A Bayonne, affluence pour les obsèques de Yann Desjeux, ex-otage en Algérie !
Publiée le 31/01/2013 dans la rubrique : Le coin des chroniques.
Quelque 400 personnes ont assisté jeudi matin aux obsèques de Yann Desjeux, ex-parachutiste de 53 ans tué lors de la prise d'otages sur un site gazier en Algérie, dont de nombreux compagnons d'armes. Le cercueil recouvert d'un drapeau bleu-blanc-rouge a été accueilli en haut des marches de la petite église Saint-André, dans le vieux Bayonne, par une haie d'honneur d'anciens du 1er Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) tenant des drapeaux où l'on pouvait lire «anciens combattants».
Sa famille, dont ses deux fils portant des foulards bleu et blanc aux couleurs du club de rugby de l'Aviron Bayonnais , l'attendait aussi dans l'église bondée, en présence notamment du préfet des Pyrénées-Atlantiques Lionel Beffre, du maire de Bayonne, Jean Grenet, et du maire d'Anglet, Jean Espilondo. Des personnes, venues de toute la France ainsi que du Sultanat d'Oman et de Tunisie, où il avait effectué des missions, avaient fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage.
«Il habitait le quartier de Saint-André. C'est ici qu'il venait le dimanche à la messe», a souligné dans son homélie l'aumônier Philippe Vanneste. «Yann a frôlé la mort (...) tout jeune, en tant que parachutiste (...) il côtoyait la mort au quotidien, il avait demandé à Dieu dans sa prière la force, le courage et la foi», a ajouté l'ancien aumônier du 6e RPIMa. La mort l'a finalement «enlevé brusquement lors d'une prise d'otages loin du Pays basque qu'il aimait tant», a-t-il encore dit.
Deux compagnons d'armes ont ensuite pris la parole dont Pascal Rossigni, un ancien du 1er RPIMa et membre de l'association fédérant les anciens parachutistes «qui ose gagne». «Yann Desjeux était tout en nuances, avec de l'audace, toujours de l'audace», a-t-il dit avant de conclure par un «adio Dany». L'assistance a applaudi à la sortie du cercueil.
Lors d'un point presse organisé à l'issue de la cérémonie, Pascal Rossini, qui a dit ne rien savoir des circonstances de la mort de l'ex-otage, a salué une nouvelle fois «un être exceptionnel» et une «cérémonie à sa mesure».
Né à Dakar en 1960, il avait intégré l'armée en 1979, effectuant son service militaire au 6e RPIMa de Mont-de-Marsan. En 1980, Yann Desjeux intègre le 1er RPIMa de Bayonne, en tant qu'engagé volontaire. Il y servira jusqu'en 1997. Selon ses proches, il a effectué de nombreuses missions opérationnelles, notamment dans le Golfe, en 1991, ou encore en Bosnie. De retour dans la vie civile, il avait récemment ouvert, avec un associé, un restaurant non loin de la plage, à Anglet.
Selon une porte-parole de la famille qui n'a pas souhaité être identifiée, il était au moment de sa mort «coordinateur de la logistique» du site gazier In Amenas au Sahara et servait à ce titre de relais entre les services civils et militaires de la région.
AFP