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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : À SENS UNIQUE (USAP-Munster, H Cup, 3e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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C’est toute cabossée par une rude sortie de route et toute une partie de son équipage au garage que l’USAP reprenait la route de la Heineken Cup, après une première tournée où, si elle avait déjà connu les heurs et malheurs de la conduite à gauche et de son si particulier code de la route, elle avait néanmoins posé les bases d’une autoroute vers les phases finales. Mais là se profilait le poids lourd de la poule, les si bien connus Irlandais du Sud, leurs tracteurs devant (et souvent derrière aussi), et leur Red Army, capables de faire perdre la boussole au meilleur GPS. De cette double confrontation sortirait certainement le destin de ces deux équipes dans cette coupe d’Europe désormais ressuscitée.
À ce titre, la tension semblait palpable chez nos amis irlandais, pour qui la priorité va clairement et totalement à la coupe d’Europe. Un mois de décembre raté, et on a vite fait de passer 6 mois à s’ennuyer sur les chemins sympathiques mais peu stimulants de la Ligue celte. La très délicate attention de nos hôtes de nous faire découvrir leur stade avec des pneus dégonflés montrait bien l’ambiance, ainsi que cette vision toute britannique du fait-play, si abondamment vantée dans le monde…
Quoi qu’il en soit, le temps était venu pour notre équipe largement remaniée de passer son permis poids lourd européen. La précédente équipe catalane venue dans le Munster s’en était admirablement tirée, passant tout près d’un exploit monumental. C’est tout le mal qu’on souhaitait à nos joueurs, en espérant revivre les splendides parties de manivelle défensives vues du côté de Colombes et de Toulon…

Hélas, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’affaire ne s’engageait pas de la même façon. Avec l’appui d’un fort vent, les Munstermen garaient leur caravane dans nos 22 mètres, et il ne fallait pas 3 minutes pour qu’un boulevard s’ouvre dans notre défense. Un jeu au pied hasardeux permettait aux Irlandais de se lancer sur une voie d’accélération. Et sur une magnifique chistera, bien que légèrement en-avant, Conor Muray cédait le passage à Sean Dougall qui allait tranquillement enlever 7 points à notre permis. On pouvait croire à l’accident, mais l’incapacité de notre ligne de défense à mettre un feu rouge aux offensives adverses n’a rien, hélas, de nouveau ni d’extraordinaire.
Nos joueurs essayaient pourtant de démarrer, mais la première action sonnait comme un symbole du match à venir : nos joueurs mettaient la marche avant, approchaient du red parking, mais ils redécouvraient alors ce qu’on appelle pudiquement « l’adaptation à l’arbitrage européen ». Que l’on vous explique : le code de la route du jeu au sol est simple à Limerick : si vous portez un maillot rouge, vous êtes forcément sur une route prioritaire, que vous veniez d’en face, de la gauche, de la droite, voire même à contresens, et celui qui vous empêche de ramasser le ballon est forcément en tort. Si vous portez un maillot adverse (blanc pour l’occasion), un « cédez le passage » vous sera appliqué en toutes circonstances. Pas étonnant de voir nos joueurs vite bloqués au sol, subir une série de contre-attaques fulgurantes, et finir par concéder une nouvelle pénalité.
Pourtant, nos joueurs arrivaient à se jouer de cette signalisation, avec un Guitoune toujours aussi virevoltant et un Votu visiblement désireux de se faire pardonner ses écarts de conduite et conduisant fort bien l’attaque catalane. Mais hélas, le code de la route irlandais veillait : d’abord sur une maladresse des nôtres, puis sur un arrachage « miraculeux » du talonneur irlandais.
Mais le meilleur était à venir : Guitoune faisait la différence, contrait au pied, et était empêché sans ballon d’aller marquer par Murphy. C’est pas moi, disait-il, et l’arbitre l’acceptait, pensant sans doute que notre ailier n’avait qu’à mettre son clignotant. Et au lieu d’un carton jaune, voire d’un essai de pénalité qui n’auraient pas été volés, les Irlandais repartaient, obtenaient une énième pénalité (pour un Charteris ayant plaqué peut-être à l’orange, mais certainement pas au rouge comme Murphy…), et s’en donnaient à cœur-joie pour jouer les bulldozers au sol et aller marquer… évidemment, de 7-10 à un de plus à 0-17, il y avait un monde, et largement de quoi avoir envie de poser la voiture et de rentrer en stop… Ce que faisait d’ailleurs notre demi d’ouverture, son genou l’empêchant de manier les pédales du camion, aboutissement d’une période où notre maître à jouer semble manquer d’essence…
Cela n’empêchait pas nos joueurs d’essayer encore et encore, avec à la baguette un Tom Ecochard qui risque de bientôt prendre pleinement les clés dudit camion, et un Tommy Allan qui ne faisait pas de complexe. Mais malgré de belles offensives, nos joueurs semblaient toujours tomber dans le même panneau du jeu au sol, ce qui se comprenait vu que monsieur l’arbitre semblait le changer de direction à la vue de nos maillots. Et comme de bien entendu, sur une de ces récupérations marquées par la discipline comme toujours parfaite des Irlandais, Keith Earls prenait la bande d’arrêt d’urgence et filait nous enfoncer un peu plus. Le fait qu’il était mis sur orbite par une passe en-avant était à peine notifié… et comme une dernière accélération de nos joueurs aboutissait à une pénalité, mais que James Hook dérapait sur sa réalisation, on rentrait au vestiaire tout cabossés, avec l’impression de devoir concurrencer une formule 1 avec un moteur bridé…

Mais on ne pouvait pas enlever une certaine abnégation à nos joueurs : Guitoune essayait encore de forcer la priorité, et notre buteur finissait par nous éviter une roue en guise de score. Le Munster semblait moins aérien, avec sa charnière rentrée au garage, mais, malgré l’abattage d’un Pedro Perez qui parvenait un temps à coller le pénible Dougall contre la glissière, les règles du jeu au sol étaient trop biaisées : les Munstermen récupéraient et gardaient la balle avec une facilité insolente, la priorité leur étant toujours accordée.
L’USAP s’en remettait à des accélérations limpides, dont une se concluait par un superbe essai de Guitoune décidé par une splendide déviation d’Ecochard. Mais bien évidemment, monsieur l’arbitre avait cette fois activé son radar à en-avants, ce qu’il s’était abstenu de faire en première mi-temps, et refusait cette ultime occasion de revenir dans le match…
À partir de ce moment, nos joueurs commençaient à chercher la sortie d’autoroute pour en finir au plus tôt. Mais nos adversaires ne comptaient pas nous lâcher sans un 4e essai qui nous ferait payer le prix fort au péage. Cela arrivait suite à une série de mauls où ils faisaient encore preuve d’une discipline décidément exemplaire. Enfin, une série… dès le deuxième barrage illicite placé par nos joueurs, monsieur l’arbitre nous mettait à l’amende en filant sous les poteaux. Quand on songe à la semaine dernière ou à une série de mêlées restée dans les mémoires contre Leicester, et si on y ajoute le carton jaune donné à Pulu, ça laisse évidemment rêveur…
La messe était dite, il fallait en finir, et monsieur Garner se permettait de refuser un essai irlandais pour en-avant (c’est comme le fair-play britannique, c’est toujours quand la victoire est assurée…), avant que la mêlée irlandaise ne joue les trucks sur nos avants épuisés et démobilisés. Un dernier sursaut permettait à Joffrey Michel de sauver l’honneur, mais le cœur n’y était plus…

Après une telle sortie de route, difficile de trouver des enseignements, et difficile d’en vouloir à nos joueurs. On a beau être habitués au code de la route européen, on a beau savoir que le Munster est certainement l’équipe qui maîtrise le mieux le genre, on sort quand même estomaqué. Bien sûr, l’USAP n’aurait certainement pas gagné ce match, ses lacunes, notamment dans le placement et le replacement défensif, sont trop criantes, surtout avec une équipe encore un fois très remaniée. Mais après, comment jouer, comment construire quoi que ce soit, quand au sol, vous êtes systématiquement en faute, et l’adversaire est libre de faire ce qu’il veut. Vous avez deux choix : soit vous empilez les contraventions, voyez vos points fondre comme neige au soleil et perdez des membres d’équipage, soit vous laissez passer tous les véhicules et vous attendez gentiment que tout soit fini pour pouvoir repartir.
Dans ce contexte, on peut féliciter les joueurs d’avoir cherché à jouer jusqu’à la fin, mais aussi de ne pas avoir évacué trop visiblement leur frustration : cela aurait fait plaisir à beaucoup, mais le club l’aurait payé très cher pour la suite de la saison. En tous cas, le calendrier nous amène à recevoir nos bourreaux de dimanche samedi prochain, avec un arbitre dont les origines irlandaises semblent un gage d’impartialité et de sérieux on ne peut plus dignes de cette ERC qui ne cessera décidément jamais de nous surprendre. Il faudra être malgré tout dignes de cette réception, comme le public d’Aimé-Giral devra être digne de la Red Army du Munster, en montrant que malgré toutes les règles contraires, on sait se conduire en France et en Catalogne !
 

Alain66

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:bravo::bravo::bravo: Magnifique, remarquaPle
 

Hcupisant

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Nos joueurs essayaient pourtant de démarrer, mais la première action sonnait comme un symbole du match à venir : nos joueurs mettaient la marche avant, approchaient du red parking, mais ils redécouvraient alors ce qu’on appelle pudiquement « l’adaptation à l’arbitrage européen ». Que l’on vous explique : le code de la route du jeu au sol est simple à Limerick : si vous portez un maillot rouge, vous êtes forcément sur une route prioritaire, que vous veniez d’en face, de la gauche, de la droite, voire même à contresens, et celui qui vous empêche de ramasser le ballon est forcément en tort. Si vous portez un maillot adverse (blanc pour l’occasion), un « cédez le passage » vous sera appliqué en toutes circonstances. Pas étonnant de voir nos joueurs vite bloqués au sol, subir une série de contre-attaques fulgurantes, et finir par concéder une nouvelle pénalité.

Passage absolument terriPle.

Je crois que nous sommes nombreux à avoir vu la même chose, n'en déplaise à Monsieur Escot, l'homme qui écrit entre 2 cacas Guinness !
 

catalan92

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:bravo::bravo: un vrai regal !
 
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