ABONNÉS La guerre des idées
USAP-montauban. Entre des Catalans progressistes et des Montalbanais conservateurs, l’opposition de style s’annonce piquante (14 h 15).
Le constructeur contre le destructeur. Plus qu’un choix, une façon d’être. Quand deux philosophies s’affrontent, gare aux étincelles. Justement, cet USAP-Montauban met aux prises deux visions radicales du rugby.
Une thèse catalane exubérante, adepte du beau jeu (18 essais, meilleure attaque). Une antithèse montalbanaise quasi britannique, mais diablement efficace (58 points encaissés, meilleure défense). Duel de style à Aimé-Giral (14 h 15).
La peur d’Aimé-Giral
Dès son deuxième déplacement, l’USAP a donné tort à toute suspicion de faiblesse. Cette victoire à Carcassonne (19-29) a justifié un peu plus les prétentions catalanes. Question ambition, Montauban reste muet. Son passé récent (finaliste du championnat de France) parle pour elle. Mais surtout, son début de saison. Loin d’être flamboyant (quatre essais), mais diablement musclé : invaincu en quatre journées, deux victoires à l’extérieur (Narbonne, Massy), Montauban vient même de dompter Grenoble à Sapiac (25-23).
« On tombe sur ce qui se fait de mieux en Pro D2 », jugeait jeudi le directeur sportif de l’USAP, Christian Lanta, en conférence de presse. Dans l’idée peut-être, mais pas sur la feuille de match. Car le duo Lafond-Whitaker a profondément remanié son quinze de départ, tout en constituant un banc solide. Aimé-Giral et ses dix bonus offensifs en quinze réceptions feraient-ils peur ? « Il y a deux ans, ils étaient venus gagner ici (13-20), se remémore Karl Chateau. Ils ont des joueurs qui sont capables de se suppléer lorsqu’il y a des blessés ou justement pour aller chercher des matches à l’extérieur. » De son côté, l’USAP n’a pas tergiversé et aligne sa meilleure équipe du moment. Le retour de Jonathan Bousquet, l’homme du début de saison, devrait ravir Aimé-Giral. « Rappelez-vous l’année dernière, pas une équipe n’est restée invaincue chez elle, prévient Lanta. L’invincibilité à domicile, y compris en Top 14, c’est un vrai défi. Mais si on peut le relever dimanche, c’est le bon moment de le faire. » Avec un leitmotiv en tête : si elle gagne aujourd’hui, quoi qu’il advienne la semaine prochaine à Béziers, l’USAP aura réussi son premier bloc. À condition d’imposer sont style.