Publié le 11/02/2013
Par Kevin Leroy
Grégory Patat : "Je suis à 200 % avec Auch"
S'il admet qu'un autre projet pourrait le tenter, l'entraîneur auscitain réaffirme son attachement au FCAG.
« Il n'y a pas d'envie particulière de ma part. »
La porte est ouverte, mais Grégory Patat est encore loin de l'avoir franchie. C'est ce qui ressort de l'entretien que l'entraîneur auscitain nous a accordé hier, alors que la rumeur de son départ existe et qu'il avait précisé la semaine dernière qu'il prendrait une décision définitive sur son avenir avant la fin du mois.
« Sud Ouest ». D'abord, vos dirigeants vous ont-ils proposé une prolongation de contrat ?
Grégory Patat. Ils m'ont dit qu'ils comptaient sur moi la saison prochaine. Après il y a peut-être eu une mauvaise interprétation de mes propos. J'ai dit que je me déciderai d'ici la fin février parce que je veux jouer la transparence avec mon club de cœur et qu'il faut préparer la saison prochaine. Si un projet intéressant se présente à moi je réfléchirai mais c'est loin d'être le cas et je suis à 200 % avec Auch.
Pourquoi le fait de rester à Auch n'est pas aussi évident que les saisons précédentes ?
Disons que je grandis en tant qu'entraîneur. Je me dis que si on me propose un projet intéressant j'aimerais voir si mes méthodes de travail peuvent s'exporter. Je n'ai pas envie de reproduire les mêmes erreurs que lorsque j'étais joueur. Cela fait quatre ans que je suis en place, je me dis que si un projet peut me faire grandir, pourquoi pas ?
Mais tout ça sans dénigrer le FC Auch Gers. C'est passionnant de travailler ici car on voit vraiment toutes les facettes d'un club. Je ne suis pas du tout fatigué d'être ici et au contraire j'ai plein d'idées pour l'an prochain.
Avez-vous des offres d'autres clubs entre les mains ?
Non. J'ai rencontré un président de club qui a voulu prendre contact avec moi mais cela ne se fera pas cette année. Le monde du rugby c'est un peu comme la bourse, et les joueurs et le staff du FCAG n'ont pas trop la cote en ce moment. On me prête des contacts avec d'autres clubs mais ce n'est pas le cas.
Mais quelle est votre envie profonde ?
Il n'y a pas d'envie particulière de ma part. J'ai toujours été pragmatique et je me suis toujours adapté à ce que l'on me proposait. Si il y a un projet adapté à mes capacités qui se présente à moi cela peut être intéressant. Mais celui d'Auch est aussi passionnant.
Après quatre ans sur le banc du FCAG, ressentez-vous une certaine frustration compte tenu du manque de moyens ?
Non, j'ai découvert un métier d'entraîneur qui me passionne. Je suis très bien ici, je ne me suis jamais plaint des conditions matérielles ou du manque de moyens. Il y a eu des exemples dans le passé d'entraîneurs qui ont connu les mêmes problématiques que moi aujourd'hui et qui ont fait de belles carrières.
Un Henry Broncan par exemple, après neuf ans ici, a peut-être senti qu'il ne pouvait plus amener grand-chose et que cela allait stagner. Moi ce n'est pas le cas, j'ai encore plein de choses à apporter et des idées pour la saison prochaine. J'envisage notamment d'abandonner mon travail à mi-temps à la mairie parce que l'on se rend compte que les joueurs ont besoin de plus en plus d'accompagnement.
Avez-vous demandé des garanties à vos dirigeants quant aux moyens dont vous disposeriez la saison prochaine ?
J'ai demandé à mes dirigeants de me sortir un budget le plus rapidement possible pour commencer à organiser la saison future. Il y a des joueurs qui vont arrêter, d'autres que l'on ne va pas garder ou qu'il faut prolonger. Tout cela s'anticipe. J'ai demandé une réponse avant la fin février. Cela ne jouera pas vraiment dans ma décision mais pour moi le minimum syndical est d'avoir la même masse salariale que cette saison. Il faut que l'alerte de cette année nous serve à quelque chose.
La mauvaise passe actuelle peut-elle jouer dans votre décision ?
Non. On dit qu'un groupe se révèle dans la difficulté et je suis persuadé que cette saison va nous servir pour la suite. C'est une situation très complexe à vivre mais c'est constructif. C'est peut-être un rappel à l'ordre. On n'avait peut-être pas pris conscience que c'est toujours un exploit de se maintenir à ce niveau.
Ce n'est pas cette mauvaise série qui me poussera à partir. Les années galères nous ont toujours rendus plus forts à Auch.
En cas de départ, et plus encore s'il y a une descente en Fédérale 1 au bout de cette saison, n'avez-vous pas peur d'être accusé de quitter le navire dans la tempête ?
Non parce que je suis monté dans le navire quand ça n'allait pas très bien ! (Sourire). Donc je n'ai pas à me justifier par rapport à ça. J'ai toujours montré mon attachement au FCAG, que ce soit comme joueur ou comme entraîneur. J'ai la conscience tranquille. On verra ce qui va se passer, mais si on doit mourir, ce sera les armes à la main, et sûrement pas à cause d'une démission du capitaine.
