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"Je suis le rugbyman masqué" #1 : "Combien de fois je me suis soûlé"
Dans un livre* à paraître le 11 juin, un joueur raconte les coulisses du rugby professionnel. Le Point.fr vous en propose des extraits en exclusivité.
- Par Le Point.fr
À quatre mois de la prochaine Coupe du monde de rugby, Je suis le rugbyman masqué, plongée dans les coulisses du rugby français va faire couler beaucoup d’encre. L’ouvrage sera publié le 11 juin prochain aux éditions Hugo Sport. Un joueur confirmé, proche de la retraite, y dévoile en effet l’envers du décor, lui qui a connu une carrière animée : le "rugbyman masqué" a défendu les couleurs d’un club aux portes de la relégation, a parfois porté le maillot de l’équipe de France et a surtout assisté à la transformation d’un sport qui n’a eu de cesse de se professionnaliser. Il évoque longuement le rapport avec les entraîneurs, le public et les dirigeants, mais aussi des sujets plus tabous comme la peur de certaines confrontations, la drogue ou la sexualité. En exclusivité, Le Point.fr vous propose de découvrir certains des extraits les plus croustillants de ce livre. Pour commencer, voici la conclusion de l’ouvrage. Le rugbyman masqué s’adresse à ses enfants sans détour, revient sur sa carrière et sur tout ce qui fait les joies du monde de l’ovalie. Décapant.
"Un monde désespérant et à hurler de rire" (p. 226) :
"Je ne sais pas si mes enfants joueront au rugby, je ne les forcerai pas, mais si c’est le cas, je resterai le rugbyman masqué. Je ne leur dirai pas combien de fois j’ai montré mon cul en public, combien de fois je me suis envoyé en l’air, combien de fois je me suis soûlé, combien de fois j’ai eu peur, combien de fois mes coéquipiers m’ont sauvé de dérapages incontrôlés. Combien de kilos de fonte j'ai soupesés, combien de tours de terrain j'ai effectués.
Je leur laisserai découvrir comment il est possible que des gens si dissemblables puissent former un monde désespérant et à hurler de rire à la fois, un monde tellement attachant aussi. Je dois au rugby d'avoir pu construire ma vie d'homme au-delà du simple geste sportif. C'est tout le charme de ce sport. Le rugby est un mélange de traditions et de modernité qui ne s'amalgament jamais tout à fait. Toutes les générations ont connu ça. Mais, à la fin, quand je serai devenu un vieux dirigeant sucrant les fraises au milieu de jeunes joueurs en smoking, je surveillerai les plus cons, ceux qui n’ont qu’une idée : se barrer pour aller picoler et draguer les filles. Je les surveillerai pour qu’ils ne se prennent pas pour des stars.
Sinon, ils auront affaire à moi. Et le lendemain, ils auront une sacrée gueule de bois."
Dans un livre* à paraître le 11 juin, un joueur raconte les coulisses du rugby professionnel. Le Point.fr vous en propose des extraits en exclusivité.
- Par Le Point.fr
À quatre mois de la prochaine Coupe du monde de rugby, Je suis le rugbyman masqué, plongée dans les coulisses du rugby français va faire couler beaucoup d’encre. L’ouvrage sera publié le 11 juin prochain aux éditions Hugo Sport. Un joueur confirmé, proche de la retraite, y dévoile en effet l’envers du décor, lui qui a connu une carrière animée : le "rugbyman masqué" a défendu les couleurs d’un club aux portes de la relégation, a parfois porté le maillot de l’équipe de France et a surtout assisté à la transformation d’un sport qui n’a eu de cesse de se professionnaliser. Il évoque longuement le rapport avec les entraîneurs, le public et les dirigeants, mais aussi des sujets plus tabous comme la peur de certaines confrontations, la drogue ou la sexualité. En exclusivité, Le Point.fr vous propose de découvrir certains des extraits les plus croustillants de ce livre. Pour commencer, voici la conclusion de l’ouvrage. Le rugbyman masqué s’adresse à ses enfants sans détour, revient sur sa carrière et sur tout ce qui fait les joies du monde de l’ovalie. Décapant.
"Un monde désespérant et à hurler de rire" (p. 226) :
"Je ne sais pas si mes enfants joueront au rugby, je ne les forcerai pas, mais si c’est le cas, je resterai le rugbyman masqué. Je ne leur dirai pas combien de fois j’ai montré mon cul en public, combien de fois je me suis envoyé en l’air, combien de fois je me suis soûlé, combien de fois j’ai eu peur, combien de fois mes coéquipiers m’ont sauvé de dérapages incontrôlés. Combien de kilos de fonte j'ai soupesés, combien de tours de terrain j'ai effectués.
Je leur laisserai découvrir comment il est possible que des gens si dissemblables puissent former un monde désespérant et à hurler de rire à la fois, un monde tellement attachant aussi. Je dois au rugby d'avoir pu construire ma vie d'homme au-delà du simple geste sportif. C'est tout le charme de ce sport. Le rugby est un mélange de traditions et de modernité qui ne s'amalgament jamais tout à fait. Toutes les générations ont connu ça. Mais, à la fin, quand je serai devenu un vieux dirigeant sucrant les fraises au milieu de jeunes joueurs en smoking, je surveillerai les plus cons, ceux qui n’ont qu’une idée : se barrer pour aller picoler et draguer les filles. Je les surveillerai pour qu’ils ne se prennent pas pour des stars.
Sinon, ils auront affaire à moi. Et le lendemain, ils auront une sacrée gueule de bois."