• Rentre dans la mêlée des discussions enflammées ! :) Inscris toi en 2 minutes, et même en 10 secondes grâce à ton compte Facebook ! Les supporters t'attendent pour partager des avis ! JE M'INSCRIS ›››

Le rugby est-il devenu trop violent ?

Ousap

Passe du temps sur le forum
Inscrit
24 Juillet 2012
Messages
2 667
Réactions
507
Par David Reyrat

Publié le 07/10/2015 à 09h35

Dix-neuf rugbymen ont déjà dû quitter la Coupe du monde, victimes de graves blessures. Avec des joueurs plus puissants et des impacts plus nombreux, la limite est atteinte. Des solutions doivent rapidement être trouvées.

Et de trois qui font dix-neuf. Lundi, trois joueurs italiens ont, à leur tour, déclaré forfait pour la suite de la Coupe du monde. Une véritable hécatombe. Deux mâchoires fracturées, huit genoux gravement touchés, des pectoraux et des épaules endommagés… Le bilan est lourd. Inédit. En 2011, il y avait eu quinze forfaits sur l’ensemble de la compétition, soit 48 matchs. Là, seulement 28 rencontres ont été disputées. Pour une liste qui devrait encore s’allonger.

On achève bien les rugbymen… Trois mois d’intense préparation pour, de l’aveu même de Philippe Saint-André, les amener « à la limite ». Des joueurs professionnels plus lourds (dix kilos en plus en moyenne par rapport à 1995), plus musclés, plus rapides. Qui se rentrent dedans tels des bulldozers. Travail de sape. De démolition. Vingt ans après sa conversion au professionnalisme, le jeu a changé. Fini l’évitement, dépassé l’affrontement, on est désormais dans la collision. Taper dans le mur défensif jusqu’à ce qu’il rompe. Ou pas. Chaque équipe a ses balèzes. Pour le XV de France, c’est Mathieu Bastareaud et Louis Picamoles. Des quintaux lancés pour des impacts effrayants. Tout augmente, pas seulement les graves blessures. On ne compte plus les nez cassés, les pommettes fracturées, les commotions aux conséquences inquiétantes (voir ci-dessous).
Des affrontements se rapprochant des jeux du cirque ?

Il y a six ans, Jean-Philippe Hager, alors médecin des Bleus, tirait déjà le signal d’alarme. « On est arrivé à la limite du raisonnable au niveau de ce que les joueurs peuvent encaisser. » Il a mis du temps à être entendu. Avant cette Coupe du monde, la fédération internationale, World Rugby, a annoncé qu’elle allait enfin lancer un grand chantier : réformer les règles en profondeur pour riposter à l’évolution du jeu. « On ne peut pas concevoir un sport qui blesse, qui traumatise. Il faut que l’on soit un sport praticable par tous », a circonscrit Bernard Lapasset, le président de l’organe suprême.

Le rugby, à haut niveau, est devenu plus intense – de vingt minutes en 1987, année de la première Coupe du monde, le temps de jeu effectif a désormais doublé – et plus violent. Moins de mêlées et de touches mais toujours plus de points de rencontre. Ces fameux rucks, en particulier, ces phases où les joueurs bataillent au sol pour la possession du ballon. Pour des déblayages (un joueur se jette à pleine vitesse pour en dégommer un autre) spectaculaires, dangereux. « On a modifié les règles en mêlée, et on constate qu’il y a de moins en moins de blessures graves dans ce secteur, constate le professeur Jean-François Chermann, spécialisé dans les commotions des sportifs. Désormais, c’est cette phase de rucks qui pose problème. » Consigne a d’ailleurs d’ores et déjà été donnée aux arbitres de se montrer impitoyables envers les auteurs de charges l’épaule en avant ou de plaquages hauts…

 Ça tape fort, ça joue plus !
Pascal Papé

Cela n’empêche pas un engagement extrême des joueurs. « On s’aperçoit que ce n’est pas une Coupe du monde “à toucher”. On est dans un rugby où la dimension physique est devenue primordiale, où toutes les nations, et pas que les cinq ou six meilleures, sont bien préparées », souligne Philippe Saint-André.

Un constat partagé par Pascal Papé. « Ça tape fort, ça joue plus et il y a moins d’écart entre les grosses et les moins grosses nations. Donc ça casse plus », résume le deuxième ligne des Bleus. L’Anglais Mike Catt, quatre Coupes du monde comme joueur et désormais entraîneur adjoint du XV de la Rose, monte au soutien. « Le jeu a vraiment changé depuis mon époque, affirme le centre, retiré des joutes internationales en 2007. Le rugby n’est plus le même. C’est un sport dur, pratiqué par de véritables athlètes. »

À l’heure actuelle, les contacts sont très brutaux. C’est important de se préoccuper de la santé des joueurs
Warren Gatland, sélectionneur du Pays de Galles

Un match et une équipe ont symbolisé cet excès. Le pays de Galles a payé un lourd tribut pour sa victoire contre l’Angleterre. En quatre minutes, de la 63e à la 67e, le centre Scott Williams, genou rompu, l’ailier Hallam Amos, épaule disloquée, et l’arrière Liam Williams, commotion cérébrale, ont quitté le champ de bataille. Définitivement pour les deux premiers nommés. « C’est un tournoi difficile. Nous ne nous plaignons pas, parce qu’on le savait depuis longtemps et on se prépare depuis deux saisons pour ça. Mais il faut faire attention. À l’heure actuelle, les contacts sont très brutaux. C’est important de se préoccuper de la santé des joueurs », a rappelé Warren Gatland, le sélectionneur gallois.

Pour certains, la solution passerait par un équipement renforcé, se rapprochant des lourdes protections du football américain. Pour Jean-François Chermann, « ça n’a aucun intérêt. La seule chose qui importe, c’est la prévention. Par exemple développer les muscles protégeant le rachis cervical. » En attendant, les impacts vont se multiplier jusqu’au 31 octobre. Pour des affrontements se rapprochant parfois des jeux du cirque.
 

ginza

Passe du temps sur le forum
Inscrit
28 Juillet 2012
Messages
3 946
Réactions
820
Par David Reyrat

Publié le 07/10/2015 à 09h35

Dix-neuf rugbymen ont déjà dû quitter la Coupe du monde, victimes de graves blessures. Avec des joueurs plus puissants et des impacts plus nombreux, la limite est atteinte. Des solutions doivent rapidement être trouvées.

Et de trois qui font dix-neuf. Lundi, trois joueurs italiens ont, à leur tour, déclaré forfait pour la suite de la Coupe du monde. Une véritable hécatombe. Deux mâchoires fracturées, huit genoux gravement touchés, des pectoraux et des épaules endommagés… Le bilan est lourd. Inédit. En 2011, il y avait eu quinze forfaits sur l’ensemble de la compétition, soit 48 matchs. Là, seulement 28 rencontres ont été disputées. Pour une liste qui devrait encore s’allonger.

On achève bien les rugbymen… Trois mois d’intense préparation pour, de l’aveu même de Philippe Saint-André, les amener « à la limite ». Des joueurs professionnels plus lourds (dix kilos en plus en moyenne par rapport à 1995), plus musclés, plus rapides. Qui se rentrent dedans tels des bulldozers. Travail de sape. De démolition. Vingt ans après sa conversion au professionnalisme, le jeu a changé. Fini l’évitement, dépassé l’affrontement, on est désormais dans la collision. Taper dans le mur défensif jusqu’à ce qu’il rompe. Ou pas. Chaque équipe a ses balèzes. Pour le XV de France, c’est Mathieu Bastareaud et Louis Picamoles. Des quintaux lancés pour des impacts effrayants. Tout augmente, pas seulement les graves blessures. On ne compte plus les nez cassés, les pommettes fracturées, les commotions aux conséquences inquiétantes (voir ci-dessous).
Des affrontements se rapprochant des jeux du cirque ?

Il y a six ans, Jean-Philippe Hager, alors médecin des Bleus, tirait déjà le signal d’alarme. « On est arrivé à la limite du raisonnable au niveau de ce que les joueurs peuvent encaisser. » Il a mis du temps à être entendu. Avant cette Coupe du monde, la fédération internationale, World Rugby, a annoncé qu’elle allait enfin lancer un grand chantier : réformer les règles en profondeur pour riposter à l’évolution du jeu. « On ne peut pas concevoir un sport qui blesse, qui traumatise. Il faut que l’on soit un sport praticable par tous », a circonscrit Bernard Lapasset, le président de l’organe suprême.

Le rugby, à haut niveau, est devenu plus intense – de vingt minutes en 1987, année de la première Coupe du monde, le temps de jeu effectif a désormais doublé – et plus violent. Moins de mêlées et de touches mais toujours plus de points de rencontre. Ces fameux rucks, en particulier, ces phases où les joueurs bataillent au sol pour la possession du ballon. Pour des déblayages (un joueur se jette à pleine vitesse pour en dégommer un autre) spectaculaires, dangereux. « On a modifié les règles en mêlée, et on constate qu’il y a de moins en moins de blessures graves dans ce secteur, constate le professeur Jean-François Chermann, spécialisé dans les commotions des sportifs. Désormais, c’est cette phase de rucks qui pose problème. » Consigne a d’ailleurs d’ores et déjà été donnée aux arbitres de se montrer impitoyables envers les auteurs de charges l’épaule en avant ou de plaquages hauts…

 Ça tape fort, ça joue plus !
Pascal Papé

Cela n’empêche pas un engagement extrême des joueurs. « On s’aperçoit que ce n’est pas une Coupe du monde “à toucher”. On est dans un rugby où la dimension physique est devenue primordiale, où toutes les nations, et pas que les cinq ou six meilleures, sont bien préparées », souligne Philippe Saint-André.

Un constat partagé par Pascal Papé. « Ça tape fort, ça joue plus et il y a moins d’écart entre les grosses et les moins grosses nations. Donc ça casse plus », résume le deuxième ligne des Bleus. L’Anglais Mike Catt, quatre Coupes du monde comme joueur et désormais entraîneur adjoint du XV de la Rose, monte au soutien. « Le jeu a vraiment changé depuis mon époque, affirme le centre, retiré des joutes internationales en 2007. Le rugby n’est plus le même. C’est un sport dur, pratiqué par de véritables athlètes. »

À l’heure actuelle, les contacts sont très brutaux. C’est important de se préoccuper de la santé des joueurs
Warren Gatland, sélectionneur du Pays de Galles

Un match et une équipe ont symbolisé cet excès. Le pays de Galles a payé un lourd tribut pour sa victoire contre l’Angleterre. En quatre minutes, de la 63e à la 67e, le centre Scott Williams, genou rompu, l’ailier Hallam Amos, épaule disloquée, et l’arrière Liam Williams, commotion cérébrale, ont quitté le champ de bataille. Définitivement pour les deux premiers nommés. « C’est un tournoi difficile. Nous ne nous plaignons pas, parce qu’on le savait depuis longtemps et on se prépare depuis deux saisons pour ça. Mais il faut faire attention. À l’heure actuelle, les contacts sont très brutaux. C’est important de se préoccuper de la santé des joueurs », a rappelé Warren Gatland, le sélectionneur gallois.

Pour certains, la solution passerait par un équipement renforcé, se rapprochant des lourdes protections du football américain. Pour Jean-François Chermann, « ça n’a aucun intérêt. La seule chose qui importe, c’est la prévention. Par exemple développer les muscles protégeant le rachis cervical. » En attendant, les impacts vont se multiplier jusqu’au 31 octobre. Pour des affrontements se rapprochant parfois des jeux du cirque.

Ce sont les gens de l'hémisphère sud qui ont fortement influencé le Board pour faire évoluer les règles dans ce sens. Il faudra attendre le décès brutal d'un joueur lors d'un match international télévisé pour revenir à quelque chose de plus censé, c'est à dire un jeu où l'adresse et l'évitement passeront avant la force et l'affrontement bestial, comme seules techniques de jeu. On reverra alors le "french-flair" pour succéder au "souffle du buffle" ...
 

Christophe

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
26 Juillet 2012
Messages
6 167
Réactions
4 716
les 3 exemples gallois ne sont pas directement liés à l'évolution du jeu et à un rugby violent.

l'un se ruine l'épaule en rafutant, l'autre ne fait le genou et le 3 ème c'est un coup de pompe involontaire d'un autre joueur.

Pour moi ce sont les commotions cérébrales qui posent problème. ça tape plus fort et plus souvent.

Donc s'il faut chercher des solutions faut porter un regard particulier sur les phases de placage et de ruck !

je suis les matchs de cadets et juniors et je dois dire que je suis déjà bien espanté des chocs et des KO que j'y vois, presque à chaque match ! ça va vite, ça tape fort, ça s'enlève pas... ça fait peur.
 

Néthou

USAPiste impliqué
Inscrit
29 Août 2012
Messages
524
Réactions
3
Mais tout est considéré comme violent aujourd'hui;le rugby;les relations sociales;le climat,les mots,les mots surtout et les idées. La féminisation est en route ,pour le meilleur et pour le pire.
Reste une solution interdire le rugby et le sport en général,meme la pétanque ,hier il y a eu des incidents pendant une partie de pétanque ;allez interdit ,violent.Interdire les syndicats,on a molesté des dirigeants d'Air france ,allez interdits les syndicats,.Interdire la pluie,non mais alors,marre des inondations.Interdire les bagnoles ,ça pollue apres il pleut ,innondations ,accidents ,allez interdit tout ça ,a pied.Interdire les mots ,pas tous faut pas deconner quand meme ça peut servir.Interdire les idées ,non mais c'est quoi cette idée de réfléchir.Je t'en foutrai moi,regarde la télé et ferme ta gueule.
Même la réponse de Maury en devient violente, c'est dire...
Mais bon, on va pas l'interdire, lui, ce serait peine perdue.

(Sinon Maury, pour ta phrase mise en gras, tu peux me dire le rapport avec la Coupe du Monde de rugby ? La féminisation en général, je veux bien à la rigueur, mais depuis 15 jours que je regarde les matchs de la compétition, comment dire ? C'est pas flagrant, quoi... mrgreen)
 

Néthou

USAPiste impliqué
Inscrit
29 Août 2012
Messages
524
Réactions
3
Mais alors, tu te situes comment ? Je dois dire que tu m'as toujours intrigué ... :6775:
Sur un terrain ?
Entre les deux.

Mes piliers, je veux dire...

Et les femmes, je suis contre.
Tout contre (*).


(*): c'est pas moi qui l'ai trouvée, celle-là, c'est de Guitry
 

Hcupisant

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
26 Juillet 2012
Messages
5 787
Réactions
2 342
Mais tout est considéré comme violent aujourd'hui;le rugby;les relations sociales;le climat,les mots,les mots surtout et les idées .La féminisation est en route ,pour le meilleur et pour le pire.

L'IRB a ouvert grand les portes aux théoriciens de la violence dans le rugby : ça donne le "jeu" sud-africain.

Avant on avait Béziers... qui utilisait des initiatives individuelles ponctuellement, plutôt qu'une préméditation collective. mrgreen
 

Néthou

USAPiste impliqué
Inscrit
29 Août 2012
Messages
524
Réactions
3
Je sais tout ça peut paraitre trés eloigné du problème de la violence dans le rugby(mais le terme violence est il le plus adéquat?)
Un peu éloigné, oui me semble-t-il.
Par contre tu as raison de mettre en question le mot "violence". La violence, ça sous-entend un acte volontaire. Les joueurs actuels ne sont pas plus "volontairement" violents qu'auparavant. Simplement ils sont plus lourds, plus rapides, et à l'impact, ça fait plus mal.
Les règles du jeu ne se "féminisent" pas ni ne deviennent plus molles, elles s'adaptent au jeu; et elles le font dans un but de protection du joueur.
Pas parce qu'ils sont devenus plus "mous", mais parce que dans une société devenue au contraire plus dure (et même violente !), on n'accepte plus l'erreur, et il faut nécessairement des responsables. D'où la couverture audiovisuelle "chirurgicale" des matchs, la mise en cause de l'arbitre qui n'a plus le droit de se tromper, le manichéïsme dans l'analyse des matchs. Pour telle faute, telle sanction, et automatiquement. On oublie qu'un arbitre s'adapte au match, au jeu, à sa fluidité, au contexte. Sans tomber dans le n'importe quoi, il a le droit de ne pas verser dans ce piège, de ne pas consulter systématiquement la vidéo s'il est sûr de lui, de ne pas sanctionner systématiquement et de faire plutôt de la pédagogie. D'être intelligent, quoi...
 

Drexciya

USAPiste sérieux
MEMBRE PREMIUM
Inscrit
25 Juillet 2012
Messages
1 277
Réactions
1 129
J'ajoute que l'attrait de plus en plus de jeunes occidentaux pour d'autres civilisations considérées comme plus "viriles",moins protectrices mais plus transcendantales,s'explique aussi en partie par ce que je dénonce.Mais pardon si tu penses qu'il s'agit d'élucubrations
Donc selon toi, à cause des allocs et la sécu qui font qu'on est une société trop "safe", certains vont faire le djihad en Syrie faute d'aventure.
Pourtant, la grosse dame blonde elle disait que les arabes ils venaient en France pour les allocs et cette fameuse sécu.

Foutez-vous d'accord nom de nom !
 
Haut Bas