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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : THE SAME OLD SONG (USAP-Gloucester, H Cup, 1ère journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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Comme un vieux disque de MoTown qu’on a perdu de vue, mais dont on ne s’est jamais lassé, la H Cup revenait donc du côté de Perpignan. Après deux ans de Challenge, on s’était surpris plusieurs fois à chantonner « I want you back » en regardant les matches de la grande coupe d’Europe. Pourtant, et ce en pleine tourmente sur l’avenir de cette compétition, on a toujours une réserve sur les campagnes européennes, cette impression que c’est en effet toujours la même chanson, faites d’amour de jeunesse (2003, plus de 10 ans déjà…) souvent déçues par la suite, malgré quelques fabuleux retours de flamme, comme cet après-midi magique du côté de Barcelone que tout supporter catalan rêverait de revivre. Malgré tout, on se laisse toujours reprendre au jeu, entre les promesses de belles affiches avec les stars de la scène européenne, mais aussi d’une visibilité et de rentrées d’argent vitales pour attirer ou garder les têtes d’affiches qui font et feront que l’USAP jouera autre chose que les premières partie, et pourra enfin rejoindre les Four Tops, abandonnés depuis trop longtemps. Et tout cela prend une saveur particulière pour notre penya, dont le projet est précisément né de cette campagne de 2003 et dont la position géographique place le centre de gravité vers le Royaume-Uni. Autant dire que ces deux dernières années, nous avions le blues de ces déplacements.
Et pour renouer avec cette grande histoire, le tirage au sort nous avait réservé une visite dans le Sud-Ouest de l’Angeleterre, du côté de Gloucester. L’effet miroir avec la campagne de 2003 était là presque parfait, jusqu’au talonneur local, le frère d’un certain Manny Edmonds qui avait ses grands débuts usapistes… sur cette même pelouse, avec un splendide essai, mais aussi avec l’éternelle défaite en Angleterre à la clé. Car, outre la qualification, l’enjeu était là : l’USAP allait-elle à nouveau se demander « What’s goin’on ? » à la fin de son match, comme à chaque fois qu’elle se rend chez nos meilleurs ennemis ? Pour rompre ce signe indien, Gloucester paraissait une cible tout ce qu’il y a de plus jouable, avec des ¾ rapides, mais un paquet d’avants friable, le tout dans une ambiance et un stade rappelant les vinyles de soul des années 60-70, avec ce côté désuet et délicieusement vintage, et bien évidemment un temps tout ce qu’il y a de plus gris. Pour notre équipe, l’enjeu était clairement d’empêcher les Cherry and White d’enchaîner en les privant de ballons. Aussi simple à dire que ABC, ou Do-Re-Mi, mais sans doute difficile à tenir sur la durée…

Quoiqu’il en soit, on avait à peine le temps de s’asseoir que nos joueurs décidaient de rythmer la partie sur un rythme endiablé, presque funky. Une touche réussie, une première attaque au large, avec une passe au pied d’un Camille Lopez aussi fine que la voix de Marvin Gaye, un relais de Mjekevu que personne n’a vu en-avant, et une finition de notre James Brown, pardon Hook, à nous, sentant sans doute l’appel du pays, tout proche du Gloucestershire. Une minute, 7-0, on se pinçait pour y croire, d’autant que nos joueurs continuaient sur un mode rythm’n’blues digne des Blues Brothers, avec à la baguette un Camille Lopez impérial au pied, un duo Strokosch-Narraway déchaînés pour leur retour dans les studios de leur ancien label, mais aussi un Benvenuti qui commence de mieux en mieux à jouer sa partition au centre de l’attaque. Pourtant, malgré la qualité de la partition, tout cela ne débouchait pas sur autre chose que des succès d’estime. Et les Cherry and White, même si leurs chœurs ne portaient que peu et que leur orchestre semblait étouffé par nos cuivres et nos grosses caisses, grappillaient sur nos fautes et n’oubliaient pas, eux, de passer à la caisse.
Et à ce moment-là, un vieux standard, voire une scie musicale, trop de fois entendu revenait à nos oreilles : la petite musique du sifflet. Rien de scandaleux, mais une chanson tant de fois entendue : s’il y a des fautes au sol, don’t blame on the sunshine, don’t blame it on the British, blame it on the Froggies ! Et en effet, si les fautes de l’USAP apparaissaient clairement, la mansuétude envers les ballons gardés au sol de nos adversaires commençait à peser. Et si Sofiane Guitoune jouait à son vis-à-vis « Stop ! in the name of love » d’un fantastique arrêt-buffet débouchant sur une nouvelle pénalité, le rythme tombait vers le blues, notamment pour l’USAP qui voyait de plus en plus le ballon lui échapper. Pour ne rien arranger, la pluie faisait son apparition. Et, on le sait When the rain begins to fall, everything will be alright pour nos amis anglais… Malgré cette baisse de rythme, nos joueurs essayaient de secouer leurs adversaires, et il fallait une intervention de l’arbitre pour empêcher James Hook de réussir un bis, avant qu’une nouvelle action d’envergure ne débouche sur une pénalité, maigre récompense de nos efforts et de notre domination.
Et la sanction ne tardait pas : une erreur sous un coup de pied dans nos 22 et voilà que sur cette fin de mi-temps, it’s raining Gloucestermen… Hallelujah, disaient les supporters anglais, mais pas les Els de P@ris présents en nombre. Nos joueurs se mettaient en mode soul survivor, et faisaient en effet preuve d’un cœur remarquable pour n’encaisser que trois points. Mais cela n’augurait pas grand-chose de bon pour le second set tant l’avance de nos protégés paraissait maigre par rapport à leur domination.

Et en effet, le début du second acte ressemblait tellement à la fin du premier qu’on avait l’impression d’avoir affaire à un disque rayé. Les Cherry and White décidaient de se jeter corps et âmes dans la bataille et assiégeaient nos studios, à tel point que M. l’arbitre, jamais en retard d’une faute de notre côté, envoyait Nicolas Durand en coulisse pour 10 minutes. Les Anglais décidaient de jouer la pénaltouche, signe d’une confiance excessive en leur art que d’aucuns prenaient pour de l’arrogance. Mis en échec, ils bénéficiaient cependant d’un coup-franc sur la mêlée, Sofiane Guitoune n’ayant pas la science d’un spécialiste pour introduire la pièce dans le juke-box. Se passait alors un fait de jeu aussi improbable que Diana Ross chantant du heavy metal : l’arbitre remettait du pied le ballon dans le camp anglais, laissait Jimmy Cowan jouer rapidement au mauvais endroit et aller scorer. Mérité au vu de la séquence anglaise peut-être, mais entaché d’un fait de jeu dont la H Cup a décidément le secret avec nous…
Quoiqu’il en soit, l’USAP se devait de réagir, et notamment de retrouver les percussions qui lui faisaient défaut depuis la demi-heure de jeu. Cela arrivait en deux temps : un gros pressing défensif orchestré par un grand Strokosch donnait la balle de l’égalisation à Hook, avant qu’une relance menée grand train par notre soliste de l’arrière n’aboutisse à une énorme occasion d’essai, hélas avortée. Et si on pouvait se féliciter des trois nouveaux points et du renvoi temporaire du redoutable Matt Kvesic, on pouvait être peiné de ne pas avoir réussi le clou du spectacle avec un essai qui paraissait tout fait…
Il appartenait à nos joueurs de capitaliser sur cette supériorité et à imposer définitivement le respect à nos adversaires. Pourtant, on sentait bien que le combat changeait d’âme. Si nos avants profitaient de leur supériorité numérique et permettaient à notre leader de compléter son full house d’un splendide drop, on ne pouvait que déplorer le siège que les Anglais faisaient de notre camp. Fatigués, en panne d’alternance au pied depuis la sortie de scène de Camille Lopez, nos joueurs subissaient de plus en plus les vagues cherry and white, avec un public chantant de plus en plus fort « I’m so excited », mais aussi un arbitre alliant le handicap de Stevie Wonder quand nos adversaires gardaient le ballon au sol à une vue perçante et infaillible sur nos fautes… On commençait à se remémorer les vieux tubes de la H Cup, les increvables Owens Blues ou Changleng Boogie, et à se demander quand le couperet allait tomber. L’essai justement refusé par la vidéo servait de répétition générale, le refrain de la domination et de la mainmise anglaise reprenait, et l’USAP cédait à 5 minutes de la fin, comme une fatalité. Il restait un ultime ingrédient d’un hit de H Cup réussi, l’expulsion pour brutalité et la suspension à venir : Lifeimi Mafi tenait ce rôle avec un plaquage interdit et dangereux qui risque de lui coûter cher. La dernière mêlée et la pénalité qui la suivait tenaient de l’anecdote, l’USAP perdait en Angleterre, as usual, et avec autant de regrets qu’à la fin d’une chanson de soul music…

Finalement, la H Cup n’a pas tant changé que ça : l’Angleterre, l’arbitre, la pluie, la défaite cruelle, les regrets, l’idée que de toute façon, ça ne sert à rien de jouer cette mascarade… Mais cette défaite, si cruelle soit-elle, nous a confirmé pas mal de choses sur notre équipe. D’abord, que cette équipe, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, ne manque pas d’âme. Elle n’a pas plié, même au plus fort de la tempête, et a montré des vertus dans l’agressivité et dans la défense qu’on n’avait pas toujours vues en début de saison. Elle commence à trouver un équilibre intéressant entre le brio de ses solistes et le travail de l’ombre de ses déménageurs de piano, et a montré un visage vraiment séduisant en début de match. Après, on a pu voir aussi ses défauts, que ce soit l’indiscipline, malgré tout ce qu’on peut dire de l’arbitrage sur le jeu au sol, mais aussi les limites de sa rotation, comme le montre notamment le délitement de son jeu au pied dès lors que nous avons été privés de l’alternance Lopez-Hook.
De toute façon, on sait bien que l’USAP n’a pas l’effectif pour mener de front les deux compétitions, et même si on peut penser que « Enough is enough » à propos de nos déplacements en Angleterre, on n’empêchera pas votre serviteur de trouver que cette équipe se construit petit à petit, et qu’elle lui rappelle, avec d’autres caractéristiques certes, celle qui s’est bâtie sous ses yeux dans les années 2000. Le match d’Edimbourg sera une nouvelle étape dans cette construction, et on peut rêver que l’USAP redevienne un tube du printemps, malgré la terrible concurrence des gros labels nationaux !
 

catalan92

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