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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : ESPRIT, TU ES LÀ ! (RCT-USAP, 12e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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On avait quitté notre USAP en se demandant si elle avait une âme, après sa prestation transparente dans le Haut-Bugey, face à ce genre d’équipes qui ne paient pas de mine mais au fighting spirit si redoutable que notre équipe semble décidément incapable de dominer.
Une pause internationale plus tard, et nos joueurs allaient défier ce qu’on pourrait voir comme l’exact opposé de l’USO (hormis pour la couleur du maillot), le RCT et sa pléiade de stars internationales. Cette simple perspective donnait déjà de quoi prophétiser une rude soirée, mais c’était sans compter un grand classique des poltergeists du rugby, j’ai nommé les dirigeants et concepteurs des calendriers, à savoir le doublon. Ces esprits farceurs, qui reviennent toujours en novembre et en février, privaient certes les deux équipes de nombre de leurs forces vives, mais l’USAP ressentait cette ponction plus durement, son effectif n’ayant pas l’élasticité de l’armada varoise. (sans compter que lesdits esprits s’amusaient à nous tourmenter en nous prenant nos trois demis d’ouverture, même si personne parmi les amoureux de l’USAP ne peut en vouloir au sélectionneur italien de réserver le prometteur Tommaso Allan…).
Pis, déjà obligés de faire tourner leur effectif comme un manège de la foire Saint-Martin, nos coaches voyaient les tuiles tomber au point de se demander si un marabout ne leur en voulait pas quelque part : si les absences nos deux Tongiens ne planeront sur l’équipe que dans les prochaines semaines, la blessure pour excès de zèle de Duvenage et celle de notre capitaine à l’entraînement ressemblaient à de l’acharnement. Un ancien président de la république a beau avoir dit que les merdes volaient toujours en escadrille, on pouvait se sentir submergés.
Et à voir l’équipe bricolée par Marc Delpoux, son axe 9-10-12 improbable et son banc de minots, on n’imaginait pas avoir besoin d’une Madame Irma quelconque pour nous promettre un effondrement à plus ou moins brève échéance et une fessée majuscule. En tous cas, à la question rituelle « esprit es-tu là ? », on espérait vivement pouvoir répondre oui pour au moins éviter de voir notre équipe ridiculisée par l’ogre varois.


On pouvait déjà craindre que l’entame ne s’apparente à la déferlante des quatre cavaliers de l’apocalypse et n’enterre définitivement le pauvre petit espoir qui sommeille toujours au fond de l’irrationnel esprit du supporter. Pourtant, ces premières minutes ressemblaient davantage à l’attente un peu ennuyeuse de celui à qui on a pris la main pour y lire l’avenir alors qu’il n’y croit pas une seconde. Hormis quelques offensives varoises, on s’amusait surtout à faire tourner les mêlées, à défaut des tables… Cela dit, sur une première offensive des nôtres, les démons qui tourmentent notre effectif depuis quelques semaines nous faisaient un gentil signe en tordant la cheville de notre Seb Tao national, provoquant le désespoir d’un coach qui se demandait s’il allait falloir apprendre les sciences occultes pour avoir un pilier valide en décembre.
Mais pendant ce temps, ce diable de Delon Armitage avait porté la première attaque sérieuse des rouge et noir. Les Varois s’installaient dans notre territoire, et étaient même à deux doigts de profaner notre sanctuaire. Fort heureusement, l’œil suprême montrait Alexis Palisson se relevant illicitement avant d’aller conclure. Nul médium ne peut savoir ce qui se serait passé si cet essai avait été accordé. En attendant, malgré une domination toulonnaise toujours plus copieuse, nos joueurs faisaient front, défendant comme des morts de faim, à l’image d’un Karl Château qui hantait véritablement les attaquants toulonnais, pendant que ses compères de la 2e et de la 3e ligne découpaient tout ce qui bougeait et faisaient se décomposer tous les mauls adverses, et même la totalité du jeu d’un adversaire qui avait peut-être vendu la peau de l’ours catalan avant de l’avoir tué.
Bien sûr, une telle résistance ne va pas sans quelques menues entorses au règlement. Et face à leur accumulation, pas besoin d’être Jérémie pour deviner le sort promis à nos joueurs qui, sans prétention, ont déjà mauvaise réputation à l’extérieur. Autant dire qu’on n’avait pas besoin de voir notre capitaine sauter comme un possédé au dessus d’un regroupement et prendre 10 minutes de pénitence en guise d’exorcisme… et quand Durand, récupérant un brassard maudit, subissait le même sort quelques secondes plus tard, on commençait à se dire que l’hallali était arrivé.
Pourtant, et histoire de tordre le cou aux esprits chagrins qui ricanaient de voir l’USAP jouer à 13, c’est avec une mêlée conquérante que nos joueurs évitaient le destin qui leur était promis. Et même si cette même mêlée était curieusement sanctionnée, la ligne de vie catalane ne cédait pas, et nos joueurs retournaient aux vestiaires avec 6 petits points de retard. Qui l’eût cru ?

Malgré cette superbe performance, le début du second acte ne retirait pas grand chose à nos funestes prédictions, tant la crainte de voir nos valeureux guerriers s’user pour finir par exploser comme un vampire au soleil nous apparaissait comme inéluctable. Et malgré une tentative ratée d’un Ecochard à qui on ne pouvait en vouloir tant il était inspiré dans un contexte difficile, l’USAP subissait les déferlantes toulonnaises. Nos joueurs faisaient front pour ne pas être enterrés vivants, mais au prix de nombreuses fautes sanctionnées par l’épée de l’archange Wilkinson.
12 points de retard, cela semblait faire beaucoup, d’autant que ballon en main, nos joueurs, semblant transformés en zombies par tant d’efforts, manquaient cruellement de puissance pour casser le mur toulonnais, à l’exception d’un Romain Tao décidément de plus en plus impressionnant. Et quand monsieur l’arbitre décidait de s’en mêler en écartant du terrain un Vilaceca qui n’avait rien fait d’illicite pour le coup, on pouvait se dire que le tarot usapiste allait bientôt sentir la mort. Et pourtant, l’USAP tirait la carte de la justice, les maladresses toulonnaises compensant celle de l’arbitre, juste avant que sa mêlée, où le novice Custoja faisait une entrée remarquée, ne nous ramène à 9 petits points.
Arrivaient donc les dernières minutes, et avec elles, déjà la fierté de voir notre équipe, désormais composée à moitié d’espoirs, s’en tirer avec les honneurs. Mais ce qui n’était apparu dans aucune boule de cristal, c’était qu’au lieu de s’effondrer et de gentiment s’asseoir dans le cercueil qui leur était réservé depuis le début, nos joueurs allaient finir plus fort que leurs adversaires. En effet, l’USAP mettait la main sur le ballon, et les Toulonnais, visiblement agacés de la tournure de ce match qui devait être aussi paisible qu’une promenade dans un cimetière à la Toussaint et s’avérait être une nuit des morts-vivants. Une première pénalité nous donnait le rêve totalement improbable d’un point de bonus défensif, mais notre jeune buteur était trop court. Ce n’était que partie remise, et sur une tentative semblable, Tom Ecochard montrait ce qu’il avait dans le ventre, nous ramenant à six petits points. Et alors que beaucoup lisaient dans le marc du café de fin de dîner une ultime pénalité toulonnaise, c’étaient les Varois qui se mettaient à la faute et nous laissaient ce petit point, aussi précieux qu’inespéré.

Il est des défaites qui valent des victoires, et on peut dire que celle-ci en fait partie. L’esprit de Colombes a soufflé à nouveau sur ce groupe, régénéré par les jeunes et par des remplaçants soucieux de montrer à leur staff qu’ils méritent bien mieux que de passer le plus clair de leur temps au bord du terrain. Bien sûr, il est plus facile de gérer un match où il n’y a rien à perdre, où tout le monde vous prédit un massacre, mais il n’empêche : c’est ce genre de matches qui montre l’esprit d’un groupe, et on ne peut qu’être rassuré sur celui qui habite nos joueurs, qui ont presque compensé par leur vaillance et leur abnégation la différence de qualité technique et d’expérience qui les séparait de leurs prestigieux adversaires. Vilaceca, Château, Perez ont presque fait passer Juan Smith et Ali Williams pour des ectoplasmes, pendant que Durand, Mjekevu et notre Zaza (quand il ne se prend pas pour l’ange blanc…) plongeaient dans les ténèbres offensives Giteau et Mermoz.
On peut donc être fier de nos joueurs, et de leur état d’esprit exceptionnel, et on peut même se demander si notre coach ne ferait pas bien de davantage faire tourner son équipe à l’extérieur, histoire que cet esprit ne soit pas présent que chez les gros. Mais ce qui irrite et charme avec notre USAP, c’est qu’elle est imprévisible, en tous cas qu’elle se trouve souvent là où on ne l’attend pas, pour le meilleur et pour le pire. À ce titre, il faudra être présent au rendez-vous vendredi, face à une ASM qui a fait vivre l’enfer au Racing Métro sans ses internationaux, et qu’il faudra absolument écarter pour ne pas entendre le glas de nos espoirs de qualification dès la fin de la phase aller. Quant à nous, au café Six ou à Aimé-Giral, nous pousserons nos petits de toutes nos forces, nul besoin de voyant ou de devin pour prédire cela !
 
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