurs), mais le talent ne suffit pas. Il faut aussi de la cohérence et de l’abnégation.
A mon très humble avis, le salut de l'USAP passe par trois choses. D'abord renouer avec son identité. Si j’ai suivi l’USAP c’est parce qu’elle ressemblait aux catalans de ce pays, parfois un peu bête, un peu obstinée, mais vaillante quand même, et attachante finalement. J’ai la faiblesse de croire que c’est ce caractère qui lui a fait vivre ses meilleurs moments, et qui la remmènera en haut.
C'est pourquoi j'espère l’on gardera les joueurs d’ici, et nos jeunes si l'on peut. Et qu’on y rajoutera des joueurs qui correspondent à ces qualités (et à ces défauts), et qui aient envie de se prendre au jeu. Ainsi, bien sûr, qu'un staff qui ait des valeurs autres qu'une conviction forcené dans le jeu. Le facteur humain est très important dans un club de ce genre.
Enfin, parce qu'il faut de l'humain, j'espère dans une direction plus collégiale et plus concertée. Personnellement je ne crois pas à l'homme providentiel, ou aux décisions de "patron" pour l'USAP. Plutôt à celle du collectif.
...Je ne sais pas si c’est la direction qui sera prise.