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Chronique ELS DE PARIS : En aïgua de botifarra ( USAP - Stade Français )

BurroDan

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apocalypse, livre 110, chapitre 14, épître aux toulonnais, lignes 1 à 80 : ... à rédiger
et que l'USAP soit fière !
 

Els de P@ris

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La Chronique d'Els de P@ris

UNE MER NOUS UNIT, UNE MER NOUS SEPARE

Après avoir vu Toulon-USAP, ce dimanche 30 décembre 2012, le supporter catalan a envie de dire : « Une mer nous unit, une mer nous sépare ». Une mer nous unit, la mer Méditerranée, mais, au vu du score, une mer nous sépare tant le niveau de notre chère USAP est loin du niveau de « l’invincible armada » toulonnaise. Mais, au-delà du score de ce dernier match de 2012, l’USAP a montré qu’elle ne manquait pas de ressources et que nous, amoureux de l’USAP, avons des raisons d’espérer pour 2013.

Une mer nous unit
Une mer nous unit : Catalans et Toulonnais se baignent dans la même mer, la Méditerranée, notre mer, «Mare Nostrum», comme disait les Romains, notre mère la mer Méditerranée, «Maremar» chantait LLuís LLach. Nous nous baignons dans la même mer, nos jours sont illuminés par un soleil que beaucoup nous envient, nos terres sont balayés par des vents différents, mais semblables comme des frères, le Mistral et la Tramontane, que beaucoup ne supportent pas mais que nous avons appris à aimer.
Les deux clubs, le Rugby Club Toulonnais, et l’USAP ont beaucoup de choses en commun : la Méditerranée, le soleil, le vent, et la passion des hommes, des hommes à la tête assez dure pour résister au Mistral ou à la Tramontane, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Une mer nous sépare
Une mer nous sépare, c’est ce qu’on a envie de dire, au vu du score final (46-13), au vu de la différence de points au classement (56 points pour Toulon, 30 points pour l’USAP), au vu de la différence des effectifs (Toulon et son « invincible armada » venu des quatre coins de la planète rugby ; Toulon qui peut se permettre d’avoir, comme remplaçants des lignes arrières, le trio Michalak Bastareaud Palisson).

Marc Delpoux, lucide, résumait bien le match au micro de Canal+ : «On a un déficit de puissance. Pour ne pas subir ce déficit de puissance, j’avais demandé aux joueurs de conserver le ballon au maximum. Après une bonne entame de noter part, Toulon a mis la main sur le ballon, on a subi ce déficit de puissance, on a encaissé des pénalités, et Toulon a creusé l’écart.» Déficit de puissance, incontestablement, mais aussi déficit technique, a-t-on envie d’ajouter. On ne qu’être admiratif devant les prouesses techniques réalisés par les virtuoses toulonnais : Wilkinson, à la technique sans faille au pied, avec un sans faute dans les pénalités et les transformations ; mais aussi Wilkinson, à la technique sans faille à la main, avec ces 2 incroyables passes lobées de 25 et 29 mètres, par-dessus la défense inversée de l’USAP, qui ont permis de trouver enfin la faille dans la défense jusque-là inviolée de l’USAP, pour inscrire les deux premiers des quatre essais toulonnais ; mais aussi la perfection gestuelle des Wilkinson, Giteau, Mermoz, Delon Armitage, auteurs d’éblouissantes passes aveugles, gestes de prestidigitateurs, gestes parfaits d’amoureux du beau rugby qui, tels des artisans d’art, ont poli leur technique gestuelle au fil d’années d’apprentissage.

Les statistiques sont comme les bikinis
Face à la multitude de statistiques assénées par les commentateurs de Canal+ (« Toulon marque en moyenne 42 points à domicile » ; « Toulon a battu l’USAP 38-0 l’an dernier » ; « Toulon n’a encaissé qu’un seul essai à domicile cette saison » ; « Toulon marque la moitié de ses essais dans la dernière demi-heure », etc…), on avait envie de dire qu’un match de rugby restait un match de rugby, avec 15 joueurs face à 15 joueurs, et qu’il ne fallait pas s’arrêter aux statistiques, on avait envie de citer un catalan célèbre, Alfred Sauvy, natif de Villeneuve-de-la-Raho, économiste et démographe, savant non dénué d’humour, qui avait coutume de dire « les statistiques sont comme les bikinis : elles montrent beaucoup de choses, mais elles cachent l’essentiel ».

Alors, que cachent-t-elle d’essentiel ces statistiques ? Surement pas la différence de niveau de l’USAP et de Toulon en cette saison 2012-2013 : les statistiques d’avant-match la montraient, le score final le confirme, les faits sont têtus, une mer nous sépare.
Mais ce que cache le score sans appel du match de ce dernier dimanche 2012, c’est que l’USAP n’a pas démérité : Fabien Pelous et Marc Lièvremont le soulignait après le match, sur le plateau de Canal+, l’USAP a joué un bon match et a longtemps résisté.
L’USAP n’a pas, cette saison, le niveau de Toulon (et surement pas le niveau, non plus, de Clermont ni Toulouse) mais l’USAP a tout à fait les moyens de se mêler à la lutte pour la 6e place, à la lutte avec Grenoble, Biarritz, le Racing et le Stade Français. L’USAP a même montré, lors des matchs face à Castres et à Montpellier, qu’elle est capable de rivaliser avec le 4e et le 5e de notre championnat.

L’USAP ne manque pas de ressources : ce Toulon-USAP a permis de revoir avec plaisir des joueurs comme Tchale-Watchou ou Vilaceca qui, s’ils ont souffert de la concurrence de l’international gallois Charteris et des grands espoirs Romain Taofifenua ou Vahaamina, n’en demeurent pas moins d’excellents joueurs de TOP 14 capables d’apporter beaucoup à l’USAP ; ce Toulon-USAP a permis d’avoir la confirmation du réel potentiel d’authentiques espoirs comme Sébastien Taofifenua, qui a joué une mi-temps complète, et Tom Ecochard qui, pour ses grands débuts en TOP14, a pu faire admirer, l’espace d’un quart d’heure, la vivacité de sa passe ; Bertrand Guiry confirme chaque match qu’il réussit la prouesse rare d’allier «seny» et «rauxa» catalanes, «rauxa» en déployant une rage digne des inépuisables combattants qui l’ont précédé à ce poste de 3e ligne aile de l’USAP, «seny», en montrant la sagesse d’un homme capable d’analyser le
jeu, de guider ses partenaires et de dialoguer avec l’arbitre.

Bon any nou !
Beaucoup d’occasions de gagner à l’extérieur ont été gâchées en 2012 (Bègles, Stade Français, Grenoble, Castres), l’USAP termine cette année 2012 avec 8 points de retard sur le 6e, mais l’USAP a les moyens et les ressources pour se hisser à la 6e place en 2013. Cela passera par des victoires à domicile, à commencer par Bègles, le week-end prochain, et Clermont, à la fin du mois de janvier, mais cela passera aussi par des victoires à l’extérieur : à Mont-de-Marsan et Agen, on l’espère, c’est la moindre des choses pour qui ambitionne de terminer dans les 6 premiers, mais aussi peut-être à Bayonne ou au Racing.
Les supporters parisiens de l’USAP rassemblés au sein de la penya Els de Paris amb l’USAP continueront en 2013 à encourager l’USAP, dans l’atmosphère bouillonnante du Café Six (1), transformé chaque week-end en « petite cathédrale », et aussi autour des terrains : des déplacements sont déjà prévus à Guernica en janvier et à Bayonne en février, notre chère USAP est attendue à Colombes avec impatience en mars, et d’autres déplacements ne manqueront pas de venir, surtout si, comme nous l’espérons, l’aventure européenne se poursuit longtemps.
Souhaitons-nous cela pour 2013 : souhaitons-nous de continuer à encourager l’USAP avec tout notre cœur, où que nous soyons, et souhaitons-nous de voir notre USAP lutter avec cœur sur tous les terrains de France et d’Europe, fidèle au «Sempre Endavant, Mai Morirem ».

Bon Any Nou à tous les amoureux de l’USAP !

(1) Café Six, au coin de la rue des Canettes et de la rue Guisarde, au sein de la mythique « rue de la soif », dans le 6e arrondissement de Paris.
 

BurroDan

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merci,
cette fois encore, la preuve, par Els de Paris, qu'un poème sous forme de chro. bien chaloupée, n'est pas la mer à boire :)
 

rv66

Escargot photographe
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Très belle chronique comme d'hab :bravo::bravo: :cool:
 

Maman26

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Merci pour cette belle entame d'année Usapiste :404318:
 

le soler

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Encore merci pour ces chroniques qu'on suit avec beaucoup de plaisir!!
Bon Any Nou à Tous :404318:
 

Els de P@ris

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ENTREZ DANS LA DA(E)NSE !

Après la danse reçue par les stars toulonnaises, où l'USAP avait vaillamment tenu le rythme endiablé du rock de Mayol cinquante minutes avant de s'effondrer et de se faire piétiner par les impitoyables varois, il fallait se remobiliser pour ce qui n'était pas forcément le partenaire de gala le plus dangereux de la saison, mais le genre d'équipe contre laquelle l'USAP n'arrive pas à trouver la bonne cadence. Depuis dimanche, la semaine avait été courte pour réviser ses gammes, avec la tête qui tournait encore et certains corps endommagés, notre soliste gallois et notre tête de pont du pack s'étant rajoutés aux autres blessés majeurs, privant l'équipe d'un bon tiers de ses cadres jugés indispensables. Face à nous se dressait donc la troupe bordelaise, si bien connue de notre entraîneur que deux de ses cadres sont appelés à rejoindre la scène catalane la saison prochaine. Un entraîneur dont chaque confrontation avec lesdits bordelais sert à lui rappeler que son ancien employeur et son ancien adjoint ne figurent vraiment plus sur la liste de ceux avec qui il danserait un slow. Mais au-delà de ces bisbilles, notre coach connaît encore très bien cette équipe, et ne savait que trop le piège qu'elle représentait : propre en conquête et excellente dans le ballet aérien, avec un capitaine de touche qu'on aura l'occasion d'apprécier l'an prochain, elle s'annonçait pénible à manœuvrer avec notre pack recomposé, et surtout amputé pour un long moment de notre spécialiste du saut... De plus, la blessure de notre première étoile nous obligeait à monter une charnière expérimentale, avec un David Mélé très convaincant le dimanche précédent, et un Gavin Hume toujours dans le rôle du couteau suisse, et rappelant les grandes heures de l'USAP sur les plus grandes scènes du pays. À noter également la première titularisation conjointe des frères Tao qui, s'ils n'ont, surtout pour le plus jeune, le physique des danseurs étoiles ou des danseurs de valser, ont le potentiel pour s'imposer dans les sauvages pogos dont le Top 14 est familier...

Dès l'entame du match, nos joueurs mettaient la main sur le ballon, paraissant soucieux, malgré le vent de face, de montrer à leurs adversaires du jours que c'était à eux de conduire le bal sur leurs terres : un premier mouvement, bien balancé se terminait hélas par une maladresse, mais les Bordelais se mettaient rapidement à la faute, donnant à notre buteur de secours l'occasion de régler la mire par deux fois, grâce en particulier à un Bertrand Guiry n'ayant pas son pareil pour embarquer le porteur du ballon dans une bourrée si langoureuse qu'il n'ose plus lâcher le ballon... Mais rapidement, les vieux démons usapistes revenaient et remettaient les Bordelais dans la danse. Premier péché mignon, l'incapacité à faire tomber le premier porteur de balle, laissant les Bordelais nous emmener dans un tango pénétrant qui permettait à l'Argentin de service de débloquer le compteur girondin. Plus largement, les lacunes défensives de notre équipe apparaissaient juste après, sur une accélération d'un Andrew Mailei qui nous avait déjà fait du mal à l'aller, où seule une transmission mal assurée privait l'UBB d'un premier essai. Mais la réplique ne tardait pas, d'abord avec un Sébastien Taofifenua bien décidé à fêter ses premiers pas sur la piste des grands, et qui pogotait joyeusement la 3e ligne adverse, puis avec une belle passe au pied qui manquait d'envoyer Richard Haughton danser le twist dans l'en-but. Hélas, seuls trois points récompensaient ce temps fort, d'autant que notre mêlée ne parvenait pas à faire valser son adversaire à proximité de sa ligne de but. Le jeune Taofifenua continuait son festival, avec une magnifique pirouette, sorte de demi-tour sans contact qui laissait sur place son partenaire, mais sans résultat faute de continuité dans le jeu, l'USAP ayant repris sa mauvaise habitude de vouloir se lancer dans de grandes envolées lyriques sans avoir cloué les avants adverses sur le parquet par un travail de l'ombre, certes loin de l'esthétique d'une chorégraphie type lac des cygnes, mais indispensable pour pouvoir exécuter pointes, pirouettes et entrechats sans se faire cabosser... La sanction tombait d'ailleurs en fin de premier acte, avec deux fautes qui permettaient aux Bordelais de revenir à hauteur. À la pause, le score n'avait rien de catastrophique, l'USAP ayant du évoluer face au vent, mais la manière ne rappelait que trop les productions approximatives dont notre équipe a pris l'habitude face aux mal-classés...

Et en effet, dès l'entame du second acte, on se doutait bien que la lumière n'allait pas venir du côté d'Aimé-Giral : malgré de belles tentatives, celles-ci ressemblaient à une salsa approximative alternant maladroitement pas en avant et pas en arrière, faute d'une adresse suffisante dans les transmissions, de choix hasardeux des uns et des autres. Fort heureusement pour nous, les Bordelais ne s'avéraient ni plus adroits, ni plus disciplinés, et avaient tendance à nous laisser mener le bal. Mais on ne sait que trop, cette année, que l'USAP a bien du mal à faire une chorégraphie correcte, même quand elle est gavée de ballons. Entre les soutiens arrivant trop tard, les portés ratés en touche, les en-avants et les transmissions dont notre Zaza national a un peu trop le secret cette année, l'USAP n'arrivait pas à décoller du sol, et à faire de ce match autre chose que de la bouillie bordelaise... Malgré tout, lorsque le talonneur très vif mais très indiscipliné de notre adversaire était renvoyé 10 minutes en coulisses, on pouvait se dire que le temps de la dernière valse était venu. Hélas, cette période de supériorité numérique, commencée par un très gros péché d'orgueil de notre capitaine, voulant emmener la mêlée bordelaise sur un pas de deux de 15 mètres alors que notre mêlée n'avait rien eu de souverain sur toute la partie, n'aboutissait sur aucun avantage décisif, une simple pénalité ne nous mettant pas à l'abri d'un coup de Trafalgar... qui ne manquait pas d'arriver à peine les Bordelais revenus à 15. Sur une touche rapidement jouée, l'arrière girondin accélérait le tempo alors que nos joueurs s'étaient décidés à défendre comme on danse une sardane, et finissait par poser ses pointes dans notre en-but, sur la première véritable attaque bordelaise. Et comme Camille Lopez montrait sa précision à son futur public, on voyait déjà en titre de l'Indep : « Bal tragique à Aimé-Giral, un club mort ». Fort heureusement, l'USAP avait hier décidé de modifier ses habitudes, qui consistaient jusque-là à laisser l'adversaire finir le spectacle à sa place. Avec comme danseur étoile du soir David Mélé, qui montrait son sang-froid par deux maîtres coups de pied, l'un qui nous remettait devant, l'autre qui scotchait nos adversaires dans leurs loges, avant de remettre une deuxième couche. On pouvait respirer, d'autant que les Bordelais tentaient une dernière samba de leur camp, mais dont le désordre équivalent au carnaval de Rio permettait à notre Gavin de sceller notre succès d'un simple double pas, privant les valeureux girondins du moindre point de bonus...

Finalement, que retenir du spectacle pénible et usant d'hier soir ? Que l'USAP ne sait décidément pas faire la java contre les équipes de bas de tableau, on le savait. Que lesdites équipes n'ont qu'à assurer leurs ballons et à proposer petits tas et tango défensif pour nous gêner, on ne le sait que trop. Après, il ne faut pas oublier que l'équipe d'hier était fortement diminuée, et que l'USAP a une réserve plus que limitée. Dans ces conditions, et face à une équipe qui gêne tous ses adversaires, nos joueurs ont quand même eu une belle réaction et ont, fait rare dans la saison, renversé une situation compromise en fin de match. Cependant, on ne peut qu'être inquiet du manque de densité et d'agressivité de nos joueurs hier soir. C'est bien d'avoir un projet de jeu ambitieux, de vouloir monter des chorégraphies élaborées, mais la plus belle combinaison se cassera les dents sur une défense qui n'a pas été fixée au préalable. Et hormis un Seb Tao très percutant et une troisième ligne très active, mais qui n'a pas la puissance pour faire de gros points de fixation, tout cela paraissait léger, y compris le grand frère Tao, très présent, mais qui ne semble pas mettre encore toute l'agressivité qu'exige ce niveau, notamment en défense. Le mal n'est pas nouveau, il va et vient selon les matches, mais on ne peut qu'espérer qu'il s'en ira pour la fin du mois, quand l'USAP dansera avec les stars clermontoises. Si ce n'est pas le cas, alors elle peut se préparer à subir un rock endiablé, à tourner, tourner, tourner pour avoir très mal à la tête à la fin... Mais l'USAP préfère souvent ce genre de partenaires, et aura deux semaines pour se préparer tranquillement, alors rien n'interdit d'y croire, pour éviter que ce match capital ne tourne au petit bal perdu !
 
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