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Automobile : Coyote, Waze, TomTom interdits par la lutte antiterroriste ?
Un projet de décret vise, au nom de la lutte contre le terrorisme, à interdire au niveau européen les alertes routières échangées entre conducteurs.
Par Jacques Chevalier
Publié le 27/04/2017 à 06:42 | Le Point.fr
Le jeu du chat et de la souris apparaît vain en fonction du comportement des usagers.
C'est une belle communauté, née il est vrai du souci de signaler les contrôles radars stupides, qui est menacée de disparaître. Alors que la mission initiale des premiers boîtiers électroniques est désormais largement dépassée par les autres alertes liées à la sécurité routière (état du trafic, accident, voiture en panne, conditions météo, incident sur la chaussée, travaux, etc.), un dernier projet gouvernemental tente de faire interdire au niveau européen ces fonctionnalités d'information routière. Adressées aux usagers par les autres usagers, eux-mêmes passés quelques minutes voire quelques secondes avant au même endroit, ces alertes ont permis d'éviter de nombreux accidents, sur autoroute notamment, et de nuit alors que le lieu d'une collision qui vient de survenir n'est pas encore balisé.
Les GPS fournssent de nombeuses informations qu'il va être bien difficile de réglementer
Le temps que les services de secours interviennent et diffusent l'information par le canal des radios le plus souvent, des centaines, voire des milliers de voitures auront déjà abordé la zone dangereuse sans aucune information. À leurs risques et périls. Les boîtiers comme Coyotte, les GPS comme TomTom, mais aussi les réseaux sociaux relayés par les smartphones comme Waze ou Facebook ont mis fin à tout cela et permettent désormais d'alerter immédiatement les usagers avec une facilité que nous avons vérifiée à de nombreuses reprises.
Certes, cela peut agacer les pouvoirs publics qu'un radar soit également signalé par les mêmes systèmes ou réseaux, mais cela ne représente rien au regard des alertes de sécurité qu'ils dispensent chaque jour. Ignorant cela, selon la Ligue de défense des conducteurs, « par une manœuvre sournoise, le gouvernement est en train de faire interdire les signalements de contrôles de vitesse aux systèmes électroniques et applications communautaires. »
Dernier scud posthume
« Utilisant de façon indécente le risque terroriste, le gouvernement a soumis à la Commission [européenne] un projet de décret visant à interdire le signalement de la présence des forces de l'ordre à tous les systèmes électroniques » sous le couvert de la… sécurité routière. L'actuel gouvernement ne sera plus aux affaires mais il laisse un « scud » posthume aux automobilistes, qu'il aura largement empoisonnés durant le quinquennat et ponctionnés par une implacable politique de multiplication des P.-V. On en est en 2016 à plus de 21 millions sans que cela ait un effet réel sur la qualité de la conduite des usagers.
Désormais, assure la Ligue, la Commission européenne a trois mois pour se prononcer. Une tâche d'ampleur puisque si le projet devait être entériné, il ouvrirait fatalement son principe à une application à l'ensemble des territoires européens. Ce qui n'est pas gagné encore. Pour mieux organiser la résistance, la Ligue lance dès maintenant sur Internet une pétition à voter contre cette initiative pour les conducteurs qui veulent se faire entendre. Elle espère, en cette période électorale qui a valeur de test, une mobilisation par centaines de milliers des Français « pour faire barrage à cette nouvelle répression ! »
La Ligue voudrait une gigantesque vague de protestations citoyennes, mais elle a maladroitement intitulé sa pétition « Non à l'interdiction de signaler les contrôles de vitesse », alors qu'elle argumente précisément, et à juste titre, sur la nature des autres alertes de sécurité.
Alors qu'en 2011 déjà, le gouvernement avait tenté d'interdire ces échanges d'alertes entre usagers, sans succès devant les protestations des usagers, on peut penser que l'énorme flux d'informations véhiculé chaque jour par Internet sera bien difficile à réglementer au seul motif d'une pseudo lutte contre le terrorisme. L'argument frise la mauvaise foi puisque, dans le même exercice, le banditisme n'avait pas dérangé jusque-là.
LA PETITION ICI .... Non à l'interdiction de signaler les contrôles de vitesse !
Un projet de décret vise, au nom de la lutte contre le terrorisme, à interdire au niveau européen les alertes routières échangées entre conducteurs.
Par Jacques Chevalier
Publié le 27/04/2017 à 06:42 | Le Point.fr
Le jeu du chat et de la souris apparaît vain en fonction du comportement des usagers.
C'est une belle communauté, née il est vrai du souci de signaler les contrôles radars stupides, qui est menacée de disparaître. Alors que la mission initiale des premiers boîtiers électroniques est désormais largement dépassée par les autres alertes liées à la sécurité routière (état du trafic, accident, voiture en panne, conditions météo, incident sur la chaussée, travaux, etc.), un dernier projet gouvernemental tente de faire interdire au niveau européen ces fonctionnalités d'information routière. Adressées aux usagers par les autres usagers, eux-mêmes passés quelques minutes voire quelques secondes avant au même endroit, ces alertes ont permis d'éviter de nombreux accidents, sur autoroute notamment, et de nuit alors que le lieu d'une collision qui vient de survenir n'est pas encore balisé.
Les GPS fournssent de nombeuses informations qu'il va être bien difficile de réglementer
Le temps que les services de secours interviennent et diffusent l'information par le canal des radios le plus souvent, des centaines, voire des milliers de voitures auront déjà abordé la zone dangereuse sans aucune information. À leurs risques et périls. Les boîtiers comme Coyotte, les GPS comme TomTom, mais aussi les réseaux sociaux relayés par les smartphones comme Waze ou Facebook ont mis fin à tout cela et permettent désormais d'alerter immédiatement les usagers avec une facilité que nous avons vérifiée à de nombreuses reprises.
Certes, cela peut agacer les pouvoirs publics qu'un radar soit également signalé par les mêmes systèmes ou réseaux, mais cela ne représente rien au regard des alertes de sécurité qu'ils dispensent chaque jour. Ignorant cela, selon la Ligue de défense des conducteurs, « par une manœuvre sournoise, le gouvernement est en train de faire interdire les signalements de contrôles de vitesse aux systèmes électroniques et applications communautaires. »
Dernier scud posthume
« Utilisant de façon indécente le risque terroriste, le gouvernement a soumis à la Commission [européenne] un projet de décret visant à interdire le signalement de la présence des forces de l'ordre à tous les systèmes électroniques » sous le couvert de la… sécurité routière. L'actuel gouvernement ne sera plus aux affaires mais il laisse un « scud » posthume aux automobilistes, qu'il aura largement empoisonnés durant le quinquennat et ponctionnés par une implacable politique de multiplication des P.-V. On en est en 2016 à plus de 21 millions sans que cela ait un effet réel sur la qualité de la conduite des usagers.
Désormais, assure la Ligue, la Commission européenne a trois mois pour se prononcer. Une tâche d'ampleur puisque si le projet devait être entériné, il ouvrirait fatalement son principe à une application à l'ensemble des territoires européens. Ce qui n'est pas gagné encore. Pour mieux organiser la résistance, la Ligue lance dès maintenant sur Internet une pétition à voter contre cette initiative pour les conducteurs qui veulent se faire entendre. Elle espère, en cette période électorale qui a valeur de test, une mobilisation par centaines de milliers des Français « pour faire barrage à cette nouvelle répression ! »
La Ligue voudrait une gigantesque vague de protestations citoyennes, mais elle a maladroitement intitulé sa pétition « Non à l'interdiction de signaler les contrôles de vitesse », alors qu'elle argumente précisément, et à juste titre, sur la nature des autres alertes de sécurité.
Alors qu'en 2011 déjà, le gouvernement avait tenté d'interdire ces échanges d'alertes entre usagers, sans succès devant les protestations des usagers, on peut penser que l'énorme flux d'informations véhiculé chaque jour par Internet sera bien difficile à réglementer au seul motif d'une pseudo lutte contre le terrorisme. L'argument frise la mauvaise foi puisque, dans le même exercice, le banditisme n'avait pas dérangé jusque-là.
LA PETITION ICI .... Non à l'interdiction de signaler les contrôles de vitesse !