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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : REPAS GASTRONOMIQUE (USAP-MHR, 6e journée)

Els de P@ris

USAPiste bavard
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1 Août 2012
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REPAS GASTRONOMIQUE

Après la semaine précédente où on avait frisé l’indigestion de rugby, le Top 14 continuait à servir un menu particulièrement copieux, avec la venue du voisin et concurrent montpelliérain. Un rendez-vous pour lequel notre équipe avait réservé de longue date. On pouvait même dire qu’après l’apéro servi contre un FCG diminué, ce match constituait le plat de résistance de cette rentrée. En effet, recevoir notre concurrent régional qui a mis les petits plats dans les grands pour s’imposer comme la référence régionale, et qui ne verrait certainement pas d’un mauvais œil de rester le seul étoilé du coin, maintenant qu’on ne trouve plus que d’honnêtes brasseries du côté de Béziers et Narbonne, est désormais la seule occasion de l’année pour marquer notre territoire. Cependant, ce n’était pas cela qui pesait sur l’estomac des supporters catalans en ce vendredi 13, mais bien le retour du fils maudit, de celui qui fut notre chef de brigade, notre porte-drapeau, parti connaître une nouvelle cuisine, avec une meilleure rémunération et moins de responsabilités.... Malgré tout, l’essentiel n’était pas là : après son indigestion de décisions arbitrales malheureuses contre le Stade français, après des matches passés à vouloir préparer les sauces les plus raffinées sans être fichus de faire cuire correctement des pâtes, l’USAP devait se reconcentrer sur les bases du métier sous peine de voir sa saison tourner comme une viande avariée. Et à ce titre, la magnifique résistance offerte par nos apprentis face à la pléiade de grands chefs franciliens sous les yeux de notre penya, presque aussi repue qu’aux plus beaux jours, ne pouvait que nous rassurer. Il fallait cependant montrer à nouveau que nos joueurs avaient remis la main sur la recette qui permet le succès en Top 14 sans oublier aucun ingrédient. Et pendant que Nicolas Mas, mais aussi les excellents serviteurs du club que furent Charles et Robins, entraient sous les applaudissements du public, on se demandait tous, la bière à la main, quel menu l’USAP allait réserver à son rival régional.

Parmi les spécialités de la gastronomie rugbystique catalane, il y a traditionnellement une entrée tellement fournie qu’elle pousse l’adversaire à l’indigestion en quelques minutes. Pour autant, force est de constater que cette année, au début des matches, nos joueurs donnent davantage l’impression de digérer une cargolade que d’étouffer leurs adversaires sous une profusion de hors-d’œuvre… D’ailleurs, nos joueurs semblaient craindre cette entame, cherchant d’abord à s’installer dans la salle des Héraultais, ce qui leur permettait de s’offrir un amuse-bouche sous la forme d’une belle pénalité de James Hook. Mais plus que ces 3 points aussi agréables mais peu consistants qu’un anchois de Collioure sur une pique, c’est l’attitude de nos joueurs en défense et sur les points de rencontre qui rassurait et nous indiquait qu’il ne manquait cette fois aucun ingrédient sur la liste. Alors bien sûr, ce n’est pas parce qu’on a tous les ingrédients et la recette qu’on réussit un bon repas, mais quand même, ça aide… et ça aide tellement que l’USAP allait nous gratifier d’un festin de roi dès le premier quart d’heure de jeu. D’abord sur une touche défensive, nos adversaires voyaient leur plateau leur échapper des mains, une maladresse pas perdue pour tout le monde, puisque le toujours vif et opportuniste Duvenage ramassait la mise et faisait immédiatement porter la note au débit des Septimaniens. Un coup de filou digne de la panoplie du parfait numéro 9. Et si notre buteur oubliait de faire payer la TVA, tout cela n’était encore qu’amuse-bouche, car sur le renvoi, nos joueurs nous gratifiaient d’une préparation digne d’un chef-d’œuvre de compagnon du devoir. Sous pression dans ses 22, notre nouveau maître-queux nous gratifiait d’une passe au pied aussi fine qu’un filet d’huile d’olive sur des seiches à la planxa, permettant à notre garçon sudaf une course aussi légère qu’un vol au vent, idéalement garni par le relais de nos 3es lignes. 90 mètres plus loin, l’USAP inscrivait l’essai de ce début de saison, dans un stade en extase (extase tout en intériorité pour Christian Bourquin, mais c’est toujours délicat quand on a des parts dans les deux maisons…). Le temps de digérer un tel festin, et Montpellier mettait le nez à la fenêtre et grignotait un petit morceau pour éviter de tomber d’inanition. Mais l’avantage de la cuisine voulue par Marc Delpoux, c’est qu’elle est plus légère que la cuisine catalane traditionnelle et qu’elle permet de se resservir plus facilement. Encore fallait-il ne pas oublier les ingrédients de base... Et on ne pouvait être que rassuré sur ce plan : une défense découpant de la viande à la tonne et multipliant les arrêts buffet, avec un Pedro Perez au tranchant enfin retrouvé, un jeu au sol enfin consistant, et en guise d’assaisonnement un jeu au pied d’une qualité et d’une variété qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. L’aïoli semblait prendre comme jamais, il était temps de s’en servir une nouvelle tranche : notre 3e ligne gâtait une nouvelle fois la préparation des avants cistes, le jeu rebondissait grand large et notre numéro 9 délivrait une passe aussi bienvenue qu’un blanc sec sur un plateau de fruits de mer. Nos deux ailiers, décalés, finissaient le service. 20 minutes de jeu, 3 essais, 20 points, autant dire qu’on pouvait se sentir repus dès la fin des entrées, comme cela arrive dans les grands repas. Mais visiblement, nos joueurs n’étaient pas rassasiés, et il fallait un retour désespéré d’Artru pour empêcher Guitoune, qui força un peu sur la dose de raffut sur le coup, de transformer le festin en orgie… Il fallait alors un petit temps pour digérer tout ça, et Montpellier en profitait pour se mettre quelque chose sous la dent. Mais l’agressivité de nos joueurs ne leur laissait que des miettes, avec un public se régalant aussi d’un cocktail de tampons et de déblayages tout ce qu’il y a de plus conforme à la gastronomie rugbystique catalan, avec les cuistots locaux Guilhem et Pedro pour montrer la voie. Et même si notre buteur laissait filer quelques points, on arrivait à la pause aussi repus qu’ébahis du parfait équilibre du menu catalan, qui avait en effet visiblement été préparé aux petits oignons…

Mais là était bien le piège. Après un tel festin, il fallait éviter de piquer une sieste digestive pourtant bien compréhensible, et on sait que l’USAP n’aime vraiment se jeter à l’eau juste sur la digestion… Une première mêlée mal tournée ne nous restait pas longtemps sur l’estomac, Paillaugue ne prenant pas la peine d’encaisser la note, et une première attaque nous rassurait, même si Camille Lopez abusait un peu du jeu a pied par dessus face à la défense inversée de Montpellier. Son concurrent pour le poste de chef de rang national lui rappelait qu’il ne fallait pas abuser des bonnes choses pour ne pas rendre la sauce indigeste. Dans l’ensemble, ce début de 2e mi-temps tenait plus du trou normand que du plat de résistance, l’USAP s’appliquant dans ses préparations défensives, et Montpellier essayant de se rassurer sur les fondamentaux sans jamais vraiment faire flotter une menaçante odeur de brûlé dans le camp catalan. C’était le moment choisi par Fabien Galthié (dont la tête, abondamment montrée par le réalisateur, semblait celle de quelqu’un avalant de l’huile de ricin) pour faire sortir Nicolas Mas. Les acclamations du public envers notre ancien spécialiste de la pièce de bœuf à la sauce mêlée montrèrent au moins à la France entière que même à Perpignan, on est capable de civilité et de raffinement. Mais une fois cet intermède achevé, on commençait à se dire qu’il était temps de servir le plat de résistance. Il ne tardait pas à arriver, ni trop léger ni trop copieux, sous la forme d’une action de grande classe, initiée sur le côté gauche, relayée par un coup de pied de Hook, et conclue grand large par un Romain Tao plus géant que jamais, servi à la perfection par Sofiane Guitoune, et aplatissant d’une main un ballon qui ressemblait à un citron dans sa paluche, sécurisant par la même occasion le bonus offensif en guise de pourliche royal. James oubliait encore une fois la TVA, mais se rattrapait avec une pénalité en guise de digestif. On pouvait alors tranquillement siroter son digeo en attendant de se faire payer… du moins le croyait-on. Car si les Montpelliérains ont multiplié les fautes de goût vendredi (bien aidés il est vrai par la performance de nos joueurs), ils n’avaient pas encore abandonné toute fierté. Un coup de pied astucieux leur donnait l’occasion de nous servir un maul aussi lourd qu’un gâteau à la crème pour sauver l’honneur. Mais c’est finalement sous la forme d’un éclair de l’inévitable Nagusa qu’ils y parvenaient, faisant planer la menace d’une perte du bonus offensif qui nous aurait laissés un peu chocolat, ce qui aurait été fort de café vu notre partie… Mais nos joueurs, aux jambes lourdes, souffraient, et il fallait toute l’énergie de Hook et Guitoune pour empêcher Nagusa de reprendre une part de dessert. L’action se terminait par une petite ouillade, qu’il était étonnant de voir à la fin du repas et pas au début d’ailleurs, et l’USAP pouvait gérer son avantage, laissant le stade exploser de joie face à ce banquet aussi délicieux qu’inespéré.

L’USAP cherchait un match référence, elle l’a désormais. Aux qualités incontestables de nos attaquants, elle a su ajouter les ingrédients de base qui font le succès, remettant son rugby à l’endroit. Et on peut se dire que, malgré un arbitrage faisandé, elle n’aurait eu aucun souci à battre le Stade français avec la même agressivité défensive. Mais un grand groupe est comme un grand plat : il s’élabore au fur et à mesure, nécessite le travail de tous en harmonie, sans négliger aucune tâche, fût-elle ingrate. C’est cela qui manquait (avec un adversaire vraiment concerné, bien sûr) au match contre Grenoble pour être autre chose qu’un gentil apéritif. C’est ce qu’on a retrouvé du côté de Colombes, même si on avait du donner un congé à certains de nos meilleurs créateurs. Tout cela a donné un véritable aboutissement contre des Montpelliérains qui se sont retrouvés cuits à l’étouffée avant même de se rendre compte de ce qui leur arrivait. Maintenant, un autre défi attend cette équipe, celui de la régularité. L’an dernier aussi, notre équipe nous a gratifiés de performances trois étoiles, en particulier contre des brigades parmi les plus primées par les guides. Par contre, cette faculté à s’adapter au niveau présumé de l’adversaire a également marché dans l’autre sens, et nous a causé bien des aigreurs d’estomac. La semaine prochaine, Brive nous proposera une cuisine rustique, prévisible, mais toujours dure à avaler. On verra là si l’USAP a grandi, si elle est capable de mettre le même niveau d’intensité quand elle se sent moins en danger ou quand la motivation vient moins naturellement que dans un derby. Malgré tout, cette équipe semble plus complète et plus mûre, et nous a ouvert l’appétit comme rarement depuis des mois, ce qui fait tellement de bien après avoir sauté tant de grands repas depuis trois ans !
 

Cata'tonique

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Excellent, oserais - je dire "aussi bon que la cerise sur le gâteau" ?
 

cap de xai 66

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Un régal ! :bravo:

Par contre, juste un truc pour que ça reste juste un peu plus digeste à la lecture : il y a moyen d'espacer un peu, faire des paragraphes ?
 

llucet

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Un régal ! :bravo:

Par contre, juste un truc pour que ça reste juste un peu plus digeste à la lecture : il y a moyen d'espacer un peu, faire des paragraphes ?


Pareil !!
Sinon, les plats étaient excellents !! Aixo si què es una cuina gustosa !!
 

DOSAN

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:bravo::bravo:

Quel régal !!!!!
 

rv66

Escargot photographe
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Cette chronique... un festin vous dis-je !!! et si allait festoyer à Brive samedi prochain ???? hahahahahaha
 
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