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Compétences des employés : pourquoi la France est avant-dernière

Ousap

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Ce lundi matin, dans Libération, l’économiste Patrick Artus identifie « divers facteurs » expliquant le manque d’attractivité de la France pour les investisseurs. La production française n’est passez sophistiquée et ne permet pas d’envisager des marges suffisantes, dit-il.

Et puis, ajoute-t-il, cela va à l’encontre des idées reçues : la main d’œuvre française n’est pas compétente. Patrick Artus explique :

« Contrairement à ce que l’on pense, la France ne dispose pas d’une main-d’œuvre particulièrement compétente. Peu connu, le classement Piacc de l’OCDE [Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes], qui évalue la compétence des personnes en activité âgées de 30 à 50 ans, place la France avant-dernière sur 34 pays. Lorsque les multinationales doivent arbitrer entre leurs différentes filiales pour localiser de nouvelles activités, soit l’essentiel des implantations aujourd’hui, cela ne plaide pas pour la France. »

Taper « schpountz » sur Google

Piacc est une étude dans la même lignée que la plus connue Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Celle-ci évalue les compétences des adultes dans plusieurs domaines : comprendre et utiliser l’écrit (la littératie), raisonner avec des chiffres (la numératie), résoudre des problèmes dans un environnement numérique (la maîtrise des TIC).

Sur le blog Café pédagogique, l’épreuve qui dure 1h30 est décrite :

« Les questions évaluent la capacité à sélectionner et traiter l’information dans des textes variés, interrogeant sur leur contenu ou sur la situation d’énonciation : petite annonce, article de journal, catalogue de bibliothèque, brochure technique d’un opérateur téléphonique [...]. Le “ répondant ” est aussi amené à témoigner de sa capacité à comprendre graphiques ou tableurs [...]. Le test invite à réaliser des tâches numériques “courantes”, relevant de la vie personnelle ou professionnelle : participer à un sondage en ligne, comprendre le fonctionnement d’un forum, contacter le responsable d’un site, transmettre par mail une information précise [...]. »

L’étude mesure la compréhension du monde qui nous entoure. Classée avant dernière, les Français apparaissent donc comme des employés peu débrouillards – cela entre dans la suite logique d’un classement Pisa assez moyen (la France est en milieu de tableau). Les Japonais sont en première position de l’étude Piacc.

Patrick Artus résume l’étude ainsi :

« En gros, on demande aux Français de savoir faire une règle de trois et de taper le mot “schpountz” sur Google. »

Le score « pitoyable » de la France révèle, selon lui, une situation catastrophique :

« L’étude n’a pas été suffisamment commentée, mais pour beaucoup de monde, cela a été un choc. On vivait avec une autre donnée de l’OCDE, qui a la décomposition de la population active par nombre d’années d’étude. Or sur les diplômes, on est plutôt haut dans le classement, tout le monde a accès à l’université.

Cet indicateur, qui me semble très fiable, montre que les gens sortent du système éducatif sans avoir les bases fondamentales. On empile les années d’université sur des jeunes sans bases. J’enseigne en master d’économie à la Sorbonne : la grande majorité des copies sont sans structure. Les étudiants écrivent des discours gluants sans conclusion ni idée forte. Deux pages de texte et je suis incapable de savoir ce que mon étudiant a voulu dire. »

Patrick Artus pense que ce manque de compétences rend la crise plus dure à surmonter :

« Ce que je pense, sans l’avoir démontré, c’est que tout part de là : la France n’investit pas dans du capital sophistiqué, elle n’achète pas de robots parce qu’elle n’a pas les compétences pour les utiliser. Une bonne vieille machine outils, oui. Mais pas plus, les Français ne sauraient pas s’en servir. Cela explique pourquoi la France achète six fois moins de robots que l’Allemagne et pourquoi elle investit dans des biens d’équipement simples. Et tout part de là, c’est le début de la chaîne : cela empêche les entreprises françaises de faire des marges importantes et de rendre l’investissement attractif. Quand une multinationale va mettre en compétition ses filiales pour un appel d’offre (ces flux représentent une grande partie du commerce extérieur), la France ne sera pas choisie. »

Pourtant, la France a la réputation d’avoir une bonne productivité par tête. N’est-ce pas paradoxal ?

« Ce chiffre est biaisé. Comme l’explique Gilbert Cette, économiste à la Banque centrale, si la productivité est élevée, c’est parce que nous excluons du marché du travail les moins productifs. Contrairement à l’Allemagne, nous avons un chômage très élevé des profils non qualifiés. »

Fracture générationnelle et sociale

Ce qu’on peut remarquer aussi, à la lecture de Piacc, c’est que les gens qui sortent du système scolaire tôt ont des compétences extrêmement faibles.

« Les différences de résultats en fonction du niveau de formation sont parmi les plus marquées des pays participants. »

C’est probablement dans les petites classes que tout se joue. Patrick Artus est sur cette ligne :

« Le ministre, Vincent Peillon, l’a compris : tout cela remonte à la dernière année de maternelle. Ceux qui ne savent ni lire ni écrire auront des problèmes durant toute leur scolarité. Ce qu’il faut faire, c’est investir sur les petites classes, de la maternelle au collège.

A la demande des intellectuels, de l’argent a été injecté dans les universités d’élite. Mais en faisant cela, nous n’avons pas réglé le problème des cadres moyens, de la masse qui constitue la force d’un pays.

Notez que si tout se joue en grande section de maternelle, il va falloir 35 ans pour corriger la donne. L’autre urgence, c’est la réforme de la formation. »

Piacc révèle deux autres choses inquiétantes : il y a en France deux énormes fractures. Une générationnelle (les jeunes ont des résultats bien meilleurs que les plus vieux) et une autre socio-économique (les inégalités sont bien plus importantes qu’ailleurs). Les plus vieux et les plus défavorisés font lourdement chuter la France dans le classement.

http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/17/competences-employes-pourquoi-france-est-avant-derniere-250020

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Natacha Polony : «L'école ne fabrique plus des hommes libres, mais des incultes !»


http://www.lefigaro.fr/vox/societe/...-plus-des-hommes-libres-mais-des-incultes.php

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ça promet !
 

vidalou

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Artus Patrick .


Le 22 mars 2007, Patrick Artus rédige une note « Flash Marchés »5 publiée par Natixis où il explique pourquoi il n'y a pas lieu de craindre une crise financière prochaine :
« Les marchés financiers croient n'importe quoi. Les corrections successives des marchés d'actions en février-mars 2007 sont liées à une série de craintes des marchés : […] il peut y avoir une récession aux États-Unis ; […] la crise du crédit immobilier « subprime » […] aux États-Unis va déclencher une crise bancaire et financière. Or, toutes ces affirmations sont fausses. La crédulité et l'absence de sang froid des marchés financiers sont donc remarquables. »
Cette thèse est reprise le 24 mai 2007 dans un éditorial publié dans le magazine Challenges :
« Le potentiel des Bourses européennes est gigantesque. […] Dans une économie mondiale qui peut fonctionner avec des États-Unis en croissance faible et où l'inflation semble vaincue, il est possible de croire que le seul CAC 40, par exemple, puisse atteindre 7 000 points au premier semestre 20086. »
Ses prévisions seront cependant contredites par la crise financière mondiale débutant en 2007.Il estime dans une nouvelle note en mai 2008 que la crise financière est "finie"7, et que "On peut considérer que le pire de la crise financière qui débute à l’été 2007 est derrière nous : le provisionnement des banques est suffisant, la confiance revient sur la plupart des marchés financiers, les banques consolident leurs bilans."8 Ceci est à nouveau contredit par les nombreuses faillites et sauvetages bancaires de septembre 2008, en particulier Fannie Mae, Freddy Mac, Lehman Brothers, Merill Lynch et AIG
un visionnaire le mec
 

vidalou

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encore une de artus
En septembre 2013, tentant de démontrer que les pays ayant le plus de dépenses publiques sont les pays à la plus faible croissance, il décrit dans un document que la Suède est un mauvais exemple. Pour cela il utilise un graphique ou la Suède est noté SD (plus forte croissance) et la Suisse SW (plus faible croissance) et explique dans le document que la Suède, noté SW à la plus faible croissance. Or, la Suède et la Finlande, qui ont les plus fortes croissances cette année là, sont également celles qui font le plus de dépenses publiques21.
en 2008 sarko annonce la crise reponse artus les politiques ils n'y comprennent pas grand-chose.
 
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