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La Chronique d'Els de P@ris : CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE ? (USAP-RCT, 25e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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Le jour où l’USAP et ses supporters allaient être abattus, ils s’étaient levés pour aller à Barcelone, au café Six, ou partout ailleurs, pour se retrouver et communier en ce week-end si approprié pour cet exercice.
Tous savaient que l’équation était simple, qu’il fallait renverser la montagne toulonnaise pour échapper au meurtre que les frères Oyonnaxiens et Bayonnais nous promettaient au moindre faux-pas. La promesse desdits frères fut tenue en deux temps et deux nuls à la sirène, d’abord du côté de Charles-Mathon par la grâce d’un Lionel Beauxis au pied tordu, puis plus tard du côté de Lesdiguières, Bustos Moyano plantant son poignard dans nos côtes déjà ben meurtries.
Entre temps, nos joueurs s’étaient faits passer par les armes, laissant l’USAP à 90 % dans la fosse de la Pro D2 après plus d’un siècle de présence ininterrompue dans l’élite, cent ans tout juste après le premier bouclier, 5 ans à peine après le dernier… Ne restait qu’à constater l’ampleur du désastre, et à se traîner en ce triste week-end pascal (jusque dans la météo), se demandant comment ce village USAP fondé aux temps glorieux du rugby français avait pu s’effondrer sans prophétie, sans même qu’on ait le temps de s’en rendre compte ou presque…

Comment en est-on arrivé là, pourrait-on se dire ? Alors bien sûr il y eut cet après-midi pascal, où l’USAP avait donné rendez-vous à ses supporters du côté de Barcelone, là où elle a écrit de belles pages de son histoire, notamment contre ce RCT. Déjà, était-ce le meilleur choix de jouer un match de la muerte dans cette belle enceinte, mais bien grande et peu adaptée au rugby ? Déjà que la furia d’Aimé-Giral n’est plus ce qu’elle était, les Varois ne risquaient pas de se sentir comme les proies d’une révolution quelconque… La poignée d’euros récupérées valait-elle de prendre le risque ? En de telles circonstances, connues depuis un moment, on était en droit de se questionner.

Que dire de cette partie, sinon qu’elle fut tellement à l’image de cette saison ? La retransmission télévisuelle s’ouvrait sur un discours sévèrement burné de notre capitaine, qu’on ne demandait qu’à croire, mais qui semblait sonner moins fort que celui d’un Thibault Lassalle du côté d’Oyonnax. Peut-être d’avoir entendu le manager dire que les valeurs l’emmerdaient, et qu’on s’en sortirait par le jeu, ce qui, face à une armada toulonnaise qui faisait tourner devant mais pas du tout derrière, aurait pu paraître drôle en d’autres circonstances… On savait de toute façon que le sort du match résidait plutôt dans les mains varoises, et que nos protégés auraient bien du mal à résister aux vagues si le vent de la Rade se décidait à souffler… Restait à rêver de retrouver un esprit de combat digne de Narbonne 2000 ou Jean Bouin 2008, avec en ligne de mire un Virgile Bruni titulaire à qui il serait bon de faire comprendre qu’on ne nous plante pas impunément…
Dès le début du match, on pouvait au moins se féliciter de voir que nos petits révoltés du village catalan tomberaient les armes à la main face à l’armada en uniforme rouge et noir. La combativité sur les rucks, où Pedro pouvait se sentir un peu moins seul qu’à l’accoutumée, faisait même plaisir à voir.
Mais derrière cette envie, pointaient bien vite les béantes lacunes de l’équipe : une mêlée qui tangue, et une volonté de jouer les ballons à tout-va, qu’ils soient bons ou mauvais, sans chercher à presser la défense toulonnaise, sans chercher à marquer leur adversaire. Et qu’on ne nous dise pas que l’USAP n’avait pas les moyens physiques pour ce type de jeu, qui n’est pas beaucoup moins fatigant que celui d’envoyer du jeu à tous les coins du terrain.
Alors bien sûr, le très bel essai marqué par Geoffrey Michel, ainsi que la superbe inspiration de Lifeimi Mafi envoyant Guilhem Guirado en dame pouvaient faire croire à l’impossible, et montrer encore tout le potentiel de cette équipe. Mais à chaque fois, ces réalisations ne permettaient à nos joueurs que de recoller au score, Toulon n’ayant aucun mal à se sortir de notre pressing et à scorer à chaque fois qu’il en avait envie : d’abord par Michalak, puis, tout un symbole, par un Bruni qui s’est promené toute la partie. Quel contraste quand on voit le traitement subi par Rory Kockott du côté de Mayol dans des circonstances voisines…
L’USAP commençait à tirer la langue, et chaque offensive toulonnaise ressemblait à un coup de couteau chaud dans du beurre, avec comme d’habitude nos joueurs défendant en reculant, et se trouvant totalement hors de position au premier renversement de jeu correctement effectué. Bruni en avait profité, David Smith était à deux doigts de Mjekevu de le faire, et c’était à Steffon Armitage de nous asséner un coup terrible à la sirène quand, sur un départ en mêlée tout ce qu’il y a de plus simple, il se retrouvait face au pauvre Richard Haughton qu’il envoyer voler come un fétu de paille. La pause arrivait, et l’USAP était déjà à moitié exsangue et à genoux…
On ne va pas passer des lignes et des lignes à faire le procès-verbal d’un second acte qui prenait des allures d’exécution sommaire, après, 10 minutes vaguement équilibrée où on avait à peine la force de faire semblant d’y croire. Puis l’inexorable arrivait en deux temps par un Rudi Wulf se promenant dans notre défense par deux fois, d’abord tout en puissance, puis suite à une séquence dont la facilité faisait au moins aussi mal que le résultat.
L’USAP était menée 21-43 dans un match pour la survie à domicile, avec un adversaire marquant ses essais en marchant et en rigolant. Ce simple constat était déjà du domaine de l’insulte. Difficile pourtant d’incriminer des joueurs qui continuaient à se battre, même s’ils le faisaient armés de sabres de mousse… Mjekevu trouvait la récompense de son abnégation défensive et Hook nous ramenait près du bonus défensif, mais le RCT remettait les choses dans l’ordre d’une pénalité, laissant au coup de sifflet final un stade, un club et un peuple dans la désolation…

Sur le match, que rajouter ? L’incontestable supériorité toulonnaise fait bien évidemment dire que ce n’est pas en ce samedi de Pâques que l’USAP a scellé son destin. Dès la publication du calendrier, on savait bien qu’on devrait avoir fait le plein avant ces deux matches. Bon, à l’époque, c’était en prévision des phases finales qu’on faisait ce constat, ce qui rend la pilule encore plus amère.. Alors, comment autopsier ce désastre ?
Bien sûr, le problème n’est pas nouveau, et on avait bien senti le vent du boulet il y a deux ans à peine. Bien sûr, l’USAP n’a pas été épargnée par la malchance cette année, avec toutes ces blessures concernant des joueurs majeurs, ces matches perdus d’un rien (encore que… la cruelle défaite contre le Stade Français ne fut-elle pas compensée par les victoires ô combien chanceuses contre Toulouse ou Bayonne ?). Mais finalement, ne doit-on pas cela au fait que l’USAP, depuis son titre, s’est prise pour une autre, et a fini par oublier ce qui en a toujours fait un club à part, qui a su échapper à nombre de tempêtes ?
D’abord sur l’après-titre de 2009. Non pas que l’USAP s’est alors prise pour un grand club, elle l’est, elle l’était plus que jamais. Mais nos dirigeants ont sans doute trop cru que les choses étaient arrivées, qu’il n’y aurait qu’à gérer le travail de fond de l’équipe précédente, en y ajoutant un petit plus tel que celui qui nous avait mené au Bouclier. Hélas, cela calait mal dans un moment où les nouveaux riches du rugby sortaient une artillerie qui faisait passer un Max Guazzini pour un dinosaure… À ce titre, le parallèle avec le BO est assez édifiant, et sans l’arrivée tardive de François Rivière, le destin du club aurait été scellé depuis longtemps. Peut-être qu’il n’y avait rien à faire, mais d’autres clubs montrent qu’il n’est pas de fatalité en la matière…
Mais plus encore, cette année, l’USAP s’est prise pour une autre sur le plan du jeu. Qu’on adhère ou qu’on adhère pas aux idées de notre manager, c’est une chose. Il n’est pas non plus question de rentrer dans des débats sur la catalanité de l’effectif qui sentent un peu le rance : parmi les plus grands usapistes qu’il nous a été donné de voir, Greg Le Corvec, Perry Freshwater ou Rimas alvarez-Kairelis n’ont pas connu le Roussillon avant l’âge d’homme. Et du côté d’Oyo ou de Brive, les Français, et plus encore les régionaux de l’étape, ne sont pas légion…
Par contre, la culture d’un club, c’est autre chose… Et là, l’attitude du staff a confiné à l’aveuglement, pour rester poli : on ne peut pas construire un projet en faisant abstraction de tout ce qui a fait la force d’une équipe pendant des années. Et plus encore, de ne pas respecter les bases de ce jeu, qui commence par le jeu d’avants, et par la volonté de se sacrifier pour le copain. Contre Toulon, on n’a pas vu de joueurs qui trichaient, on a vu des joueurs qui se battaient, mais qui se battaient tous seuls, sans repères collectifs, sans cadre. Là encore, la comparaison avec Oyo, Brive, Grenoble, aux moyens pourtant moindres, est cruelle. Et s’il n’y avait qu’un exemple de tout cela à ressortir, ce serait bien sûr la défense, acte collectif par excellence, première force de l’équipe pendant des années devenue sa plus grande faiblesse…
Et parmi les questions qui se posent à notre staff, cette incapacité à créer un groupe, et à sortir de ce projet d’une ambition démesurée passe avant tout. Penser qu’on allait s’en sortir en envoyant du jeu dans tous les coins face à un RCT qui a calmé des équipes au volume aussi grand que le Leinster, ou dans une moindre mesure l’UBB chez elle, montrait bien le mélange de suffisance et de déni qui habitait ce groupe. Bayonne, Brive, Oyo, Grenoble, savaient dès le début de saison qu’il fallait regarder en bas et mettre ensemble les mains dans le cambouis. Grenoble a failli le payer pour l’avoir oublié dans l’euphorie de victoires aussi héroïques que chanceuses. C’est à se demander si l’USAP l’a compris. En rugby, ce genre de choses ne pardonne jamais.

Alors, cette chute est-elle un accident, ou l’aboutissement accéléré d’une prophétie inéluctable ? Pâques marquera-t-elle la fin de l’USAP, le début de cent ans de solitude, après non pas 6 générations, mais 7 Boucliers ? Ou marquera-t-elle le début de la rédemption et de la résurrection, que ce soit dans 15 jours pour un miracle qui ferait augmenter très fortement les voyages Perpignan-Lourdes cet été, ou l’année prochaine de l’étage en dessous, comme nombre de clubs ont pu le faire ? Comme souvent, il est à la fois question d’organisation, d’esprit et de foi. Pour les deux premières parties, cela appartient au club. Pour la dernière, cela appartient aux supporters qui, même en Pro D2, seront prêts à suivre leur équipe chérie, pour peu qu’elle arrête de se prendre pour une autre, et retrouve ce qui en a fait un club à part. Alors, nous pourrons redresser la tête et refaire de l’USAP un monument redouté du rugby français !
 

Carança

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Garcia Marquez, sors de ce corps !
Tu as raison, seul le mythe et la magie nous sortiront de la mouise.
Vite. Un exorciste. Et dans le pire des cas, une année de solitude, pas plus.
Bravo pour ce rapprochement qui nous donne de la hauteur.
 

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Le méchant "chef" de ce forum
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Canohès
merci...
 

mimosa66

USAPiste convaincu
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Le jour où l’USAP et ses supporters allaient être abattus, ils s’étaient levés pour aller à Barcelone, au café Six, ou partout ailleurs, pour se retrouver et communier en ce week-end si approprié pour cet exercice.
Tous savaient que l’équation était simple, qu’il fallait renverser la montagne toulonnaise pour échapper au meurtre que les frères Oyonnaxiens et Bayonnais nous promettaient au moindre faux-pas. La promesse desdits frères fut tenue en deux temps et deux nuls à la sirène, d’abord du côté de Charles-Mathon par la grâce d’un Lionel Beauxis au pied tordu, puis plus tard du côté de Lesdiguières, Bustos Moyano plantant son poignard dans nos côtes déjà ben meurtries.
Entre temps, nos joueurs s’étaient faits passer par les armes, laissant l’USAP à 90 % dans la fosse de la Pro D2 après plus d’un siècle de présence ininterrompue dans l’élite, cent ans tout juste après le premier bouclier, 5 ans à peine après le dernier… Ne restait qu’à constater l’ampleur du désastre, et à se traîner en ce triste week-end pascal (jusque dans la météo), se demandant comment ce village USAP fondé aux temps glorieux du rugby français avait pu s’effondrer sans prophétie, sans même qu’on ait le temps de s’en rendre compte ou presque…

Comment en est-on arrivé là, pourrait-on se dire ? Alors bien sûr il y eut cet après-midi pascal, où l’USAP avait donné rendez-vous à ses supporters du côté de Barcelone, là où elle a écrit de belles pages de son histoire, notamment contre ce RCT. Déjà, était-ce le meilleur choix de jouer un match de la muerte dans cette belle enceinte, mais bien grande et peu adaptée au rugby ? Déjà que la furia d’Aimé-Giral n’est plus ce qu’elle était, les Varois ne risquaient pas de se sentir comme les proies d’une révolution quelconque… La poignée d’euros récupérées valait-elle de prendre le risque ? En de telles circonstances, connues depuis un moment, on était en droit de se questionner.

Que dire de cette partie, sinon qu’elle fut tellement à l’image de cette saison ? La retransmission télévisuelle s’ouvrait sur un discours sévèrement burné de notre capitaine, qu’on ne demandait qu’à croire, mais qui semblait sonner moins fort que celui d’un Thibault Lassalle du côté d’Oyonnax. Peut-être d’avoir entendu le manager dire que les valeurs l’emmerdaient, et qu’on s’en sortirait par le jeu, ce qui, face à une armada toulonnaise qui faisait tourner devant mais pas du tout derrière, aurait pu paraître drôle en d’autres circonstances… On savait de toute façon que le sort du match résidait plutôt dans les mains varoises, et que nos protégés auraient bien du mal à résister aux vagues si le vent de la Rade se décidait à souffler… Restait à rêver de retrouver un esprit de combat digne de Narbonne 2000 ou Jean Bouin 2008, avec en ligne de mire un Virgile Bruni titulaire à qui il serait bon de faire comprendre qu’on ne nous plante pas impunément…
Dès le début du match, on pouvait au moins se féliciter de voir que nos petits révoltés du village catalan tomberaient les armes à la main face à l’armada en uniforme rouge et noir. La combativité sur les rucks, où Pedro pouvait se sentir un peu moins seul qu’à l’accoutumée, faisait même plaisir à voir.
Mais derrière cette envie, pointaient bien vite les béantes lacunes de l’équipe : une mêlée qui tangue, et une volonté de jouer les ballons à tout-va, qu’ils soient bons ou mauvais, sans chercher à presser la défense toulonnaise, sans chercher à marquer leur adversaire. Et qu’on ne nous dise pas que l’USAP n’avait pas les moyens physiques pour ce type de jeu, qui n’est pas beaucoup moins fatigant que celui d’envoyer du jeu à tous les coins du terrain.
Alors bien sûr, le très bel essai marqué par Geoffrey Michel, ainsi que la superbe inspiration de Lifeimi Mafi envoyant Guilhem Guirado en dame pouvaient faire croire à l’impossible, et montrer encore tout le potentiel de cette équipe. Mais à chaque fois, ces réalisations ne permettaient à nos joueurs que de recoller au score, Toulon n’ayant aucun mal à se sortir de notre pressing et à scorer à chaque fois qu’il en avait envie : d’abord par Michalak, puis, tout un symbole, par un Bruni qui s’est promené toute la partie. Quel contraste quand on voit le traitement subi par Rory Kockott du côté de Mayol dans des circonstances voisines…
L’USAP commençait à tirer la langue, et chaque offensive toulonnaise ressemblait à un coup de couteau chaud dans du beurre, avec comme d’habitude nos joueurs défendant en reculant, et se trouvant totalement hors de position au premier renversement de jeu correctement effectué. Bruni en avait profité, David Smith était à deux doigts de Mjekevu de le faire, et c’était à Steffon Armitage de nous asséner un coup terrible à la sirène quand, sur un départ en mêlée tout ce qu’il y a de plus simple, il se retrouvait face au pauvre Richard Haughton qu’il envoyer voler come un fétu de paille. La pause arrivait, et l’USAP était déjà à moitié exsangue et à genoux…
On ne va pas passer des lignes et des lignes à faire le procès-verbal d’un second acte qui prenait des allures d’exécution sommaire, après, 10 minutes vaguement équilibrée où on avait à peine la force de faire semblant d’y croire. Puis l’inexorable arrivait en deux temps par un Rudi Wulf se promenant dans notre défense par deux fois, d’abord tout en puissance, puis suite à une séquence dont la facilité faisait au moins aussi mal que le résultat.
L’USAP était menée 21-43 dans un match pour la survie à domicile, avec un adversaire marquant ses essais en marchant et en rigolant. Ce simple constat était déjà du domaine de l’insulte. Difficile pourtant d’incriminer des joueurs qui continuaient à se battre, même s’ils le faisaient armés de sabres de mousse… Mjekevu trouvait la récompense de son abnégation défensive et Hook nous ramenait près du bonus défensif, mais le RCT remettait les choses dans l’ordre d’une pénalité, laissant au coup de sifflet final un stade, un club et un peuple dans la désolation…

Sur le match, que rajouter ? L’incontestable supériorité toulonnaise fait bien évidemment dire que ce n’est pas en ce samedi de Pâques que l’USAP a scellé son destin. Dès la publication du calendrier, on savait bien qu’on devrait avoir fait le plein avant ces deux matches. Bon, à l’époque, c’était en prévision des phases finales qu’on faisait ce constat, ce qui rend la pilule encore plus amère.. Alors, comment autopsier ce désastre ?
Bien sûr, le problème n’est pas nouveau, et on avait bien senti le vent du boulet il y a deux ans à peine. Bien sûr, l’USAP n’a pas été épargnée par la malchance cette année, avec toutes ces blessures concernant des joueurs majeurs, ces matches perdus d’un rien (encore que… la cruelle défaite contre le Stade Français ne fut-elle pas compensée par les victoires ô combien chanceuses contre Toulouse ou Bayonne ?). Mais finalement, ne doit-on pas cela au fait que l’USAP, depuis son titre, s’est prise pour une autre, et a fini par oublier ce qui en a toujours fait un club à part, qui a su échapper à nombre de tempêtes ?
D’abord sur l’après-titre de 2009. Non pas que l’USAP s’est alors prise pour un grand club, elle l’est, elle l’était plus que jamais. Mais nos dirigeants ont sans doute trop cru que les choses étaient arrivées, qu’il n’y aurait qu’à gérer le travail de fond de l’équipe précédente, en y ajoutant un petit plus tel que celui qui nous avait mené au Bouclier. Hélas, cela calait mal dans un moment où les nouveaux riches du rugby sortaient une artillerie qui faisait passer un Max Guazzini pour un dinosaure… À ce titre, le parallèle avec le BO est assez édifiant, et sans l’arrivée tardive de François Rivière, le destin du club aurait été scellé depuis longtemps. Peut-être qu’il n’y avait rien à faire, mais d’autres clubs montrent qu’il n’est pas de fatalité en la matière…
Mais plus encore, cette année, l’USAP s’est prise pour une autre sur le plan du jeu. Qu’on adhère ou qu’on adhère pas aux idées de notre manager, c’est une chose. Il n’est pas non plus question de rentrer dans des débats sur la catalanité de l’effectif qui sentent un peu le rance : parmi les plus grands usapistes qu’il nous a été donné de voir, Greg Le Corvec, Perry Freshwater ou Rimas alvarez-Kairelis n’ont pas connu le Roussillon avant l’âge d’homme. Et du côté d’Oyo ou de Brive, les Français, et plus encore les régionaux de l’étape, ne sont pas légion…
Par contre, la culture d’un club, c’est autre chose… Et là, l’attitude du staff a confiné à l’aveuglement, pour rester poli : on ne peut pas construire un projet en faisant abstraction de tout ce qui a fait la force d’une équipe pendant des années. Et plus encore, de ne pas respecter les bases de ce jeu, qui commence par le jeu d’avants, et par la volonté de se sacrifier pour le copain. Contre Toulon, on n’a pas vu de joueurs qui trichaient, on a vu des joueurs qui se battaient, mais qui se battaient tous seuls, sans repères collectifs, sans cadre. Là encore, la comparaison avec Oyo, Brive, Grenoble, aux moyens pourtant moindres, est cruelle. Et s’il n’y avait qu’un exemple de tout cela à ressortir, ce serait bien sûr la défense, acte collectif par excellence, première force de l’équipe pendant des années devenue sa plus grande faiblesse…
Et parmi les questions qui se posent à notre staff, cette incapacité à créer un groupe, et à sortir de ce projet d’une ambition démesurée passe avant tout. Penser qu’on allait s’en sortir en envoyant du jeu dans tous les coins face à un RCT qui a calmé des équipes au volume aussi grand que le Leinster, ou dans une moindre mesure l’UBB chez elle, montrait bien le mélange de suffisance et de déni qui habitait ce groupe. Bayonne, Brive, Oyo, Grenoble, savaient dès le début de saison qu’il fallait regarder en bas et mettre ensemble les mains dans le cambouis. Grenoble a failli le payer pour l’avoir oublié dans l’euphorie de victoires aussi héroïques que chanceuses. C’est à se demander si l’USAP l’a compris. En rugby, ce genre de choses ne pardonne jamais.

Alors, cette chute est-elle un accident, ou l’aboutissement accéléré d’une prophétie inéluctable ? Pâques marquera-t-elle la fin de l’USAP, le début de cent ans de solitude, après non pas 6 générations, mais 7 Boucliers ? Ou marquera-t-elle le début de la rédemption et de la résurrection, que ce soit dans 15 jours pour un miracle qui ferait augmenter très fortement les voyages Perpignan-Lourdes cet été, ou l’année prochaine de l’étage en dessous, comme nombre de clubs ont pu le faire ? Comme souvent, il est à la fois question d’organisation, d’esprit et de foi. Pour les deux premières parties, cela appartient au club. Pour la dernière, cela appartient aux supporters qui, même en Pro D2, seront prêts à suivre leur équipe chérie, pour peu qu’elle arrête de se prendre pour une autre, et retrouve ce qui en a fait un club à part. Alors, nous pourrons redresser la tête et refaire de l’USAP un monument redouté du rugby français !

qu'en des termes galants ces choses sont dites..............
 

catalan92

Passe du temps sur le forum
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me fait penser a ce dessin

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le soler

USAPiste sérieux
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Merci pour cette belle, bien que triste et objective, chronique.
 

Cata'tonique

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[MENTION=369]Els de P@ris[/MENTION] : pourquoi ne pas reprendre ta rubrique en Pro D2. Elle me manque ;)
 
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