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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : UN (PETIT) BOL D’AIR (USAP-AB, 16e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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Les débuts d’année, outre qu’ils permettent à notre penya d’adresser à tous les lecteurs de sa chronique tous ses vœux de santé, bonheur et réussite pour 2014, sont aussi le temps des bonnes résolutions, rarement suivies d’effets durables il est vrai. Or, si on devait en choisir une pour l’USAP, ce serait peut-être de se remettre la tête à l’endroit, après une fin d’année qui ne fut en rien une période de fête, et qui a fait rendu l’atmosphère de moins en moins respirable pour ses supporters, avec une chute d’altitude vertigineuse. Or, il est du Top 14 l’exact inverse de la montagne : plus on descend, plus l’air se fait rare, et sans risquer de tomber dans les abysses biarrotes, l’USAP prenait le risque de voir sa fin de saison polluée par les vapeurs viciées de la relégation.
Vapeurs d’autant plus viciées que c’était l’Aviron Bayonnais qui se présentait à Aimé-Giral pour cette nouvelle année, un Aviron lui aussi en grand besoin d’air frais, et cherchant à tout prix à éviter un funeste doublé basque. Si on ajoutait cette atmosphère étouffante aux maux récurrents de notre équipe sur les fondamentaux et son irritante propension à mettre la charrue avant les bœufs, cela donnait à cette partie tous les atours du match piège, surtout quand on sait a capacité que les équipes du duo Lanta/Deylaud ont à polluer notre rugby depuis les années agenaises. Le groupe qui avait pris la foudre en mêlée à Charléty était reconduit, avec pour mission de se donner un peu d’oxygène, pour ne pas que 2014 ne soit pas aussi étouffante que la fin de l’album « On a marché sur la lune »…

Autant dire que les premières minutes n’avaient rien d’une délicate brise marine qui gonfle vos voiles vers le grand bleu. Car dans ce duel de bleus, c’était plutôt celui de Bayonne qui se mettait en évidence, la tramontane soufflant il est vrai dans ses voiles. Une première mêlée nous rappelait aux mauvais souvenirs de dimanche dernier, alors que le jeu au pied de Brett et Spedding nous maintenait confinés dans notre camp, au bord de la claustrophobie. Taumalolo jouait bien les filles de l’air pour nous permettre de rester à hauteur, nos joueurs avaient bien du mal à mettre la main sur le ballon, avec un Guilhem Guirado multipliant les maladresses, avec en point d’orgue un plaquage raté sur Monribot qui ratait fort heureusement sa transmission pour totalement couper le souffle du public d’Aimé-Giral et du Café Six. Et comme dans les minutes qui suivaient, Lovobalavu était tout près d’envoyer son ailier à l’essai et que Brett avait la gentillesse de ne pas convertir une pénalité, on pouvait en effet avoir le souffle court, tant nos joueurs ne paraissaient pas dans le rythme de ce match, ou tout au moins dans le rythme de Bayonnais jouant parfaitement leur partition de piégeurs.
Fort heureusement, à l’image d’un Rokocoko envoyant une passe à Marc Delpoux alors que son ailier était décalé, les Basques n’étaient pas forcément plus précis que nos joueurs. Malgré tout, le jeu avait tendance à s’aérer, et côté USAP, c’était à Watisoni Votu que revenait le rôle de passe-muraille, bien relayé par un Leo toujours rude et solide, ainsi qu’un Charteris qui retrouve peu à peu son meilleur niveau. Et si cette première banderille échouait faute d’une mêlée assez calée, le vent se levait, et donnait une tempête de jeu à la demi-heure. Une première rafale menée par les ¾ bayonnais faisait retenir son souffle au stade entier, avant que notre courant d’air Sofiane Guitoune n’orchestre une merveille de contre, ponctuée d’une non moins splendide passe au pied que notre autre flèche ne captait hélas pas.
Les deux équipes se rendaient coup pour coup, mais on sentait bien que nos joueurs s’étaient décidés à remonter les sentiers escarpés de la défense bayonnaise pour la dominer complètement. Et même si un déblayage musclé mettait notre Nico9 national dans les vapes, nos joueurs finissaient en coup de vent, avec une pénaltouche qui voyait Dan Leo échouer tout près de la ligne. Partie remise, se disait-on quand James se chargeait de valider par trois points ce temps fort avant la pause. C’est alors que revenait sans prévenir quelqu’un qui avait abandonné notre stade depuis quelques temps, j’ai nommé Dame Chance. Un vent, divin diront certains, rejetait le coup de pied de notre Gallois vers le poteau, avant de retomber dans les bras de Guitoune, trop heureux de scorer sous les poteaux. 10-3 contre le vent, et au vu de la physionomie du premier acte, autant dire qu’on était dans l’inespéré. Mais on n’allait pas se plaindre, l’USAP a assez manqué de chance ces dernières semaines.

Autant dire qu’à la reprise, on pouvait espérer que le vent avait tourné, et pas seulement du fait du changement de côté, même si on a trop vu l’USAP reprendre des parties sans souffle. Rien de tout cela à l’entame du second acte : certes, une première pénalité était ratée d’un souffle par un James Hook décidément pas dans la forme de sa vie au pied en ce moment, mais on avait l’impression que seule l’USAP était revenue des vestiaires. Sofiane Guitoune, décidément en forme internationale, manquait de scorer après s’être donné des airs de footballeur, puis c’était au tour d’un Guirado retrouvé de mourir à quelques centimètres de la ligne basque. Nos adversaires semblaient avoir le souffle coupé face à l’accélération du rythme menée par nos garçons, avec à la baguette un Ecochard qui ne manquait pas d’air du haut de sa vingtaine d’années et donnait le tournis à ses adversaires.
Si on osait, on dirait que l’Aviron ramait tellement qu’il frisait l’apoplexie. D’ailleurs, au vu de certaines erreurs commises par les ¾ basques, on pouvait se demander si le manque d’air ne touchait pas leur cerveau. Ainsi de ce pauvre Bastien Fuster se remettant en jeu puis s’arrêtant, permettant à Sofiane Guitoune de le clouer dans l’en-but, rattrapant sa passe au pied mal inspirée de la seconde précédente. Et s’il manquait un cheveu à Tom Ecochard pour être récompensé de son excellente rentrée, c’est un autre entrant, Luke Narraway, qui mettait la tête des Bayonnais dans le sac d’un essai en sortie de mêlée, une chose qu’on n’espérait plus voir, récompensant aussi une mêlée qui prenait de plus en plus la mesure de son adversaire.
Au vu de la physionomie de ce second acte, on pouvait penser qu’il ne manquait pas grand-chose pour pousser les Basques à la syncope et aller chercher un bonus offensif qui, à défaut de nous donner l’excellent air des plus hauts sommets, nous aurait permis de respirer avec plus de sérénité. Hélas, c’était le moment que nos adversaires choisissaient pour trouver leur second souffle. N’ayant plus rien à perdre, ils se lançaient dans une grande offensive qui, après avoir échoué à quelques mètres de notre ligne, s’enfonçait dans notre défense trop mal replacée comme dans une porte de saloon. Le bonus offensif s’éloignait, et la fragile confiance retrouvée par nos joueurs partait avec lui.
En conséquence, la fin de match était menée par des Bayonnais soucieux de gratter une petite bulle d’oxygène, mais permettait de montrer les progrès de nos joueurs dans des secteurs où ils ont été trop mis en défaut : défense, mêlée, discipline. Et même si des courants d’air dans notre ligne montraient bien la toute relative étanchéité de l’édifice, la maison n’était pas soufflée comme celle des petits cochons imprudents sous le souffle du loup. La fin du match arrivait et, à défaut de s’être époumonés d’enthousiasme, tout le monde pouvait pousser un grand « ouf » de soulagement.

L’USAP démarre donc 2014 sur une victoire, ce qui était la moindre des choses, et même si le scénario de la seconde mi-temps aurait pu permettre d’espérer mieux. Cela dit, on ne va pas faire la fine bouche, et ce succès finalement assez net nous permet de ne pas passer des semaines entières en apnée, à se poser des questions de survie.
Bien sûr, ce match ne nous rassure pas sur tout, et on ne sait que trop ce que nous devons à la chance (enfin !) et à l’inconstance au moins aussi grande que la notre de nos adversaires. Cependant, on a pu voir que nos joueurs, s’ils n’ont pas encore retrouvé la confiance qui pouvait les habiter en début de saison, ont réussi à s’imposer dans un match pourtant mal embarqué, et à étouffer un adversaire pourtant rugueux et venu chercher des points. Et, outre la confirmation du souffle offensif de Votu (malgré quelques lacunes défensives) et de Guitoune, on a aussi pu voir une mêlée qui s’est plutôt bien tenue, et une défense volontaire et agressive, à défaut d’être toujours très bien organisée.
L’USAP a récupéré presque toutes ses forces vives, elle peut désormais aborder son dernier tour de piste européen, avec pour seul objectif de ne pas avoir l’air trop bête et de préparer un déplacement capital au pied des Alpes, chez des Grenoblois qui, l’air de rien, ont fait souffler un vent de folie hier sur le Top 14. Et dans ce championnat qui n’en avait pas besoin, de folie, elle sait qu’en cas de victoire là-bas, elle pourrait même se relancer pour la qualification. Mais pour y arriver, elle devra ne pas se faire étouffer par un des packs les plus denses du pays. Autant dire que le défi est de taille, mais qu’il permettra de savoir si notre équipe a du coffre, ou si elle n’est vraiment bonne que pour quelques courses folles sans lendemain !
 
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