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LA Chronique d'Els de P@ris : TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN ? (USAP-BO, 22e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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Il faut reconnaître que la saison de l’USAP relève davantage du volet tragique que comique de l’œuvre théâtrale, et que le songe de quelques nuits d’été contre Castres ou Montpellier s’est rapidement transformé, après la tempête des mois de décembre-janvier, en un longue comédie des erreurs, pour aboutir à ce premier week-end de printemps où notre équipe favorite jouait sa survie.
Pour rajouter à la dramaturgie de la situation, c’est contre un de nos meilleurs ennemis de la dernière décennie, le Biarritz Olympique, que l’USAP jouait sa peau. Qu’elles paraissent loin les années 2000 où BO et USAP étaient les deux nobles cousins du Top 14, ne se retrouvant que pour partager le haut de l’affiche. Le BO, déjà à l’état de spectre, venait finir de creuser sa tombe, autour de laquelle l’USAP danse dangereusement.
Mais au-delà de l’adversaire, c’était bien l’USAP qui semblait être son pire ennemi. Les dernières semaines n’ont pas manqué de polémiques à propos du groupe, de son implication, d’un capitaine disant à mots couverts qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de l’USAP, d’un manager qu’on traite tantôt de Falstaff, tantôt de Macbeth, amenant en tous cas le club vers un dénouement fatal. Pour casser cette spirale, joueurs et staff avaient opté pour la mise au vert barcelonaise, puis sur un retour aux fondamentaux en vue de la bataille décisive. On allait donc voir ce qu’on allait voir, et la composition annonçait la couleur, avec un pack fait pour la guerre. Enfin, semblait-on dire du stade au Six, et on pouvait imaginer que face à une équipe du BO ayant déjà connu le désastre d’Azincourt à tant de reprises, qu’une charge bien administrée en début de match ferait rapidement battre en retraite nos adversaires quasiment démobilisés. Du moins pouvait-on l’espérer, comme on pouvait espérer que nos concurrents pour le maintien connaissent un destin funeste. De toute façon, quand la boîte de Pandore est ouverte et que tous les maux de la terre se sont échappés, il n’y reste que l’espoir à la toute fin…

Comme dans toute grande pièce, la scène d’ouverture vous renseigne en quelques minutes sur le canevas de la soirée. Et franchement, au vu du début du match, on était tenté de se dire que tout ce qui avait été dit sur la remobilisation du groupe et la qualité des séances d’entraînement, c’était finalement beaucoup de bruit pour rien. En effet, si l’USAP ouvrait rapidement le score, on ne voyait pas vraiment de différence avec les dernières prestations de notre équipe, entre choix hasardeux, maladresses, et un manque de puissance devant qui ne manquait pas d’inquiéter.
Malgré cela, on ne voyait pas chez nos adversaires la volonté farouche d’investir notre camp pour nous entraîner dans leur chute. Mais l’USAP ne semblait avoir besoin de personne samedi soir pour transformer le match en tragédie. Après que notre JPP national eut été sanctionné pour s’être jeté sur un ballon avec la fougue et le discernement d’un Capulet avisant un Montaigu dans les rues de Vérone, et que notre alignement eut cafouillé un énième ballon, nos adversaires se retrouvaient, presque sans l’avoir demandé, à l’orée de notre coulisse. Et sur une combinaison sympathique mais aussi lisible que les intentions de Roméo envers Juliette, notre rideau se déchirait tout seul et Aled Brew allait porter le fer dans notre camp avec autant de facilité que Macbeth sur le roi Duncan. On hésitait franchement entre la farce et le tragique.
Malgré tout, nos joueurs repartaient à l’assaut, mais en ordre dispersé, et avec un cortège d’erreurs qui gâchaient la domination de la mêlée, avec en tête de pont un Giorgi Jgenti montrant qu’avoir le physique de Falstaff est plus adapté au rugby qu’à la guerre médiévale. Et quand un contre sur un coup de pied biarrot à l’entrée des 22 partait en touche au lieu de filer tout droit vers l’en-but, on pouvait se dire que la Fortune nous avait vraiment abandonnés comme elle l’avait fait avec Coriolan il y a quelques siècles…
Mais la Fortune, au théâtre de Shakespeare comme dans la vie, a des rebonds aussi improbables que ceux d’un ballon de rugby. Et c’est sur un des plus mauvais coups de pied que notre chevalier gallois ait donné depuis son arrivée chez nous que la lumière venait, de la part de notre cavalier anglais Richard XI qui récupérait miraculeusement et filait décocher une flèche dans le cœur des Basques. On respirait mieux, mais on se trouvait navrés d’en être réduits à ce genre d’expédients pour survivre…
Pas le temps d’espérer que ce coup de théâtre ne libère les énergies de nos joueurs et transforme cette soirée en nuit des rois. Touches perdues, en-avants, approximations en tous genres… Des deux côtés, chacun pouvait aisément comprendre pourquoi une équipe avait un pied dans la trou et l’autre vacillait au bord… Nos joueurs occupaient les 22 mètres biarrots mais en l’absence d’un Henry V pour mener les troupes, ils semblaient ressembler à une troupe de cavaliers sans tête. À ce titre, les approximations d’un Nicolas Durand dans un jour sans faisaient office de symbole.
Et hormis un contre où Joffrey Michel manquait d’un peu de vitesse pour conclure, les tentatives catalanes se cassaient systématiquement les dents sur le mur biarrot qui n’avait pourtant rien des remparts du château d’Elseneur. Une ambiance spectrale s’emparait même du public, et quand le BO égalisait à la sirène, scorant pour sa deuxième incursion dans nos 22 mètres, on avait l’impression que le public n’avait plus la force de se manifester, visiblement aussi tétanisé que les joueurs par la tragédie qui était en train de se jouer sous ses yeux.

Égalité à la pause, peu auraient imaginé une telle tension au moment du second acte. L’urgence était palpable, d’autant que les résultats sur les autres théâtres du Top 14 s’avéraient largement favorables à notre équipe. Et quand sur une énième offensive mal mise en scène, les Biarrots revenaient dans nos 22 mètres avec le ballon, on se trouvait aussi incrédule que Hamlet face au fantôme de son père. Fort heureusement, Peyrelongue ne convertissait pas le léger avantage biarrot, mais les Basques commençaient à entrevoir la possibilité de quitter la scène du Top 14 sur un ultime coup d’éclat. Pas forcément du fait de leur jeu, dont la pauvreté expliquait de façon transparente le cruel destin du rugby basque, mais du fait de leur adversaire, semblant littéralement paralysé par la tension, à l’image d’un Tommy Allan lâché par son 9 (pas trahi non plus, mais il faut reconnaître que Nico9 a la fâcheuse habitude de se mettre au diapason de son équipe, pour le meilleur et pour le pire…) et ne sachant visiblement pas quoi faire.
Malgré tout, s’il y a quelque chose qu’on ne pouvait pas enlever aux joueurs, c’est la volonté de bien faire, fût-elle paralysée par l’enjeu. La nouvelle charnière, sans aller jusqu’à jouer le deus ex machina, permettait de dégripper les rouages, et d’enfin enchaîner quelques répliques bien senties. Oh, rien de shaespearien ou de racinien, mais juste de quoi reprendre la main, alors que Montpelliérains et Béglais jouaient leur rôle à merveille dans l’Ain et au Pays Basque. Et si le drop de James sonnait comme un aveu d’impuissance, la mêlée nous donnait 3 points de plus, et un tout petit peu plus d’air…
Le dénouement approchait, et on ne pouvait pas se départir de la peur d’un ultime coup de Trafalgar. Il manquait d’arriver par la patte de celui qui fut tant de fois notre Yago, expert du coup de poignard dans le dos sous la forme d’une filouterie de 9 ou d’un coup de pied fatal, j’ai nommé Dimitri Yachvili. Malgré ses peines d’amour perdues avec son club, il envoyait sur orbite Gimenez qui, fort heureusement, oubliait ses partenaires, pris dans la fureur du combat. Il était ensuite au cœur d’une folle remontée de terrain qui nous acculait à nouveau près de notre ligne. Fort heureusement, cette ultime dramaturgie ne débouchait sur rien de sérieux, et l’USAP pouvait pousser un énorme ouf de soulagement quand Duvenage sortait le ballon de l’aire de jeu…

La victoire était là, l’essentiel était acquis, d’autant que les résultats du côté d’Oyonnax et de Bayonne confirmaient la très bonne affaire réalisée par notre équipe. Tout est bien qui finit bien donc ? On serait tenté de le croire, mais l’incroyable pauvreté du spectacle offert samedi ne peut pas ne pas inquiéter. Voir notre équipe aussi faible, incapable de faire la différence, incapable de jouer ensemble, pour sortir une des pires représentations jamais vues à Aimé-Giral, muet de stupeur et d’inquiétude, ne laisse pas d’angoisser.
On peut bien évidemment comprendre que la peur d’un destin funeste paralyse ce groupe. Mais quand on entend les déclarations d’avant match, on se demande quand même comment un tel décalage est possible. Notre manager est-il un Macbeth détruisant autour de lui pour garder sa place ? Un Roi Lear envoyant ses enfants à leur perte sans s’en rendre compte ?
On n’imagine pas ces extrêmes, mais il paraît évident que tous les abcès n’ont pas été percés, et qu’ils devront l’être. D’abord pour assurer ce maintien désormais bien engagé, même si Oyonnax ne viendra pas en victime expiatoire, loin s’en faut. Il le faudra absolument pour l’année prochaine. Le BO et l’USAP ont longtemps été des frères ennemis du rugby français, mais l’ascension du BO a légèrement précédé celle de l’USAP, et on pourrait faire un paralèle entre les deux clubs, même si les Basques ont davantage moissonné que nous en leur temps. Il faudra éviter que ce parallèle se poursuive dans le sens descendant, car c’est bien ce qui pourrait arriver. Si l’USAP ne fait pas face à ses démons, qui la poursuivent depuis quelques années, elle pourrait très bien, sur cette dynamique, être le BO de 2015.
Voilà tout l’enjeu de cette fin de saison, entre sauvetage immédiat et reconstruction impérative. Ça commence chez une UBB en pleine bourre, mais qui sait, peut-être que nos joueurs en profiteront pour enfin en finir avec le trac et jouer libérés, et montrer que tout cela, c’était beaucoup de bruit pour rien !
 

Joan Combat

USAPiste balbutiant
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"Etre ou ne pas être" dans le TOP14, telle est la question qui tourmente tous les amoureux de l'USAP en cette fin de saison.

Mais, "Nous sommes faits de l'étoffe de nos rêves" (comme disait Prospero, dont les pouvoirs de magicien nous seraient bien utiles en cette fin de saison) et, tant que ce sera arithmétiquement possible, nous rêverons de nous maintenir parmi l'élite.
 

Néthou

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"Voilà tout l’enjeu de cette fin de saison, entre sauvetage immédiat et reconstruction impérative."

On ne saurait mieux résumer la situation.
Même si ce n'est pas dit en anglais élizabéthain... mrgreen
 

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Canohès
je sticke ça en haut de page, merci !
 
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