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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : SUR UN FIL (USAP-ST, 8e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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Après deux semaines où l’USAP nous a gentiment rappelé que le Capitole n’a jamais été loin de la roche Tarpéienne, du sommet montpelliérain à l’abîme corrézien, il était l’heure pour l’autre Capitole de nous rendre visite, histoire de rejouer une des plus vieilles affiches du rugby français, histoire aussi de rappeler notre exceptionnelle réussite face à ces toujours redoutables adversaires, histoire enfin de savoir où l’USAP devait se situer dans la hiérarchie d’un Top 14 équilibré comme jamais. Difficile de croire que le niveau de l’USAP se situait dans la bouillie servie à Brive, mais dans l’autre sens, difficile de croire que notre niveau s’élevait régulièrement aux sommets atteints contre Montpellier, en particulier lors du premier acte. C’est tout le drame de cette USAP version Delpoux, de ce groupe profondément renouvelé, de ce projet complètement repensé et présenté par certains comme contraire à la culture du club : où se situer, quel équilibre trouver entre des fondamentaux parfois négligés et un jeu ambitieux et souvent brillant ?
Nos joueurs semblent se poser ces questions tous les week-ends, et semblent avoir besoin de la perspective (de la peur ?) d’un adversaire réputé supérieur pour se transcender. Il est toujours plus facile de se motiver quand on se présente comme le petit poucet : demandez à Laurent Travers et Laurent Labit, ou plus encore aux admirables oyonnaxiens (qui d’ailleurs ont encaissé leurs plus lourdes défaites contre leurs adversaires les moins réputés…). Et à ce titre, la venue du Stade toulousain apparaissait presque rassurante. Mais Guy Novès, toujours aussi malin, avait décidé de faire tourner son effectif :des naïfs pourraient penser que c’est en perspective de la H Cup, mais non, il s’agissait de nous déstabiliser… Blague à part, l’USAP n’avait de toute façon pas le choix : une victoire était vitale pour ne pas tomber du côté des chefs-d’œuvre en péril, où le BO serait ravi d’avoir une main pour s’accrocher et ralentir sa chute. Le match commençait ainsi dans une ambiance tendue, du genre « pas le droit à l’erreur », et en particulier en première ligne, où l’attelage toulousain semblait quand même manquer d’expérience et de puissance, une occasion en or pour nos avants de se refaire la cerise…

Et dès le coup d’envoi, une première mêlée confirmait qu’il nous faudrait appuyer sur ce secteur, une première pénalité obtenue par notre colosse géorgien soulignant le déséquilibre entrevu sur le papier. Cependant, à l’image de notre buteur gallois ne trouvant pas la touche, le match semblait comme suspendu dans un espèce de flottement, entre faux rythme et une partie de ping pong rugby qui n’en finissait pas. Et comme souvent en pareil cas, l’ouverture venait sans qu’on s’y attende, avec une montée un peu naïve des Toulousains, laissant Sofiane Guitoune taper tout droit jouer les funambules sur son aile pour maintenir sa moyenne d’un essai par match. Malgré la transformation ratée de James Hook, on respirait un peu en se disant que ce soir, le fil sur lequel nos joueurs se tenaient ne tanguerait pas trop.
La réaction toulousaine ne nous paraissait pas trop effrayante, entre une conquête qui s’avérait bancale, avec une mêlée en souffrance et une touche pas vraiment au cordeau, et un Beauxis qui, comme trop souvent, ratait une pénalité vraiment dans ses cordes. Et même si la sortie de ce dernier, remplacé par le redoutable McAlister, n’avait rien d’une bonne nouvelle, c’était bien l’USAP qui secouait ses adversaires, avec une action d’envergure, où Vaha jouait tout à la fois le rôle de déclencheur et de fossoyeur de l’offensive. L’affrontement était très déséquilibré en conquête, avec une mêlée et une touche stadistes à l’agonie, mais l’USAP en profitait peu, la faute à des maladresses qui empêchait notre équipe de faire pencher la balance définitivement du côté sang et or. Du coup, malgré notre domination, ce match dégageait une impression bizarre : la conquête toulousaine était trop défaillante pour espérer construire quoi que ce soit, même si le coaching précoce en première ligne calait un peu mieux les bases, et notre équipe avait du mal à profiter des ces bons ballons et à assurer la liaison entre avants et ¾. Tout cela ne profitait donc qu’aux buteurs, et notre James nous donnait une avance correcte mais pas substantielle, d’autant qu’un mauvais réflexe d’un Justin Purll par ailleurs remarquable permettait à McAlister de ramener son équipe tout près du bonus défensif, en attendant mieux…

On pouvait en effet se dire, au vu du banc toulousain, que les débats risquaient de s’équilibrer grandement dans le second acte, voire de faire pencher la balance dans l’autre sens en tenant compte de la fatigue de nos tauliers. Et que, quand la bise allait venir, notre équipe risquait de manquer de grain pour subsister… Et si une grosse mêlée nous donnait un peu plus d’air d’entrée de jeu, on sentait bien que les Toulousains avaient mis le pied sur l’accélérateur, d’autant que le staff rouge et noir achevait de reconstruire ses fondations en faisant rentrer son colosse samoan à droite, alors que notre première ligne commençait à tanguer. Mais au-delà de la mêlée, et comme souvent depuis le début de la saison, l’USAP semblait avoir perdu le fil de son jeu en ce début de second acte : ainsi, pendant le premier quart d’heure, nos joueurs, hormis sur l’action de la pénalité, ne faisaient aucune passe, laissant systématiquement les Toulousains maîtres du ballon. Or, on sait bien que s’il y a quelque chose que notre équipe fait particulièrement mal, c’est gérer ses temps faibles et faire le dos rond.
Et la sanction ne tardait plus : un éclair de Fickou faisait passer un premier frisson, évacué par un lancer raté. Mais l’équilibre des forces avait changé en mêlée : les Toulousains pouvaient récupérer et pilonner notre ligne, jusqu’à ce que Bézy profite du bon travail de son 8 pour remettre son équipe presque à niveau, juste avant que McAlister ne ramène le stade à un point. À ce moment, que ce soit au six ou à Aimé-Giral, la balance semblait tellement partie dans l’autre sens qu’on voyait mal comment nos joueurs allaient tenir un quart d’heure sur un fil aussi ténu qu’une corde de piano. Une interception de Matanavou faisait penser que le fil allait définitivement se rompre, mais nos joueurs décidaient enfin de réagir un peu. Cela donnait une opportunité à Hook, mais notre Gallois ratait la cible au plus mauvais moment. Le spectre du match contre le Stade français resurgissait, mais cette fois, le drop venait du bon côté, avec un maître coup de pied de notre Gallois, visiblement désireux de se faire pardonner dans un exercice dont il n’a pourtant jamais été un éminent spécialiste…
Ces quatre points d’avance en guise de bâton de funambule paraissaient inespérés, mais ne prémunissaient en rien contre une dernière chute : Tekori et Johnston jouaient les perce-muraille, et on rentrait dans 5 minutes absolument irrespirables, où nos joueurs se trouvaient littéralement en apnée, dominés dans tous les secteurs du jeu, mais se battant sur leur ligne avec l’énergie du désespoir, bien aidés par les mauvais choix et les maladresses toulousaines. Quoiqu’il en soit, la victoire ne tenait qu’à un fil, et il fallut un quasi-miracle pour qu’il ne rompe pas sur la sirène : Tekori ramassait, n’avait qu’à donner ou à partir seul pour nous achever, mais se lançait dans une espèce de retour intérieur et passe que la main de Joffrey Michel attrapait miraculeusement. Main de dieu, fil d’Ariane… Quoi qu’il en soit, l’USAP finissait le match debout, et rien que cela suffisait à nous soulager…

Drôle de match donc, qui aurait du être plié à la mi-temps, et qu’on aurait presque du perdre à la fin. Un match à deux visages, avec deux mi-temps qui ont fini par être aussi déséquilibrées l’une que l’autre. Mais un match qui rassemble un peu ce qui pose problème à notre équipe. On avait parlé la semaine dernière du manque de maturité de cette équipe, mais on pourrait parler de manque d’équilibre. On a l’impression que l’USAP cherche encore le dosage entre jeu d’avants, agressivité, discipline, jeu de ¾, alternance, que quand elle privilégie l’un, c’est toujours aux dépens de l’autre. Les moments où tout se met en place sont souvent des moments d’euphorie, dans des contextes aussi particuliers que ceux de Montpellier. Et tout cela semble prêt à se défaire rapidement, comme l’a montré le match de Brive ou cette seconde mi-temps. Et qui sait ce qui se serait passé si, au lieu d’arriver dans les bras de Mjekevu, la passe au pied de Lopez contre Montpellier avait été contrée par Trinh-Duc ? Trouver cet équilibre est la quête de toutes les équipes, tous les entraîneurs (et tous les éducateurs…) savent à quel point il est long de former, de construire un vécu commun, et à quel point l’équilibre patiemment construit peut s’effondrer rapidement. Il n’y a rien d’autre à faire que remettre cent fois sur le métier son ouvrage, à commencer par Biarritz vendredi. Les mauvaises langues diront que l’USAP a le profil idéal pour relancer une équipe à la dérive, il reste à nos joueurs à les faire mentir, et à montrer que l’USAP peut se construire en regardant bien au dessus de la ligne de flottaison, sans se faire tirer vers le fond !
 

catalan92

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