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La Chronique d'Els de P@ris : Rouge, pair, impasse et…

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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La Chronique d'Els de P@ris : Rouge, pair, impasse et…(RCM 92-USAP, 5ème journée)

La Chronique d'Els de P@ris : Rouge, pair, impasse et…

Drôle de défaite qui laisse chaque supporter plongé dans un cruel dilemme, comme on les adore : doit-on se satisfaire de ce point de bonus défensif revenu de nulle part ? Se réjouir de la copie rendue par les jeunes pousses de l’USAP, bien encadrés par quelques « anciens » ? Etre heureux de revoir Taofifenua, Narraway, Michel et consorts à la pointe du combat et avoir un effet entraînant ? Ou bien râler contre certains choix de jeu où l’on préfère rendre la balle à l’adversaire, qui n’en demande pas tant au lieu de la jouer ? Regretter qu’on n’ait pas assez osé ? Rêver à ce qu’aurait pu faire une équipe plus expérimentée, sans que l’on soit sûr du résultat (la grosse armada aurait pu nous refaire le mauvais coup de Bayonne) ? Se laisser à la frustration façon Delpoux, qui laisse éclater une (saine) colère contre l’arbitrage ?

A chacun sa réaction. Toutes sont légitimes. On peut d’ailleurs passer de l’une à l’autre avec une rapidité déconcertante. Ce n’est pas pour rien que le rugby se joue avec un ballon capricieux qui rebondit parfois là où l’on ne l’attend pas. C’est l’un des éléments du jeu qui se maîtrisent le moins et qui lui donnent tout son charme. L’USAP est comme un ballon. Elle rebondit quand on ne l’attend pas. C’est aussi pour cela qu’on l’aime.

Un économiste ou un sociologue pourrait peut-être analyser ce résultat comme l’improbable scénario de la vengeance des classes moyennes sur les nouveaux riches. Avec une pointe de suspens. Car au fur et à mesure que le match avançait, on passait d’une question cruelle (« A quel moment, vont-ils finir par craquer ?) à une autre, bien plus agréable (« Ramener un point serait merveilleux ! »), puis à une troisième (« Si Hook la passe - de plus de 50 mètres - ce qui n’est pas trop dans ses cordes, mais quand on rêve, on ne compte pas -, c’est même deux points qu’on ramène »), voire pour les plus optimistes… (« Et si Mjekevu pouvait récidiver… ?»).

Un scénario écrit d’avance
A l’heure des cadences infernales et du Top 14 en mode 3 x 8, ce n’était pas ce scénario qui était écrit d’avance et, hélas, celui-là ne devait rien à l’art du thriller. Coincé entre une virée ratée en terre basque, une fausse balade estivale contre les Espoirs de Grenoble et l’échéance majuscule que représente la venue explosive des Montpelliérains amenés par un certain Nicolas Mas, la sortie dominicale des Catalans dans les Hauts-de-Seine avait tout pour virer au haut-le-cœur. La messe était dite avant que l’hostie ne soit même en bouche. Le Racing-Métro 92 avait évidemment tenu la plume du scénariste. Tout était prévu dans le camp francilien, même l’impasse quatre jours plus tôt à Toulouse, avec une valise de retour bien chargée. Peu importe : on allait voir ce qu’on allait voir. Avec la venue de l’équipe-bis de Perpignan, la grosse armada parisienne aurait enfin de quoi lancer sa saison, justifier le cash que son patron a dû sortir de sa poche pour accélérer le rythme de sa réussite rugbystique et, à la manière d’un trader, empocher le bonus sans prendre de risque. C’était 5 points garanti.

Certes, on s’y perd un peu entre les déclarations de Labers et Travit, sans doute un peu agacés de se voir poser la même question : « Alors, c’est pour quand ? » Eh, oui, messieurs, c’est pourtant la rançon à payer quand on affiche près de 23 millions d’euros de budget, des recrutements clinquants et des ambitions de killers. Parce que c’était évidemment la seule question du moment : combien de temps les Racingmen mettraient-ils pour se mettre enfin en route, s’extirper du ventre mou du championnat où ils végètent avec la plèbe, et rejoindre le peloton de tête qui leur est promis par tous ?

Le problème avec les nouveaux riches est qu’ils s’imaginent toujours que l’argent leur ouvrira les portes du paradis. Et à la différence des anciens qui mettaient des générations à bâtir leur fortune, ils sont pressés. Il leur faut des résultats ! « Eh m… ! », aurait dit Zazie dans le métro. Dans la bouche de Lorenzetti, ça devait être plutôt quelque chose du genre : « Et Labers et Travit, vous voulez que je vous rappelle ce qu’est le ROE ? » Et nos deux champions du Tarn - comme les appelait Berbizier avant qu’ils ne décrochent le Brennus (il aurait mieux fait de se taire, Pierrot) -, de potasser le précis d’économie financière pour comprendre qu’il s’agissait tout simplement du retour sur investissement, (le fameux « Return on equity » des fonds d’investissement).

Mais me direz-vous, après, tout, c’est leur problème, pas le nôtre même si l’aventure de Labers et Travit risque d’être un des feuilletons cocasses de ce Top 14. On est encore loin de l’accident industriel et on se gardera bien de lire dans une boule de cristal le sort qui leur sera réservé. On a bien assez à faire avec nos Catalans, invités à passer à l’abattoir, avec l’assentiment apparent de leur patron qui ne parlait avant le match que de l’échéance suivante. Ou bien il a été réellement le premier surpris du match d’Allan, Rabat ou de Château, de l’application et du sérieux du collectif. Ou bien il avait bien caché son jeu. Parmi tous les talents de Delpoux, il faut bien lui reconnaître qu’il a le meilleur flair du championnat pour dégoter des joueurs bourrés de talents d’un très bon rapport qualité-prix. Sa dernière pépite pourrait bien s’appeler Mjekevu qui nous a gratifié d’une course superbe obligeant notre ami Planté à la faute.

L’absence de complexe ? La suffisance de leur adversaire ? La folie de la jeunesse ? Sans doute, un peu de tout cela. Il faudrait aussi évoquer la folle ambiance mise dans ce vieux stade de Colombes par une cinquantaine de trublions catalans qui écarquillaient les yeux devant ce match qui ne ressemblait pas à celui annoncé sur le programme et qui s’égosillèrent tellement pendant 80 minutes qu’on n’entendait qu’eux dans la poste. A tel point qu’à la mi-temps, le président Rivière voulut voir d’un peu plus près à quoi ressemblaient in situ les supporters d’Els de Paris amb l’USAP. Il ne fut pas déçu.

Mais il y a bien plus. Même sevrée de ballons, car il ne faudrait pas oublier que la possession fut métropolitaine, L’USAP a beaucoup mieux joué ce match que les précédents et, dès qu’elle eût compris qu’il fallait cesser de rendre les ballons mais qu’il fallait au contraire les conserver en avançant, elle a produit des mouvements très intéressants. Mieux : alors que sa défense commençait à donner des inquiétudes, elle a rendu une copie intelligente et efficace. Dans les jours qui ont précédé le déplacement il dû y avoir quelques séances vidéo pour rappeler les fondamentaux du replacement défensif.

Un purgatoire réconfortant
Il a fallu, c’est vrai, quelques bêtises catalanes (quand même !) pour aider les gars du 92, notamment des passes hasardeuses et un coup de pied aussi inutile que mal tapé, qui aboutira à l’essai de Fall après un numéro d’équilibriste de Sexton à un demi-centimètre de la ligne de touche. Mais son auteur, peu inspiré sur ce coup-là mais, il est vrai, surpris par un renversement plus inattendu qu’heureux d’Allan, a tellement donné en défense qu’on lui pardonnera ce geste. Il n’y a qu’à demander à ce grand poète du jeu de ligne qu’est Jamie Roberts le souvenir qu’il gardera de cette fin d’après-midi ? S’il est honnête, le médecin gallois évoquera la défense de Marty car ses cousteilles s’en souviennent encore. A ses côtés, Benvenutti n’a pas non plus laissé sa part aux chiens.

Sans doute aurait-il fallu y croire un peu plus encore, que Pérez n’aille pas à la corne mais qu’il ait l’audace de passer la balle sur une relance de nos 22 où pas moins de 5 ses coéquipiers sont démarqués. On préfèrera se rappeler qu’on finit le match avec Leo en deuxième ligne, avec une charnière Ecochard-Allan, qui doivent coûter à deux le 10ème du 10 d’en face, et un jeune centre belge, Jens Torf, (cela ne s’invente pas !) en troisième ligne.

Allez, on ne nous enlèvera pas l’idée qu’un nul aurait été un résultat plus équitable. Personne n’aurait pu y trouver à redire sauf peut-être Labers et Travit qui à la fin du match s’étranglaient de rage et imaginaient des hors-jeu pour comprendre comment une balle d’essai pour le Racing avait pu se transformer en essai de pénalité pour l’USAP. Ah, les plus anciens d’entre nous regretteront le temps où le Racing Club de France incarnait le fair-play, l’éthique, la classe.

Ce match, abordé en impasse, a finalement ressemblé à une partie de roulette. Rouge, pair, passe et… Il n’a manqué que le résultat. Sauf que si l’on écoute Delpoux, le croupier avait choisi son camp. Dans ce cas, la seule solution était de passer à la phase hold-up. Trop tard : ce n’est pas perclus de crampes qu’on s’attaque au casse du siècle. Mais on ne leur en voudra pas. Ils avaient bien mérité des couleurs catalanes. Merci messieurs ! Ce dimanche devait ressembler à l’enfer. Ce fut un purgatoire réconfortant.
 
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Joan Combat

USAPiste balbutiant
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20 Août 2012
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Merci pour cette chronique très intéressante et très agréable à lire (une de plus, on a l'impression de se répéter chaque semaine) qui rend bien compte du match de dimanche dernier à Colombes.
C'est vrai que les joueurs de l'USAP présents sur la pelouse dimanche à Colombes nous on fait plaisir avec leur volonté, leur solidarité, leur organisation défensive volontaire, solidaire, organisée et efficace.
Delpoux ayant annoncé son intention, bien compréhensible, de ménager des cadres sur ce match, je craignais le pire ce dimanche à Colombes, avec le souvenir cuisant du match d'il y a 2 ans où nous étions partis de Colombes avec une lourde défaite et un sentiment de honte.
Dimanche dernier, nous avons, au contraire, quitté le Stade de Colombes avec un sentiment de bonheur, après avoir vu une équipe volontaire défendre avec beaucoup de courage, de solidarité et d'organisation.
Les deux matchs précédents, contre Bayonne et Grenoble, avaient été bien décevants et bien inquiétants ; celui-ci est beaucoup plus rassurant et il est vrai qu'un match nul aurait plus équitable.
De plus, nous finissons ces 3 matchs en 9 jours avec l'assurance que nous pouvons compter sur des joueurs comme Château, Rabat, et Allan, ce qui sera bien nécessaire pour cette saison qui comptera au moins 32 matchs de haut niveau à disputer.
 
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