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La Chronique d'Els de P@ris : Apéro dinatoire (USAP-FCG, 4e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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APÉRO DINATOIRE

Après la peu fructueuse (hormis en biscottes) escapade basque, nos favoris retrouvaient donc le chemin de leur jardin, pour un simple crochet avant de rejoindre la banlieue parisienne, et notre penya assemblée comme à chaque fois que nos petits viennent nous rendre visite. Mais avant de repas familial dominical, l’USAP se voyait proposer une sorte d’apéritif, avec un improbable match en semaine, histoire de voir quelle est la formule la moins indigeste pour caser des matches entre celle-ci et les doublons… apéritif d’abord parce que l’horaire de 19 heures et le beau temps sur Aimé-Giral comme sur le Café Six donnait des envie d’apéritif anisé ou de bière fraîche, vite assouvies au bar ou à la buvette. Ensuite parce que, coincé entre un repas de gala réussi contre Toulon et un service capital face à Bordeaux, l’estomac des Isérois risquait la saturation, ce qui poussa leur staff à présenter une équipe fortement rajeunie, avec de nombreux juniors (tous frais champions certes, mais des juniors), ce qui démontrait d’un appétit pour ce match ne dépassant pas le volume d’une poignée de cacahuètes. Côté USAP, on avait sorti une équipe avec nettement plus de bouteille, ce qui donnait pour but de faire de cet apéritif un vrai apéro dînatoire dont on sort repu de points avant le plat de résistance. De plus, l’USAP avait à se faire pardonner d’avoir un peu forcé sur le jaune samedi dernier, et se devait de fournir une prestation sobre, et sans rouge qui tache. Autant dire qu’au moment du coup d’envoi, la pression était plutôt sur nos épaules, mais également dans nos gosiers…

Avant toute chose, il s’agissait de s’assurer la première tournée, histoire de ne pas faire croire à notre adversaire qu’il pouvait prétendre à autre chose qu’à des miettes. Un premier enchaînement donnait une mêlée bien placée. On pouvait croire que notre première ligne allait faire sauter celle du FCG comme un bouchon de champagne, mais Duvenage, comme à son habitude, servait avec la vitesse et l’habileté de Tom Cruise dans Cocktail, initiant un mouvement achevé par Mafi qui se prenait une première poignée de biscuits dans le bar isérois. On pouvait imaginer alors que le match allait passer aussi tranquillement qu’un petit muscat en terrasse, mais les Grenoblois ne s’en laissaient pas compter et tentaient de mettre leur tournée immédiatement et venaient la réclamer près de notre ligne. Hélas pour eux, quand on est jeune, on tient quand même moins bien son verre : notre Pedro secouait l’infortuné attaquant grenoblois comme un shaker, lui faisant lâcher le ballon, et permettant de lancer le festival Guitoune. Notre ailier, d’une fraîcheur optimale depuis qu’on l’a sorti du frigo, réussissait un cad-deb d’école avant de servir un caviar doré sur tranche à Duvenage, qui filait s’en jeter un petit sous les poteaux adverses. Il commençait à faire soif pour les Grenoblois, qui en étaient réduits à sacrifier un joueur pour avoir un petit pastis… Cependant, outre une pénalité qui ressemblait plus à l’olive qu’on mange avec un Martini, rien à se mettre sous la dent pour notre équipe, la faute à ses maux récurrents, notamment la volonté de consommer les canapés sans les préparer avant... Bien sûr, ce genre de rencontres ne favorise pas la concentration, mais quand même. Fort heureusement, James Hook et Sofiane Guitoune préparaient un plateau de petits fours qui se terminait par un service royal de Mafi à notre ailier qui gardait ses très bonnes habitudes de finisseur. On se pensait à l’abri, c’était compter sans la combativité de Grenoblois qui commençaient à avoir faim, et finissaient par se servir, profitant d’une défense dont la densité tenait plus du paquet de chips que du bloc de foie gras, au grand désespoir de Marc Delpoux un brin lassé de cette désinvolture. La mi-temps arrivait, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, mais le contrat n’était quand même pas tout à fait rempli…

S’il y a bien quelque chose qui caractérise notre équipe en ce début de saison, c’est son incapacité à digérer le trou normand de la mi-temps et à se remettre au bar avec application. Rien de nouveau sous le soleil, avec un début de second acte totalement brouillon, ponctué par l’exclusion temporaire de Romain Terrain coupable d’avoir voulu forcer Hendrik Roodt à goûter les chipirons qu’il avait ramenés de son Sud-Ouest natal… Le FCG en profitait pour se jeter un galopin pour la soif, et nos joueurs continuaient à se servir de tout et de n’importe quoi, jusqu’à donner un spectacle assez indigeste… Fort heureusement, le bar n’était pas encore vide, et l’heure de jeu fut l’occasion d’un nouveau service en deux temps : d’abord un mouvement enfin un peu ordonné obligeait les Grenoblois à se mettre en infériorité pour éviter d’être débordés, ce dont profitaient Duvenage, Lopez puis Hook pour servir un verre de bienvenue à Mjekevu tout juste rentré. Le Sud-Africain ne se défilait pas et consommait cul sec, rendant le bonus à notre équipe. Mais cela ne suffisait pas pour se mettre à l’abri. C’est alors qu’intervint à nouveau notre meilleur barman du soir, avec un très beau cocktail d’ailier placement-opportunisme-accélération qui finissait en dame. 5 volumes d’essais catalans pour un volume grenoblois, le dosage était idéal pour la comptabilité, un peu moins pour vraiment être rassasié, mais c’est l’éternel problème des apéros, on se jette sur les cacahuètes, sur les petits-fours, et on n’a plus très faim pour le meilleur… L’USAP se contentait de gérer la fin du match en évitant d’avoir à ouvrir trop de fûts, alors que le FCG tentait un baroud d’honneur qui lui valait une dernière petite poire… Nos joueurs s’efforçaient néanmoins d’offrir une dernière tournée, un Guitoune décidément aussi frais et vif qu’un bon blanc sec en tête, mais notre Sud-Africain d’ailier avait visiblement abusé des noix de cajou et cacahuètes, ses mains semblant recouvertes d’huile au moment d’attraper deux ballons d’essai. Pas grave, on se passera d’un dernier essai pour la route, et si Mjekevu doit vendanger des essais tout faits, autant que ce soit sans conséquence majeure… L’heure de fermeture règlementaire arrivait, et l’essentiel était acquis : on était à peu près rassasié à défaut de s’être vraiment régalé…

Que retenir d’un match disputé dans des conditions très particulières ? Pas grand chose bien sûr. L’USAP avait 5 points à prendre, surtout après être rentré à vide de ses derniers matches, elle les a pris, sans grand souci. Dans l’ensemble, que ce soit au stade ou au café Six, le match, et en particulier le second acte, ressemblait plus à un gentil amical de début août qu’à un match de Top 14. Malgré tout, il est tellement rare dans ce championnat de pouvoir regarder un match sans trembler qu’on ne boudera pas son plaisir. Pour le reste, on n’a eu que la confirmation des forces de notre équipe, entre une charnière Duvenage-Lopez d’une belle efficacité au service, des ¾ rapides avec un Guitoune déjà récompensé par la sélection nationale en figure de proue, mais aussi de ses faiblesses, avec un jeu d’avants dont le manque de densité et d’organisation inquiète toujours (notamment un Vaha décidément pas dans son assiette en ce début de saison) et une défense qui laisse encore partir trop de clients sans leur faire payer l’addition. Contre un FCG bis, cela ne coûte pas très cher. Mais contre les meilleures équipes du pays, cela se paiera cash. À commencer par Montpellier dans 10 jours contre qui, après un déplacement au Racing dont on n’attend visiblement pas grand-chose, la défaite provoquerait une terrible gueule de bois. Et si on ne rappelle pas aux avants languedociens (et l’un d’entre eux qui pourrait l’avoir oublié en particulier…) qu’à Aimé-Giral, c’est l’invité qui doit payer, ou si on laisse François Trinh Duc venir se promener dans notre ligne de défense, la partie, mais aussi la saison, commencera à paraître aussi pénible et insipide qu’une terrasse au soleil sans apéritif… Mais avant, place à Colombes, nos joueurs n’auront rien à perdre, ils savent que notre penya sera là pour eux, quel que soit le menu, et les poussera jusqu’à plus soif !
 

catalan92

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18 Août 2012
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:bravo: un plaisir de te relire ! et vous avez donner de la voix hier a colombes
 

Joan Combat

USAPiste balbutiant
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20 Août 2012
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Merci, encore une fois, pour ce bel exercice de style, exercice de style d'autant plus valeureux qu'il rend bien compte d'une rencontre qu'il était bien difficile de commenter.
Après le bel exercice de style des paragraphes précédents, le dernier paragraphe est très juste et très lucide.
Merci encore pour cette chronique.
 
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