cep de vigne
USAPiste impliqué
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- 15 Novembre 2012
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Le rugby a, depuis des lustres, fait preuve de valeurs propres à ce sport : respect, humilité et combativité sur le terrain, ou fraternité entre les supporters. Même si, soyons honnêtes, cela n’a jamais empêché d’ouvre la boîte à gifles sur le gazon ni même dans les tribunes. Toutefois force est de constater que cela s’est toujours déroulé en respectant certaines règles dont aucun manuel n’a jamais fait la synthèse il est vrai ! Mais aussi étrange que cela puisse paraître à un néophyte, ces règles étaient encore il y a peu, nécessaires à la bonne compréhension de ce sport si particulier. Elles se transmettaient de génération en génération, sans aucun cours magistral, mais au gré des matches et de leur histoire propre. Rien de plus difficile à première vue, que d’expliquer à un bizuth, pourquoi on peut se réjouir d’un beau marron en pleine poire (eh oh, un peu de franchise s’il vous plait !), alors que l’on va s’émouvoir aisément d’un « simple » crachat sur ce même visage. De la même façon, comment justifier dans une bagarre générale, qu’au milieu de 50 coups qui volent dans tous les sens, tout à coup, un qui semble anodin, va déclencher les foudres des spectateurs, juste parce que celui qui le reçoit se trouve au sol ! Difficile enfin de comprendre pourquoi un pilier ne se cachera jamais derrière les tricheries de son vis-à-vis pour expliquer les pires souffrances durant un match. Question de fierté. Je ne donne ici que quelques exemples, mais on pourrait écrire un livre afin de démontrer que ce sport est si particulier, ou du moins l’était. On appelait ça « les valeurs du rugby », celles-là mêmes qui font qu’un 3ème ligne va se casser une clavicule sur un placage, avec le sourire, pour peu que son collègue marque un essai à la fin de l’action.
Je ne sais pas si vous avez remarqué (à moins d’être sur une autre planète), mais ces derniers temps, l’aspect sportif et ces valeurs dont je parle, sont relégués au second plan. On parle beaucoup plus de budget, de salaire, de qualifications qui font enfler la corbeille de la fiancée ou parfois même qui font augmenter les dépenses. On nous bassine avec les droits télé, la salary cap, les ventes de maillots, les recettes guichet. On négocie avec tel joueur trop gourmand financièrement, et on se satisfait de la qualité du jeu (ouf enfin !...) qui permettra de vendre plus cher les espaces publicitaires à la mi-temps (ah *****…on y revient…). On ne parle plus des valeurs du collectif mais de la valeur des individualités.
Regardons-y de plus près, en se penchant tout d’abord sur le cas toulonnais, et plus particulièrement sur celui de notre ami Mourad, un vrai cas d’école. Que les varois se rassurent, je n’ai absolument rien contre eux ni même contre leur président qui par certains côtés me laisse admiratif. Commençons par de vives félicitations au RCT et ses joueurs pour leur titre de champion d’Europe ! Mais ne faudrait-il pas plutôt rendre honneur à Mourad Boudjelal pour le travail qu’il assure en amont ? C’est lui le vrai artisan de ce titre quasiment acquis avant le début de la saison, quand il a réussi à convaincre d’énormes sponsors et d’encore plus énormes joueurs à venir rejoindre l’armada toulonnaise. Il ne s’y trompe pas d’ailleurs, quand en « bonne vitrine » du club, c’est lui-même qui ramène la Coupe aux supporters, sans ses joueurs. Sans ses joueurs !!! Du jamais vu…et pas dans la lignée des valeurs du rugby. Il descend de l’avion en brandissant la coupe, devant un public en délire, clamant « qu’il est fier de faire ce cadeau aux toulonnais », mais pourtant il n’a pas joué !! (je ne me trompe pas, il n’a pas joué non ?!?). A ce moment-là le produit à vendre (ou à acheter selon le côté où l’on se trouve), n’est plus le RCT, c’est le « Mourad Boudjelal ». Le monde du rugby ne regarde plus un club, mais un homme, et dans le même ordre d’idée, un nouveau joueur ou un nouveau sponsor ne se projette pas dans un club champion d’Europe, mais dans le club champion d’Europe d’un président fortuné et conquérant. La différence est notable.
Continuons avec notre ami toulonnais, un cas d’école vous disais-je ! Cet homme révolutionne les codes de notre sport. Il y a quelques mois à peine, il recevait une volée de bois vert après ses déclarations, suite au match contre l’ASM. Il aurait alors insinué que le sifflet de Monsieur Berdos se serait faufilé en toute illégalité et sans y avoir été convié, dans la partie la plus intime de son appareil digestif. Je veux parler bien sûr de la région sacrée, où nul n’avait jusqu’à alors, aux dires de la victime, su accéder. Mais de quoi parle-t-on là ? D’argent ou de rugby ? Et bien les deux mon Général. Et il n’a pas tort le président toulonnais, car quand on y pense, « gérer un club professionnel » et « s’adonner aux joies de la sodomie arbitrale », n’ont-ils pas en commun la difficulté de trouver des fonds propres ?! Ah, nous y voilà ! Cette sortie médiatique de grande classe, savamment programmée, a permis une fois de plus de faire parler du RCT. En bien, en mal, peu importe ! Ne dit-on pas que la pire humiliation est l’indifférence ? Et au final, quand les valeurs du RCT diminuent, sa valeur augmente.
Si le RCT représente assez bien ce nouveau monde, il est loin d’être le seul à le symboliser. Et pas plus loin que chez nous. Tiens, prenez le Bus. Non, ne partez à la prochaine station CTP. Je parle bien sûr de notre emblématique capitaine, Nicolas Mas. En finissant sa carrière ici, il aurait été l’homme d’un seul maillot (pardon aux argelésiens), un vrai symbole, une légende et ce quel que soit son niveau faiblissant au cours des ans. Mais lui aussi a préféré rompre avec les valeurs du rugby pour céder à la valeur du contrat : soit disant 48000 euros mensuels contre les « petits » 40000 proposés par l’USAP. On aurait peut-être agi de même, on ne saura jamais. Mais ce qui est sûr, c’est que l’argument officiel invoqué, le manque de reconnaissance personnelle que lui affichait le club, ne lui semblait pas en adéquation avec son statut selon lui, montre bien que les mœurs ont changé. Jamais auparavant un capitaine ne se serait ainsi isolé du collectif. Jamais. Sauf que maintenant…les valeurs…la valeur…ça va ça vient !
Parlons maintenant des droits télé. Canal achète depuis environ 15 ans maintenant tout autant le droit à l’image que le droit de cuissage. Indirectement, c’est bien le prix du silence et de la soumission que les télés se paient. Contre un gros chèque, on accepte de montrer « l’intimité » des vestiaires, ou encore de commenter les matches en costume trois pièces de chez Blanco (tout est bon à prendre). Ces mêmes commentateurs, qui pour 5000 euros par mois, nous gratifieront de « oh lala, des gestes qu’on ne voudrait plus voir dans le rugby », alors qu’il y a six mois à peine, ils les commettaient sur le terrain. Evidemment, je suis comme tout le monde, je le regarde et ça me plait. Mais cette aseptisation et cette perte d’aspect mystique nuisent au rugby et à sa part de rêve. Quand je vois qu’une demi-finale est imposée un vendredi soir à Nantes (!!!) par une chaîne de télévision, je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque part dans le monde un laboratoire de vaseline fait fortune grâce aux supporters qui se sentent « lésés ». Mais comme de toutes façons les places avaient déjà vendues à des sponsors qui, eux, peuvent payer….pas de regrets finalement….on donnera, pardon, on vendra des drapeaux à l’entrée du stade, à des gens qui choisiront au dernier moment qui ils vont encourager.
Et pour finir, que penser de Delon Armitage ? Quelle belle démonstration de valeurs rugbystiques non ? Le gars marque en narguant le type qui lui court après... Bref, un QI de trouffe. Tout le monde s’offusque, mais la nouvelle morale lui donne raison, puisqu’aucune sanction ne lui tombera dessus. Il y a encore peu, il aurait pris un manche entre les deux narines, et on aurait réglé ça entre hommes. Mais je vous le dis, les valeurs coûtent trop cher de nos jours ! Et oui, un tel geste couterait entre 5 et 10000 euros d’amende pour son club, plus une mauvaise image qui se répercuterait sur les sponsors et ainsi de suite… Il y a 15 ans on aurait pardonné la bouffe, aujourd’hui on pardonne la trouffe.
On pourrait aussi parler des 4 étrangers qui vont rejoindre le 15 de France. De Delpoux qui sacrifie le Championnat pour 300000 euros en Amlin.… De Schuster qui se plaint de reculer en mêlée alors qu’on lui avait demandé d’avancer ()…. Et de tant d’autres valeurs qui se perdent. Heureusement tout n’est pas à jeter dans ce nouveau rugby, je pense même qu’il reste un sport singulier, pour l’instant. Mais ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or. Et « ils », on ne sait finalement pas trop de qui il s’agit : les médias, les mécènes, nous qui cautionnons…etc…mais en s’attaquant à ce qui les a fait venir, les fameuses valeurs du rugby, c’est en quelques sortes un long mais sûr suicide qui se met en place.
Je ne sais pas si vous avez remarqué (à moins d’être sur une autre planète), mais ces derniers temps, l’aspect sportif et ces valeurs dont je parle, sont relégués au second plan. On parle beaucoup plus de budget, de salaire, de qualifications qui font enfler la corbeille de la fiancée ou parfois même qui font augmenter les dépenses. On nous bassine avec les droits télé, la salary cap, les ventes de maillots, les recettes guichet. On négocie avec tel joueur trop gourmand financièrement, et on se satisfait de la qualité du jeu (ouf enfin !...) qui permettra de vendre plus cher les espaces publicitaires à la mi-temps (ah *****…on y revient…). On ne parle plus des valeurs du collectif mais de la valeur des individualités.
Regardons-y de plus près, en se penchant tout d’abord sur le cas toulonnais, et plus particulièrement sur celui de notre ami Mourad, un vrai cas d’école. Que les varois se rassurent, je n’ai absolument rien contre eux ni même contre leur président qui par certains côtés me laisse admiratif. Commençons par de vives félicitations au RCT et ses joueurs pour leur titre de champion d’Europe ! Mais ne faudrait-il pas plutôt rendre honneur à Mourad Boudjelal pour le travail qu’il assure en amont ? C’est lui le vrai artisan de ce titre quasiment acquis avant le début de la saison, quand il a réussi à convaincre d’énormes sponsors et d’encore plus énormes joueurs à venir rejoindre l’armada toulonnaise. Il ne s’y trompe pas d’ailleurs, quand en « bonne vitrine » du club, c’est lui-même qui ramène la Coupe aux supporters, sans ses joueurs. Sans ses joueurs !!! Du jamais vu…et pas dans la lignée des valeurs du rugby. Il descend de l’avion en brandissant la coupe, devant un public en délire, clamant « qu’il est fier de faire ce cadeau aux toulonnais », mais pourtant il n’a pas joué !! (je ne me trompe pas, il n’a pas joué non ?!?). A ce moment-là le produit à vendre (ou à acheter selon le côté où l’on se trouve), n’est plus le RCT, c’est le « Mourad Boudjelal ». Le monde du rugby ne regarde plus un club, mais un homme, et dans le même ordre d’idée, un nouveau joueur ou un nouveau sponsor ne se projette pas dans un club champion d’Europe, mais dans le club champion d’Europe d’un président fortuné et conquérant. La différence est notable.
Continuons avec notre ami toulonnais, un cas d’école vous disais-je ! Cet homme révolutionne les codes de notre sport. Il y a quelques mois à peine, il recevait une volée de bois vert après ses déclarations, suite au match contre l’ASM. Il aurait alors insinué que le sifflet de Monsieur Berdos se serait faufilé en toute illégalité et sans y avoir été convié, dans la partie la plus intime de son appareil digestif. Je veux parler bien sûr de la région sacrée, où nul n’avait jusqu’à alors, aux dires de la victime, su accéder. Mais de quoi parle-t-on là ? D’argent ou de rugby ? Et bien les deux mon Général. Et il n’a pas tort le président toulonnais, car quand on y pense, « gérer un club professionnel » et « s’adonner aux joies de la sodomie arbitrale », n’ont-ils pas en commun la difficulté de trouver des fonds propres ?! Ah, nous y voilà ! Cette sortie médiatique de grande classe, savamment programmée, a permis une fois de plus de faire parler du RCT. En bien, en mal, peu importe ! Ne dit-on pas que la pire humiliation est l’indifférence ? Et au final, quand les valeurs du RCT diminuent, sa valeur augmente.
Si le RCT représente assez bien ce nouveau monde, il est loin d’être le seul à le symboliser. Et pas plus loin que chez nous. Tiens, prenez le Bus. Non, ne partez à la prochaine station CTP. Je parle bien sûr de notre emblématique capitaine, Nicolas Mas. En finissant sa carrière ici, il aurait été l’homme d’un seul maillot (pardon aux argelésiens), un vrai symbole, une légende et ce quel que soit son niveau faiblissant au cours des ans. Mais lui aussi a préféré rompre avec les valeurs du rugby pour céder à la valeur du contrat : soit disant 48000 euros mensuels contre les « petits » 40000 proposés par l’USAP. On aurait peut-être agi de même, on ne saura jamais. Mais ce qui est sûr, c’est que l’argument officiel invoqué, le manque de reconnaissance personnelle que lui affichait le club, ne lui semblait pas en adéquation avec son statut selon lui, montre bien que les mœurs ont changé. Jamais auparavant un capitaine ne se serait ainsi isolé du collectif. Jamais. Sauf que maintenant…les valeurs…la valeur…ça va ça vient !
Parlons maintenant des droits télé. Canal achète depuis environ 15 ans maintenant tout autant le droit à l’image que le droit de cuissage. Indirectement, c’est bien le prix du silence et de la soumission que les télés se paient. Contre un gros chèque, on accepte de montrer « l’intimité » des vestiaires, ou encore de commenter les matches en costume trois pièces de chez Blanco (tout est bon à prendre). Ces mêmes commentateurs, qui pour 5000 euros par mois, nous gratifieront de « oh lala, des gestes qu’on ne voudrait plus voir dans le rugby », alors qu’il y a six mois à peine, ils les commettaient sur le terrain. Evidemment, je suis comme tout le monde, je le regarde et ça me plait. Mais cette aseptisation et cette perte d’aspect mystique nuisent au rugby et à sa part de rêve. Quand je vois qu’une demi-finale est imposée un vendredi soir à Nantes (!!!) par une chaîne de télévision, je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque part dans le monde un laboratoire de vaseline fait fortune grâce aux supporters qui se sentent « lésés ». Mais comme de toutes façons les places avaient déjà vendues à des sponsors qui, eux, peuvent payer….pas de regrets finalement….on donnera, pardon, on vendra des drapeaux à l’entrée du stade, à des gens qui choisiront au dernier moment qui ils vont encourager.
Et pour finir, que penser de Delon Armitage ? Quelle belle démonstration de valeurs rugbystiques non ? Le gars marque en narguant le type qui lui court après... Bref, un QI de trouffe. Tout le monde s’offusque, mais la nouvelle morale lui donne raison, puisqu’aucune sanction ne lui tombera dessus. Il y a encore peu, il aurait pris un manche entre les deux narines, et on aurait réglé ça entre hommes. Mais je vous le dis, les valeurs coûtent trop cher de nos jours ! Et oui, un tel geste couterait entre 5 et 10000 euros d’amende pour son club, plus une mauvaise image qui se répercuterait sur les sponsors et ainsi de suite… Il y a 15 ans on aurait pardonné la bouffe, aujourd’hui on pardonne la trouffe.
On pourrait aussi parler des 4 étrangers qui vont rejoindre le 15 de France. De Delpoux qui sacrifie le Championnat pour 300000 euros en Amlin.… De Schuster qui se plaint de reculer en mêlée alors qu’on lui avait demandé d’avancer ()…. Et de tant d’autres valeurs qui se perdent. Heureusement tout n’est pas à jeter dans ce nouveau rugby, je pense même qu’il reste un sport singulier, pour l’instant. Mais ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or. Et « ils », on ne sait finalement pas trop de qui il s’agit : les médias, les mécènes, nous qui cautionnons…etc…mais en s’attaquant à ce qui les a fait venir, les fameuses valeurs du rugby, c’est en quelques sortes un long mais sûr suicide qui se met en place.
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