Consommation, culture : le cannabis florissant en Catalogne
La Catalogne compte 400 clubs de fumeurs, et les plantations massives se multiplient. Etat des lieux d'un phénomène qui prospère sur le terreau de la crise.
Au Raval - vieux quartier de Barcelone, plus connu sous le nom Barrio Chino- les clubs de fumeurs de marihuana prolifèrent : 70 sont inscrits au registre officiel du ministère de la justice de la Generalitat, et certains comptent jusqu'à 5 000 membres... Au point que des voisins du rez-de-chaussée de l'immeuble du 6 de la rue Marquès de Barberà, fréquenté par les amateurs de joints et situé à quelques centaines de mètres de la Rambla et du Liceu, ont décidé d'afficher leur colère sur leurs balcons. Pas contre la consommation de cette drogue douce, mais contre la prolifération de clubs dans leur quartier. Leur avocat, Ignasi Agulló, signale qu'en neuf mois, six locaux ont ouvert dans les rues adjacentes. Surtout, ils protestent contre l'agglomération de fumeurs, qui fréquentent le local juste pour fumer, alors que le règlement exige d'être adhérent, ce qui nécessite une présentation par deux autres membres. Or, les habitants de l'immeuble assurent que les touristes défilent à toute heure. En octobre, un échange de coups de feu, qui a fait deux blessés, au cours d'un vol perpétré dans l'un des clubs, n'a pas arrangé les choses.
La tentation d’un village
Le marché du cannabis cultivé sur place est si florissant, que le maire d’un village de la région de Tarragone avait annoncé, il y a un an et demi, qu’il voulait se lancer dans cette voie pour aider ses administrés à sortir de la crise. Il avait signé un contrat de 30 mois avec une association barcelonaise de cannabis (Associació Cannàbica Barcelonesa d’Autoconsum), qui avait avancé 30 000 euros sur la production. La municipalité aurait engrangé environ1,2 millions d’euros au terme du contrat. Mais la délégation du gouvernement espagnol à Tarragone ayant traîné la municipalité en justice, le projet a fait long feu.
La Catalogne compte en ce moment quelque 400 clubs de fumeurs de marihuana - dont la moitié à Barcelone - et environ 165 000 membres, selon la Fédération d'associations de cannabis auto-régulées de Catalogne (Fedcac). Ils sont censés servir de centres thérapeutiques privés, sans but lucratif. En fait, un tiers fume pour 60 à 100 euros par mois en club. La Catalogne est la région autonome qui affiche le plus grand nombre de clubs et de consommateurs enregistrés. Loin derrière, vient le Pays Basque avec 77 clubs et environ 70 000 membres.
Mettre de l'ordre
A la suite du malaise exprimé par les habitants de quartiers touristiques, le gouvernement catalan veut mettre en œuvre une nouvelle réglementation des clubs. Il veut assurer un meilleur contrôle des conditions d'adhésion en limitant le nombre d'adhérents, en fixant le volume maximum de marihuana cultivée et consommée, les horaires d'ouverture et les conditions de salubrité, et en interdisant les activités de promotion. Des discussions entre associations et le ministère de la santé sont en cours. Pour sa part, le gouvernement central cherche aussi à mettre un frein à la progression exponentielle de clubs de cannabis, et menace de faire des descentes dans leurs locaux et de multiplier par trois l'amende dont sont passibles ceux qui sont en possession d'herbe (qui peut atteindre 1000 euros).
Le député d'ICV (éco-socialiste catalan) Josep Vendrell, constatant "le vide juridique" en ce domaine en Espagne, souligne : "La consommation n'est pas illégale, mais on ne peut pas avoir un joint sur soi, et les plantations doivent être dûment agréées par l'Agence du médicament... » Mais le boom de la culture et de la consommation de marihuana est tel, que les autorités ne savent où donner de la tête... Dans le quartier du Raval à Barcelone, des écoliers passent devant un club de fumeurs.
http://www.lindependant.fr/2014/01/...-cannabis-florissant-en-catalogne,1837885.php
On vit un époque formidable....
La prostitution et maintenant le H , c'est ça l'autonomie.... qu'est-ce que ce sera en cas d'indépendance....
